Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 28.11.2018 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 732 fois

LE 7H50 de Franck Proust, député européen : « Un divorce, c’est toujours douloureux ! »

Franck Proust, premier adjoint au maire de Nîmes et député européen

Franck Proust lors de la présentation de son livre sur l'Europe (Photo : Philippe Gavillet de Peney/Objectif Gard)

Président du groupe PPE (Parti populaire européen), le Nîmois revient sur le départ de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. Le Républicain Franck Proust évoque aussi les futures élections, prévues en France le 28 mai 2019. 

Objectif Gard : Les dirigeants des 27 pays de l’Union ont donné leur accord au retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Est-ce une tragédie comme l’a déclaré le président de la Commission, Jean-Claude Juncker ?

Franck Proust : C’est toujours triste de voir partir quelqu’un. Un divorce, c’est toujours douloureux. Mais à partir du moment où le peuple britannique a décidé de quitter l’Europe, dehors c’est dehors. Aujourd'hui, nous avons résolu les problèmes à court terme, comme le montant que les Britanniques doivent payer pour sortir de l’Union.

C’est-à-dire ?

Il y a un certain nombre d’engagements que les Britanniques ont pris avec nous dans le cadre de nos politiques européennes. Ce n’est pas parce que l’on s’en va qu’il ne faut pas payer ! Il y avait aussi le problème avec l’Irlande du Sud et du Nord. Il n’était pas question de refaire un mur entre les deux… Un certain nombre de problématiques a été résolu. Reste maintenant à la Première ministre britannique, Theresa May, de faire voter ce texte à son Parlement.

Selon vous, il vaut mieux être dans l’Europe qu'en dehors. Pourquoi ?

L’Europe représente une force de négociation. On est plus fort à 500 millions d’habitants qu’à 60 millions. Quand le président américain ou le gouvernement chinois se prêtent à une attaque commerciale, ils ne peuvent pas passer à côté du marché européen. Maintenant, ils pourront passer à côté du marché britannique… Regardez les sièges des grandes banques et entreprises : elles quittent Londres pour rejoindre d’autres grandes villes européennes ! De même, le Royaume-Uni ne pourra plus bénéficier de toute une série d’aides financières sur l’innovation ou la recherche. Idem pour ce qui concerne les droits de douanes. À la suite de cet accord, la question se portera sur la nouvelle coopération entre l’Europe et les Britanniques.

Le plus dur reste à venir ?

Je crois. Il s’agit du chantier sur nos relations futures. Est-ce qu’aujourd’hui les Britanniques font partie du marché commun ? Quels seront les droits de douanes appliqués ? Quand on s’isole, on redevient un pays lambda. Il va falloir travailler à un accord de libre-échange. Il y aura sans doute un accord privilégié, ne serait-ce que sur les normes et l’état d’esprit. Mais une chose est sûre : on ne peut pas avoir les mêmes avantages en étant en dehors de la communauté européenne. Malgré tous les défauts de l’Europe, les Britanniques vont vite s’en apercevoir.

Les prochaines élections européennes sont dans sept mois. Les Républicains se cherchent une tête de liste en France… 

Oh, nous ne sommes pas les seuls. Il y a peu de partis politiques qui ont arrêté leur tête de liste. C’est plus le collectif et le programme qui nous paraissent important.

Oui, mais la tête de liste compte. Votre président des Républicains, Laurent Wauquiez, pense à François-Xavier Bellamy, philosophe et adjoint à la mairie de Versailles (78). Qu’en-pensez-vous ?

Comme je vous l’ai dit, le collectif est plus important plus que la tête de liste qui n’aura pas la même surface médiatique que le président de notre mouvement… Parmi les candidats potentiels, aucun peut se comparer à Laurent Wauquiez.

Mais que pensez-vous de M. Bellamy ? 

À vrai dire, je ne le connais pas. Je ne peux pas porter de jugement. C’est quelqu’un d’intelligent mais je ne connais pas ses positions sur l’Europe. On attend de voir.

Et pourquoi pas vous comme tête de liste ? Vous êtes le président des députés français du groupe PPE après tout… 

Il y a une question de profil et de surface médiatique. Il est important de travailler dans l’intérêt de la France et de l’Europe. J’ai été désigné trois fois meilleur député de l’année. J’ai eu des rapports très importants, comme celui sur la protection des investissements étrangers. J’ai essayé de faire en sorte que la compétence soit reconnue. Mais la grande difficulté, c’est d’allier la compétence technique et la surface médiatique…

Propos recueillis par Coralie Mollaret

Coralie Mollaret

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