Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 05.12.2018 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 863 fois

LE 7H50 d’Annie Chapelier : « Le gouvernement n’est plus sourd ni aveugle »

La députée Annie Chapelier, au milieu des gilets jaunes, devant sa permanence. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Députée de la 4e circonscription du Gard, la Macroniste accueille favorablement les annonces du Premier ministre pour calmer la colère des gilets jaunes. 

Objectif Gard :  Le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé plusieurs mesures : moratoire de six mois sur la hausse des taxes liées au carburant, des tarifs sur l’électricité, suspension de la réforme du contrôle technique… Qu’en pensez-vous ?

Annie Chapelier :Avec mon collègue député de la 5e circonscription, Olivier Gaillard, nous avons fait remonter le besoin d’écoute des manifestants. Alors oui Édouard Philippe a attendu, peut-être trop... Mais hier, il a décidé ce moratoire de six mois sur des annonces qui avaient déclenchées la colère de ces citoyens. Aujourd'hui, le gouvernement n’est plus sourd, ni aveugle.

Mais est-ce suffisant selon vous ?

Ce moratoire n’est pas une fin en soi. C’est un appel à l’apaisement pour permettre de discuter de façon sereine. Il y avait une urgence : celle de calmer tout le monde pour pouvoir créer les conditions du débat. Le gouvernement va recevoir plusieurs gilets jaunes. Des discussions seront entamées. 

Discuter d’accord, mais avec qui ? 

Ce mouvement n’a pas vraiment de représentants, c’est vrai. Mais la France a des élus, des maires, des députés et d'autres corps intermédiaires. Nous sommes là pour faire remonter les doléances et nous devons jouer notre rôle. 

Les corps intermédiaires, comme les syndicats, sont jugés inefficaces par les citoyens. Malgré leurs mobilisations, les présidents François Hollande ou Emmanuel Macron n'ont pas écouté les citoyens...

D’abord, les corps intermédiaires ne sont pas uniquement les syndicats. Ensuite, ça fait bien longtemps qu’ils sont remis en cause par une partie de la population. Si certains gilets jaunes se sont désengagés du système démocratique, ils identifient d’autres institutions avec qui ils peuvent dialoguer et qui peuvent transmettre leurs revendications.

Pensez-vous que les annonces du gouvernement vont apaiser la colère des gilets jaunes ? Que certains blocages, comme ceux d’Alès, vont disparaître ? 

Je ne sais pas. À mon retour jeudi à Alès, j’irai à leur rencontre pour voir comment les mesures du Premier ministre ont été perçues. Dans le Gard comme en Bretagne, les gilets jaunes sont mobilisés plus qu’ailleurs.

Finalement, les gilets jaunes démontrent que, pour se faire écouter, il faut mettre la pagaille ?

Il ne faut pas dire ça… D’accord, il n’y a pas eu de réaction rapide du gouvernement. Il s’est un peu isolé de cette fracture territoriale. Mais mieux vaut tard que jamais ! Par contre, le gouvernement n’est pas enclin à réagir face à n’importe quelle revendication comme celles des étudiants actuellement… Des adolescents qui veulent simplement manifester leur colère.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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