Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 21.09.2018 - tony-duret - 2 min  - vu 1245 fois

AU PALAIS Sur le parking du supermarché, ils boivent des bières sur la voiture d’un octogénaire avant de l’agresser

Le tribunal d'Alès. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Imaginez la surprise de Robert, un brave retraité de 86 ans, quand en sortant du Super U du Vigan samedi dernier, il trouve deux loustics en train de boire des bières sur sa voiture. Deux individus qui sont loin d’être des enfants de chœur : David, 49 ans, compte 27 condamnations sur son casier judiciaire ; Henry, 23 ans, 7 mentions seulement…

En approchant de son véhicule, Robert demande aux deux hommes de bien vouloir se décaler afin qu’il puisse ranger ses courses. Si Henry, le plus jeune, obéit sans broncher, David ne bouge pas. Pour ne pas faire d’histoires, l’octogénaire choisit de mettre ses achats sur le siège passager, mais David rapplique subitement et tente de voler un pack de bières acheté quelques instants plus tôt par Robert. Courageusement, le vieillard ne se laisse pas faire, s’accroche à son pack, mais, sans pitié, David lui porte plusieurs coups de poing au visage. Robert est KO. David, lui, bières à la main, rejoint son copain Henry pour boire la prise de guerre.

Jugés en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel d’Alès, les deux hommes baissent la tête. David, celui qui risque le plus car il est le seul à avoir porté des coups, dit ne se souvenir de rien à cause de l’alcool ingurgité ce jour-là :

- Je regrette sincèrement ce que j’ai fait, mais je ne me rappelle de rien du tout. Je ne nie pas les faits, c’est tout à fait crédible. Mais j’aurais été conscient, j’aurais jamais fait ça (sic). Ça fait trois jours que je mange pas, j’ai des remords.

Quant à Henry, après s’être poussé à la demande de l’octogénaire, il dit avoir reçu un coup de téléphone et n’avoir rien vu de la scène. Pour le vice-procureur, Sébastien Sider, ce dossier est « regrettable » et « désagréable ». Il insiste :

- Mais qu’est-ce qu’ils ont dans la tête ? L’humanité, elle est où ? Le respect, il est où ?

Dans le box, les têtes sont plus basses que jamais. Celle d’Henry se relève pour écouter son avocate, Maître Coralie Gay, plaider la relaxe. Elle estime que « le dossier est vide » en ce qui concerne son client et que celui-ci « n’a pas aidé ou assisté » l’autre prévenu. Elle ne sera pas entendue puisque Henry repart avec une peine de 6 mois de prison ferme, sans toutefois être maintenu en détention. Quant à David, Maître Karim Derbal aura beau insister sur le « déshonneur » de son client, il est finalement condamné à 10 mois de prison ferme avec maintien en détention.

Tony Duret

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