Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 21.01.2019 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 971 fois

LE 7H50 de Didier Bonneaud : « Avec Macron, les maires étaient sur un ring »

Le président de l'Association des maires ruraux du Gard et maire de Saint-Étienne-des-Sorts Didier Bonneaud (Photo d'archives : Thierry Allard / Objectif Gard)

Vendredi, lors du "Grand débat" dans le Lot, le président (sans étiquette) des maires ruraux du Gard a interpellé le Président Emmanuel Macron. 

Objectif Gard : Vous avez participé au « grand débat » à Souillac entre les maires et le président Emmanuel Macron. Pourquoi avoir accepté d’y aller ?

Didier Bonneaud : Quand on m’invite, je me déplace. C’est le préfet qui nous a contactés, moi et la présidente des maires du Gard, pour que nous fassions venir nos membres. Ça a été une journée marathon. Nous sommes partis à 5h du matin en bus pour revenir, le lendemain, à 5h. Au total, il y a eu six heures de débat !

Une fois sur place, quelles ont été vos premières impressions ?

On avait l'impression d'être sur un ring. Le Président voulait un contact plutôt musclé avec les élus. Ce sont essentiellement des maires qui sont intervenus. C’est une bonne chose. Ça permet à la commune de revenir au centre des décisions. Emmanuel Macron a été plutôt bon. Il faut dire que le débat n’était pas d’une extrême qualité : beaucoup de maires se sont concentrés sur leurs petits problèmes personnels.

Avant de partir dans le Lot, quelles étaient vos attentes ?

Je voulais savoir quelle place auraient les maires dans la nouvelle loi sur l’organisation territoriale. Si on reste dans la philosophie de la loi NOTre, les communes seront totalement vidées de leurs compétences en 2020. Je veux tout faire pour que l’on revienne à un pilotage de la commune et non par le mille-feuille territorial. 

« Les citoyens doivent tout faire pour comprendre nos institutions »

Avez-vous eu le sentiment d'avoir été entendu ?

À première vue, oui. Jusqu’où ? On verra bien. Pour son "grand débat", le Président ne s'est pas adressé aux communautés de communes, trop décriées, ou aux Départements, trop abstraits.  Les gens ne s’y retrouvent pas. Pourquoi dans une communauté de communes n’est-ce pas le citoyen qui vote ? Emmanuel Macron nous a ouvert une porte. Aujourd’hui, c’est aux citoyens de tout faire pour comprendre nos institutions et dire quel est l’échelon le mieux placer pour décider. 

Depuis des années, les gouvernements transfèrent les compétences des mairies aux communautés de communes. Qu'est-ce qui vous fait croire qu'Emmanuel Macron va reculer ?

A priori, on pourrait revoir les seuils le découpage des communautés de communes. Emmanuel Macron a aussi proposé de travailler sur le statut de l’élu. Une nouvelle loi territoriale est là l’étude. Mais encore faut-il que les citoyens le demandent ! Est-ce que les gens sont bien dans leur mégalopole ou faut-il revenir à des territoires que l’on connaît mieux ? On a pas besoin de gouvernance avec des couches sur des couches qui dépensent de l’argent au détriment des contribuables.

Pourtant, les communautés de communes ont été créées pour permettre aux mairies de se doter d’équipements structurants : réseau de transports, station d’épuration…

Dans le Gard Rhodanien, on ne fait que dépenser de l’argent. Notre fonctionnement représente 90% de notre budget. On investit très peu. Je n’ai pas dit de supprimer les communautés de communes, mais elles doivent redevenir un outil où la commune est souveraine. Il faut aussi supprimer les indemnités des élus communautaires qui siègent déjà dans les mairies. Ça découragera certains opportunistes...

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

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