Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 14.11.2018 - thierry-allard - 2 min  - vu 2150 fois

LAUDUN-L’ARDOISE Le legs de l’héritière du peintre Albert André a disparu

En février 2016, lors de l'hommage rendu à Jacqueline Bret-André devant la maison d'Albert André, à Laudun (Photo d'archives : Thierry Allard / Objectif Gard)

C’est une véritable bombe que l’audit des finances de la commune commandé par le maire de Laudun-l’Ardoise Yves Cazorla révèle ce mercredi soir.

En effet, les quelque 552 000 euros légués à la commune de Laudun-l’Ardoise par l’héritière du peintre laudunois Albert André à sa mort en 2006 auraient tout bonnement disparu. Ce legs, donné à la commune afin de rénover la maison du peintre située rue de Boulogne et en faire une maison d’artistes, avait été placé sur un compte à terme en 2007. La somme rentrait dans les comptes administratifs de la commune, même si elle ne pouvait en théorie pas y toucher, du moins pour une autre raison que la réalisation des travaux prévus dans le testament de Jacqueline Bret-André.

Pour comprendre, il faut savoir que l’audit, réalisé par le cabinet Exfilo, fait ressortir problème au niveau du fonds de roulement de la commune : « il devrait être à 2,5 millions d’euros pour être conforme à la moyenne des communes de la strate », explique le maire Yves Cazorla en amont de la réunion publique.

Ce fonds de roulement doit permettre à la commune de vivre un certain nombre de jours sans rentrée d’argent. De 2,6 millions d’euros en 2007, il dégringole à 52 000 euros en 2015. Et ce, alors que « quand on nous présente un chiffre de fonds de roulement, il faut y enlever les 552 000 euros du legs », affirme le premier adjoint Patrick Pannetier, qui fait donc, comme l’auditeur, une distinction entre un fonds de roulement brut, et un net, retranché de la somme du legs.

Pour les élus, les faits sont clairs : « le fonds de roulement est tombé bien bas, à tel point que le legs perçu en 2007 n’est plus actuellement disponible pour la maison d’Albert André », affirme le maire. Le legs aurait donc été dépensé alors qu’aucun travaux n’a été effectué dans la maison du peintre.

Le compte à terme où il était placé a quant à lui été clôturé le 5 mars 2014, et l’argent, 563 000 euros en comptant les intérêts, réintégré à la trésorerie de la commune le lendemain, d’après les documents présentés par l’actuelle majorité. Pour quelle raison, si ce n’est pour effectuer des travaux qui n’ont de toute évidence jamais démarré ? Joint, le maire de l'époque, Patrice Prat, fait part de son« étonnement » et indique « attendre de connaître l'audit, et si ça nécessite un éclaircissement, je le ferai. » 

Conséquence : les travaux nécessaires à la préservation de la maison du peintre dans un premier temps, et à sa rénovation par la suite, sont reportés sine die. « On devra emprunter pour faire les travaux alors qu’on disposait de la somme nécessaire. Et on ne pourra pas le faire de suite », explique Yves Cazorla. Pas de suite, et pas d’ici la fin du mandat, puisque la municipalité a d’autres priorités, comme la station d’épuration.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Retrouvez demain matin à 7 heures le compte rendu de l’audit et les réactions sur Objectif Gard.

Thierry Allard

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