Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 03.10.2018 - abdel-samari - 3 min  - vu 775 fois

LE 7H50 Spécial 3 octobre 1988 : où en est Nîmes aujourd'hui du risque inondation ?

Jean-Luc Nuel, chef de projet des travaux de prévention des inondations du territoire de Nîmes métropole nous explique la situation nîmoise ? 30 ans après le 3 octobre 1988.
Les Nîmois solidaires en ce jour tragique du 3 octobre 1988 (collection archives municipales)

Objectif Gard : Est-ce que la ville de Nîmes est mieux préparée pour affronter un nouvel événement météorologique comme en 1988 ?

Jean-Luc Nuel : Indéniablement, nous sommes beaucoup mieux préparés pour affronter ce type d’événement. Nous avons, on peut le dire, une meilleure maîtrise de l'eau. Cela ne veut pas dire que nous pouvons affronter facilement ce type de phénomène mais les conséquences seraient moindres : nous pourrions mieux atténuer le choc. Tout cela est rendu possible par les travaux, bien sûr, que nous avons réalisés et qui se poursuivent, mais aussi par une meilleure information à destination de la population qui permet de réduire les risques de vulnérabilité en cas d'inondation.

C'est notamment le dispositif Nîmes à l'abri ?

Exactement, l'objectif est que chacun puisse être acteur de sa propre sécurité. Ce dispositif concerne à la fois les particuliers mais aussi tout l'environnement économique. Le tout à travers un diagnostic gratuit et des subventions pour accompagner la mise en oeuvre des actions permettant de réduire le risque. Nous avons pu le constater lors du dernier épisode significatif en 2014 où les ouvrages et les alertes à destination de la population ont joué pleinement leur rôle. Ce dispositif est valable, c'est important de le dire, en particulier, pour les zones dites "à risque" dans la ville. Nous avons déjà réalisé 1 500 diagnostics gratuits mais sur les 16 000 logements concernés, le bilan est pour l'instant assez maigre. La commémoration des 30 ans ce mercredi devrait, je l'espère, encourager des habitants à prendre conscience du risque.

Quelles sont d'ailleurs encore les zones vulnérables à Nîmes ?

Rassurons tout le monde d'abord en disant que les zones vulnérables le sont beaucoup moins qu'avant. Les événements de 1988 seraient mieux anticipés aujourd'hui. De façon tout à fait logique je vous citerais les secteurs proches des cadereaux. Et puis l'ensemble du centre-ville. C'est le problème historique. D'ailleurs, nous avons des traces historiques qui remontent au 14e siècle où des inondations majeures se seraient produites.

Un dernier mot sur la polémique qui entoure le PAPI 2 (plan de prévention des risques inondations). La Ville reproche à Nîmes métropole de repousser des travaux initialement prévus dans le projet. Partagez-vous cette analyse, vous qui avez travaillé à la fois à la Ville puis à l'Agglo depuis janvier 2018 (la Loi Notre a transféré la compétence à Nîmes métropole, NDLR) ?

En tant que technicien et ingénieur, je peux vous assurer que le PAPI 2 poursuit les actions comme initialement prévu. On vient de relancer l'aménagement du cadereau d'Uzès (Rue Bergson) en zone urbaine dense. On achève le cadereau d'Alès (en amont de la Route d'Alès). Nous aurons donc réalisé les trois projets majeurs de ce PAPI 2. Le retard pris concerne l'arrêt du chantier l'année dernière et c'était une responsabilité, à ce moment-là, de la Ville. Les difficultés sont intrinsèques à la mise en oeuvre de projets aussi gigantesques et à sa complexité. Nous avons mis en place un avenant très technique afin d'ajuster en fonction des aléas. Un exemple : sur l'aménagement du Vistre de la Fontaine. Des propriétaires n'ont pas souhaité céder leur parcelle. Nous avons dû engager des procédures d'expropriation. Tout cela est en cours et cela prend du temps. Nous ne sommes pas maîtres du foncier. Quand il y a blocage, on reporte et on valorise d'autres projets. Pour être clair, la responsabilité est collective. Nous sommes sur un plan d'action remarquablement complexe et volumineux. La politique n'y a pas à sa place.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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