Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 03.10.2018 - anthony-maurin - 2 min  - vu 435 fois

IL Y A 30 ANS L'apocalypse et le renouveau à Nîmes

En 1988 de terribles inondations s'abattaient sur la cité des Antonin. Trente ans plus tard, les autorités signent la renaissance de la prévention contre les risques d'inondations.
Jean Bousquet, maire de Nîmes lors des inondations, Jean-Paul Fournier, le maire actuel, et Didier Lauga, le préfet du Gard (Photo Anthony Maurin).

La stèle souvenir située sur le quai des Jardins de la Fontaine (Photo Anthony Maurin).

Un phénomène historique. Voilà ce que représentent les inondations nîmoises du 3 octobre 1988.

Depuis, la ville dissimule quelques stigmates, élève quelques stèles et signifie au grand public la hauteur de cette crue désastreuse et meurtrière. 15 millions de m3 déversés en huit heures, neuf morts, 45 000 sinistrés et des centaines de milliers d'euros de dégâts. Même le président François Mitterrand était venue faire sa petite inspection. Trente ans plus tard, Nîmes n'oublie pas mais vit avec ce drame humain et social.

" Moi-même, je ne peux oublier le chaos qui régnait sur le chemin qui menait à la mairie où j'allais rejoindre Jean Bousquet. De cet épisode tragique est née une fraternité entre Nîmois. Ils ont perdu la vie, rendons leur hommage ainsi qu'à leur famille ", note le maire Jean-Paul Fournier.

Nîmes vit avec des travaux continuellement bordés de cadereaux, de déviations, de bassins de rétention. Alors on tente de prévenir plutôt que de guérir. Plan de protection contre lesinondations, évaluation et suivi des précipitations en agglomération pour devancer l'alerte, programmes d'actions de prévention des inondations et choix d'aménagement durables d'évitement du risque d'écoulement aérien urbain... PPCI, ESPADA, PAPI et CADEREAU, des noms intimes du quotidien nîmois. Tout cela pour éviter, anticiper et alerter afin de gérer au mieux la possible prochaine situation du même type.

Et l'édile de reprendre, " Des travaux colossaux ont été entrepris. Un chantier immense en regard de notre vaste territoire. La sécurité des Nîmois est plus importante que tout et des mesures de protection sont mises en place depuis, mais il reste encore beaucoup à faire ". C'est alors le tour, malgré les circonstances, de la reprise de la guéguerre avec Nîmes métropole. La loi NOTRE, depuis le 1er janvier, donne à l'agglo le rôle de maître d'ouvrage du programme Cadereau, des opérations d'études, de travaux et d'entretien. La Ville évoque un retard de calendrier et des travaux qui, s'ils ne sont pas effectués dans les temps, pourraient coûter cher à Nîmes en période de pluies diluviennes.

Si Ville et Agglo semblent aujourd'hui bornées sur des querelles enfantines, pour Didier Lauga, l'actuel préfet du Gard, " c'est au nom de l'État que je m'associe à la tristesse des Nîmois car les chiffres de ces inondations sont impressionnants. Nous avons pu constater une belle solidarité nationale, la venue de 2 000 militaires, d'agents communaux... Ces inondations sont un événement à méditer mais nous pouvons souligner l'importance du travail de lutte contre les inondations. Le Gard est exposé en totalité à ces risques et 300 000 Gardois, plus d'un tiers de la population, sont en zone inondable. Le travail n'est pas fini. Beaucoup de choses ont été faite à Nîmes mais pas forcément dans le Gard. Doit-on encore limiter notre urbanisation ? Oui, c'est indispensable. Ce n'est pas du passé ! Plus que jamais il faut se souvenir pour ne pas revivre cela. "

Les chantiers ne s'arrêteront cependant pas là. Le plan d'actions de prévention pour 2019 est établi et semble garni d'évolutions des dispositifs, d'exercice grandeur nature, d'animations numériques et de livrets et mallettes pédagogiques.

Les deux maires de Nîmes accompagnés du préfet pour un moment de recueillement (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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