AU PALAIS Vols en série : quinze mois ferme pour l'accusé
Adil, 24 ans, a été condamné à quinze mois de prison ferme par le tribunal correctionnel d’Alès pour de multiples vols commis pendant près d’un an.
Debout dans le box des accusés, Adil écoute le président de l’audience énumérer la longue liste des faits qui lui sont reprochés. Le jeune homme de 24 ans est bien connu des services de police et de gendarmerie, mais aussi de la population de Saint-Hippolyte-du-Fort, pour des vols, dégradations, rébellion ou encore menaces de mort.
Pour trouver un peu d’argent, Adil saisit la moindre occasion qui se présente. Il force les portières des voitures pour les fouiller ou s’emparer d’un sac à main malencontreusement laissé sur le siège passager. Parfois, il s’y installe même pour dormir. D’autres fois, il tente sa chance en allant directement au domicile des habitants de Saint-Hippolyte-du-Fort.
Comme cette soirée du 15 janvier 2018 où l’accusé est allé frapper à la porte d’une dame en lui demandant un verre d’eau, qu’elle lui a servi. Profitant d’un instant d’inattention de l’occupante des lieux, l’assoiffé a trouvé le temps de lui dérober son portefeuille et sa carte bleue, avec laquelle il retirera 250€ quelques instants plus tard. « J’étais à la rue et j’ai toqué pour savoir si je pouvais être hébergé. J’avais pas l’intention de la voler mais puisque je suis à la rue, je l’ai fait », explique-t-il.
Quelques jours plus tard, Adil entre de nouveau dans une habitation mal fermée, en pleine nuit et sans y avoir été invité. Tandis que sa victime dort, il lui vole 1 500€ en liquide. « Qu’avez-vous fait avec cet argent ? », interroge le président de l’audience. « Je me suis habillé, répond le prévenu, j’ai mangé, j’ai fait la fête et je suis parti en Espagne. »
Mais l’argent volé est vite écoulé et Adil retombe toujours dans ses travers. Lorsque des employés de banque refusent de lui délivrer les 100€ hebdomadaires dont il bénéficie et qu’il est déjà venu chercher, Adil s’emporte, insulte les salariés de « bons à rien » et menace de braquer l’établissement. Lors de son interpellation par les gendarmes, il distribue des coups de pieds et profère encore des menaces.
Déjà hospitalisé en psychiatrie à plusieurs reprises, Adil souffre d’un déficit intellectuel léger et de troubles de la personnalité dus à sa consommation de stupéfiants. Son avocate, Sophie Bonnaud, demande au tribunal de retenir l’abolition du discernement. Mais après délibération, l’accusé est condamné à 18 mois de prison dont six avec sursis et mise à l’épreuve pendant trois ans. Une révocation de trois mois de sursis d’une précédente peine est également prononcée. Adil repart donc derrière les barreaux pour un total de 15 mois.
Élodie Boschet
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