Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 26.05.2019 - norman-jardin - 4 min  - vu 1427 fois

FAIT DU JOUR Julien Rebichon en version originale

Avant de jouer le derby contre Montpellier, le capitaine de l’USAM revient sur son parcours d’handballeur et son enfance heureuse à Clermont-l’Hérault. Il ne cache pas son amour pour Nîmes, cette ville qui lui ressemble tellement.
Le petit moussaillon est devenu capitaine (photo collection privée Julien Rebichon)

Julien Rebichon est une des têtes d'affiche de l'USAM (photo Corentin Corger / Objectif Gard)

L’emblématique capitaine de l’USAM évoque ses passions, ses projets, ses souvenirs et sa fierté d’être un Nîmois adoption.

« Je dormais dans le sac de sport de mon père ». C’est un euphémisme de dire que Julien Rebichon a grandi dans les ballons et l’odeur de la colle. Son papa, originaire de Chambly (Oise) était lui-même handballeur. Bien avant sa naissance, l’actuel capitaine de l’USAM a dû entendre le grincement des baskets sur les terrains. « Quand ma mère était enceinte de huit mois, elle n’hésitait pas à enjamber les tribunes, pour défendre mon papa dans les rencontres houleuses ». Allusion à un déplacement de l'équipe de Clermont l’Hérault en Corse. Car c’est de l’autre coté de Vidourle que l’histoire de Julien Rebichon débute. Il voit le jour, le 18 octobre 1988 à Montpellier, mais c’est à Clermont-l’Hérault qu’il grandit.

Les premiers gestes du handballeur (photo collection privée Julien Rebichon)

Patrice, son père joue dans l’équipe locale. Julien suit les traces paternelles dès l’âge de 4 ans. Le handball entre dans la vie du petit Rebichon pour ne jamais en sortir. De catégories en catégories, il arpente inlassablement les gymnases français. Puis à 15 ans, il quitte le foyer familial pour entrer en sports-étude à Nîmes. L’adolescent doit passer une détection à l’USAM mais il ne n’y présente pas : « Je pense que j’étais trop timide à cette époque ». Ce n’est que partie remise, car l’année suivante, il ne rate pas le rendez-vous, et il intègre le pôle Espoirs nîmois pour deux ans.

Benjamin Gallego et Julien Rebichon, des amis de toujours (photo collection privée Benjamin Gallego)

Mais au lieu de jouer avec les U17 Nationaux, il évolue à Clermont-l’Hérault. Les rugueuses joutes de la Nationale 3 forment le jeune handballeur : « Cela m’a permis de gagner en maturité et j’ai même eu l'occasion de jouer avec mon père ».

« J’aime cette ville, les gens d’ici et leur ferveur »

Puis, ses retours dans l’Hérault lui permettent aussi de retrouver Benjamin Gallego, son ami de toujours. « Gamins, quand nous perdions des matches, on finissait tous les deux par pleurer », se souvient Julien. Vient ensuite le temps d’intégrer le centre de formation de l’USAM, sous l’aile de Jérôme Chauvet.

Rebichon, Gallego et Desbonnet en 2018 (photo Corentin Corger)

Un temps, l’éventualité de partir jouer à Saintes (Charente-Maritime) se présente. L’envie de rester près de la famille dissuade le jeune homme. Il fait alors deux apparitions en équipe première avec Alain Portes, puis il signe professionnel pour trois ans. Il trouve un guide en la personne de Jean-Philippe Haon : « Il m’a appris les valeurs de l’USAM. C’était un peu mon papa ». Les années passent et le débutant devient le capitaine.

Le brassard qu’il porte à son bras les soirs de match est une fierté mais il ne se revendique pas comme un aboyeur : « Je suis plus un leader par le comportement que par la prise de parole. » Il assume la fonction de capitaine avec fierté mais il ne l’aurait pas demandé, il est trop timide pour cela. À Nîmes, Julien a trouvé une ville qui lui correspond et dont il est tombé amoureux « J’aime cette ville, les gens d’ici et leur ferveur. L’histoire de Nîmes et sa culture me plaisent. »

C’est ici qu’est née sa passion pour la corrida : « Il faut un sacré courage pour mettre sa vie en jeu à chaque fois ». C’est aussi à l’ombre des arènes que ses enfants sont nés, Lola (5 ans) et Axel (7 mois) : « C’est une fierté pour moi qu’ils soient Nîmois ». Enfant, Julien avait une autre passion, le journalisme sportif. « J’improvisais des matches de football avec mes billes et je les commentais. Pareil avec les jeux à la Playstation ».

Boudeur et mauvais perdant

Il fera même un stage dans une radio locale héraultaise. C’est peut-être une option pour la reconversion, mais le capitaine de l’USAM a déjà sa petite idée sur la question « Avec Benjamin Gallego nous formons un duo d’arbitres en N1 masculine, l’objectif est d’atteindre la D2 dans trois ans ».

Julein Rebichon a le handball dans le sang (photo USAM)

Ce boulimique de sport a touché au football, au judo, au volley (comme Anne, sa maman), et au tennis qu’il pratique avec Leslie, son épouse. Cette dernière évoque un des défauts de son mari : « Il est très mauvais perdant et s’il perd il s’énerve et il boude ». Au quotidien, Julien aime les plaisirs simples comme « chanter dans la voiture avec ma fille quand je la conduis à l’école ».

« je suis un original, je déteste faire comme les autres »

Il ne manque jamais une occasion de s’informer : « tous les matins je lis la presse. Je préfère ça que déjeuner ». L’Usamiste a aussi sa particularité. Son complice et beau-frère, Benjamin Gallego estime que « parfois, il est un peu mystérieux ». Par exemple, au restaurant, il prend systématiquement un plat différent de celui ou celle qui l’accompagne : « Je suis un original. Je déteste faire comme les autres », admet le nîmois d’adoption.

Rebichon et l'USAM regardent en direction de l'Europe (photo USAM)

Bien dans ses baskets et heureux de vivre ici, il avoue qu’il ne lui manque qu’une chose, « l’Europe ». Ce souhait pourrait bien être exaucé dans les prochains mois si son équipe conserve sa forme actuelle. Benjamin Gallego sait tout ce que Julien apporte au club : « Il est très sensible et discret. Il nous transmet la joie de vivre, l’exemplarité et le don de soi. Il a la gagne et la hargne ».

Le capitaine de l’USAM se décrit comme « un Clermontais du Gard ». En quelque sorte, le plus Nîmois des Héraultais.

Norman Jardin

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