Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 13.09.2018 - thierry-allard - 3 min  - vu 593 fois

LAUDUN-L’ARDOISE Anthony Cellier à la rencontre des vignerons des Quatre chemins

Soixante ans d’âge et une centaine de coopérateurs des Côtes du Rhône et des appellations Laudun, Chusclan et Lirac : c’est peu dire que la Cave des 4 chemins est un acteur qui pèse dans la viticulture gardoise.
Le député Anthony Cellier en visite à la Cave des 4 chemins mardi après-midi (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

C’est cette belle entreprise que le député LREM de la troisième circonscription, Anthony Cellier, est venu visiter mardi après-midi. L’occasion d’aborder les questions d’actualité qui touchent l’agriculture et la viticulture.

« Vous n’êtes pas des empoisonneurs »

Membre d’un groupe de 80 députés porté sur la question de la viticulture, Anthony Cellier est notamment venu parler du glyphosate, ce produit phytosanitaire très controversé, et qui doit être interdit en 2021. « Il va falloir pallier l’absence du glyphosate, peut-être en participant à l’effort de l’achat d’outillage. Plus largement, il faut faire de la pédagogie. Nous avons un discours collectif à porter. Vous n’êtes pas des empoisonneurs », a ainsi lancé le député. Les viticulteurs présents lui préciseront que leur utilisation du glyphosate avait été divisée par quatre, voire par six au cours des dernières années. « Il faut le faire comprendre au grand public », souligne le parlementaire.

Un parlementaire convaincu que le bio l’emportera à terme. Pour l’heure, la Cave des 4 chemins compte une cuve spécifique au vin bio, qui représente « 10 % de la production. Ce n’est pas suffisant, il faut pousser dans cette voie pour suivre le marché », estime le directeur de la Cave et œnologue, David Risoul. Seulement voilà, la flavescence dorée menace et constitue, d’après le président de la cave Jean-François Chabert, « un des principaux freins à l’expansion du bio. » Là, c’est une question de règles : « un arrêté préfectoral encadre le traitement. On a trois traitements obligatoires d’insecticide, mais les bio n’en ont qu’un seul, très dangereux pour l’utilisateur et la faune et inefficace. »

« Il faut faire front commun »

Autre problème, la reprise des exploitations : « d’après les chiffres de la Mutuelle sociale agricole, 128 000 exploitations ont disparu en onze ans et moins de jeunes s’installent qu’auparavant, lance Bernard Contini, de la FDSEA. On ne trouve plus de repreneur. » Et une fois à la retraite, « à 67 ans, je toucherais 429 euros par mois », note François Penchenier, élu et viticulteur bagnolais toujours en activité. Pour le député, « il faut changer l’approche de valorisation du produit, notre volonté est que celui qui détermine le prix de vente soit celui qui fabrique et pas celui qui vend. Mais pour changer le rapport de force il faut faire front commun. »

Ça commence avec la remise en cause des aides aux saisonniers envisagée par le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert. « Ça doit être compensé par la baisse des charges salariales, nous (les 80 députés évoqués plus haut, ndlr) ce qu’on dit c’est qu’avant, il faut arriver à un point d’équilibre, explique Anthony Cellier. Aujourd’hui on fait front. On n’est pas d’accord et on discute avec le ministre. » Idem pour la campagne sur le danger de l’alcool pour les femmes enceintes : « il va falloir qu’on fasse des compromis, lâcher sur la taille du pictogramme », admet le parlementaire, qui veut faire passer l’idée que « le vin ce n’est pas que de l’alcool. »

Reste que le tableau n’est pas si noir pour la viticulture gardoise : 2017 a été un beau millésime et 2018 s’annonce bien. Traditionnellement peu enclins à se réjouir des résultats et à donner des chiffres, les viticulteurs se contentent de glisser avoir « boosté » les chiffres depuis la fusion avec les caves de Bagnols et Tresques en 2006. « Nous avons un caveau qui marche bien, avec 22 produits différents », note Jean-François Chabert. Un succès né de la diversité de terroirs de la Cave, et donc fruit d’un travail collectif. « Il nous faut arriver à travailler main dans la main, collectivement », lâchera le député avant de partir. Reste à voir si ces intentions seront suivies d'effets.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio