Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 13.11.2018 - tony-duret - 2 min  - vu 7519 fois

ALÈS Le coup de gueule d’une commerçante : « on se retrouve seuls face aux dealers »

Aurore, la patronne du restaurant l'Artiste à Alès. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Depuis deux ans, Aurore et son mari ont repris le restaurant l’Artiste, dans la petite rue de Brésis, au cœur d’Alès. Une rue qui, selon eux, aurait beaucoup changé ces derniers mois puisqu’elle serait aujourd’hui un lieu de deal où provocations et intimidations sont fréquentes. Le problème semble également s’étendre aux rues adjacentes.

Aurore est très remontée. En colère même. Le 18 juin dernier, la patronne du restaurant l’Artiste adressait une lettre au sous-préfet, au procureur de la République, au maire d’Alès ainsi qu’au commissaire de police. Un courrier dans lequel elle dénonçait la recrudescence du trafic de stupéfiants dans la rue de Brésis, la Grand rue et la rue Jean Castagno. « Des lettres restées sans réponse », regrette la restauratrice.

Alors imaginez sa surprise quand, la semaine dernière, elle découvre dans la presse que d’autres commerçants du centre-ville ont participé à une table-ronde à huis clos avec les élus et autorités cités plus haut (relire ici) : « certains commerçants qui étaient présents ne sont même pas concernés par les problèmes », précise-t-elle avant d’ajouter : « je suis à l’initiative de ce mouvement des commerçants en colère, j’ai le soutien de l’ensemble des commerçants de la Grand rue et des autres autour, et on ne nous invite pas ? »

Intimidation au quotidien

Aurore, elle, n’agit pas à huis clos, parle à visage découvert, et dit les choses en face, comme elle les pense, ce qui lui vaut malheureusement quelques ennuis et représailles : « Il y a quinze jours, les dealers nous ont donnés un premier avertissement en fracturant la réserve du restaurant. Et cette semaine, ils ont également rayé ma voiture ». Il faut dire que la restauratrice n’est pas du genre à se laisser faire : « l’autre jour, l’un des jeunes est venu s’asseoir en terrasse avec sa canette. Je lui ai demandé de partir. Il n’a pas voulu, alors je lui ai balancé sa canette par terre. Ils sont revenus à huit pour nous menacer ». Une scène qui n’est hélas pas isolée… Aurore regorge d’exemples : « ils bloquent aussi la rue pour empêcher nos clients de venir manger ou sinon ils urinent à côté du restaurant pour écœurer la clientèle ».

Pour en finir avec cette insécurité quasi-quotidienne, Aurore et les commerçants de son quartier, qui se sentent « seuls face aux dealers », aimeraient dans un premier temps être reçus par les autorités locales. La restauratrice souhaiterait aussi que des caméras soient installées : « regardez, ils se mettent dans la rue Jean Castagno et dans le rue de Brésis parce qu’ils savent qu’il n’y a pas de caméras ». Mais plus que tout, fatiguée par des mois de combat, la restauratrice lâche, comme un cri du cœur : « il faut que ça s’arrête ! »

Tony Duret

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