Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 24.01.2019 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 2192 fois

FAIT DU JOUR À l’Agglo de Nîmes, Véolia récupère le marché de l’eau

Ce mercredi soir en conseil communautaire. Au centre, le président centriste, Yvan Lachaud (Photo : Abdel Samari)

Malgré les fortes oppositions et réticences, la majorité du président Lachaud est parvenue à attribuer à Véolia le marché public de l’eau et de l'assainissement. 

Un ouf de soulagement pour Yvan Lachaud ! Les traits tirés mais la mâchoire détendue, le président de Nîmes métropole peut s’enorgueillir d’avoir fait valider le choix de l'entreprise Véolia Eau pour la gestion de l’eau et l’assainissement de Nîmes métropole.

La société cooptée par le patron de l'Agglo nîmoise rafle le marché d’un montant de 185 M€ sur une durée de huit ans à sa concurrente, La Saur, qui le gérait depuis 50 ans. Sacrée révolution…

Vote à bulletin secret

L’enjeu économique est à la hauteur de l’enjeu politique. Si l'on s'en tenait à l’arithmétique, Véolia Eau devait être retoquée, hier soir. À elle seule, l’opposition (élus de Gauche, du Rassemblement national et les ex-alliés Républicains de Yvan Lachaud) aurait (pu ?) dû faire basculer le vote.

C'eut été un camouflet pour le président centriste qui n'aurait pas manqué d'amuser son ennemi, le maire Les Républicains de Nîmes, Jean-Paul Fournier, qui avait séché le conseil pour assister à la victoire de Nîmes sur Angers. Les élus en ont décidé autrement... Et pour sa  - petite - victoire politique, M.Lachaud peut remercier le vote à bulletin secret, demandé par plusieurs groupes. 

Opacité de l’appel d’offres

Au Colisée, la tension est palpable : « Acceptez ma procuration, sinon je dis à la presse les coups de fils que vous m’avez passés hier pour faire basculer mon vote ! », balance Yoann Gillet,  président du groupe Rassemblement national. Au-delà des habituels chicayas, les élus d’opposition dénoncent une certaine « opacité » qui régnerait, autour du dossier.

« L’assistance à maîtrise d’ouvrage que vous avez choisie, EGIS, est une société liée à Véolia ! Le ver est dans le fruit ! », souligne l’élu du Parti de gauche, François Séguy. Quant aux critères de l’appel d’offre, qui ont permis de noter les trois entreprises candidates (Véolia, La Saur et Suez), « ils sont opaques ! Auraient-ils été établis pour favoriser une entreprise plutôt qu’une autre ? », soulève Yoann Gillet.

Qui sont les traîtres ?

Aucun de ces discours n’aura fait basculer le vote. Avec 50 voix pour, 49 voix contre et 2 abstentions sur les 99 suffrages exprimés, le choix de Véolia a été adopté à la majorité. À la fin du conseil, certains élus recherchent les traîtres… « Il faut regarder du côté des communistes », souffle l'élu de gauche Alain Fabre-Pujol, pour qui ce vote aura très certainement des conséquences à l’approche des Municipales de 2020. 

Adoubée politiquement, Véolia Eau doit à présent l’être par la justice : deux pré-recours ont été déposés, cette semaine, par Suez et La Saur. Le tribunal administratif de Nîmes a désormais 20 jours pour statuer. Loin d’être anodin, avant l'eau, ce nouveau contrat n’a pas fini de faire couler encre et salive…

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

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