Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 12.02.2019 - tony-duret - 2 min  - vu 12902 fois

ANDUZE Les gendarmes obligés de fuir devant une famille en furie

Salle d'audience du tribunal correctionnel d'Alès. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Jeudi 7 février, vers 20h, les gendarmes d'Anduze sont appelés par Sabrina, une jeune femme de 21 ans, qui vient d'être frappée par son père. 

"J'ai trois ans de gendarmerie et ce que j'ai vu jeudi soir, c'est clairement une déferlante de haine et de rage", témoigne un gendarme à la barre du tribunal correctionnel d'Alès, ce lundi après-midi. Accompagné d'un collègue, le militaire est intervenu à Anduze pour secourir une famille, et plus particulièrement deux sœurs (*), victimes des coups de leur père, un certain Laurent. Quand celui-ci voit les gendarmes devant le domicile, il les insulte et les menace de mort...

"Une réaction animale"

Après une demi-heure de provocations en tout genre, les gendarmes décident de l'interpeller. C'est à cet instant que les deux sœurs, subitement inquiètes pour leur père, se ruent sur les militaires pour les en empêcher. Un gendarme chute, l'autre reçoit un coup. La situation est tellement tendue qu'ils finissent par rebrousser chemin. "Même en partant, ils continuaient de taper sur la voiture. Ils voulaient en découdre. Ils ont eu une réaction animale", poursuit le gendarme à la barre.

Dans la salle d'audience, l'ambiance est tout aussi pesante. Sabrina, qui comparait libre, et son père, depuis le box, ne cessent de couper les différents intervenants. Le procureur doit hausser le ton et la présidente, Myriam Bendaoud, doit menacer la jeune femme de poursuites pour qu'elle se calme. Jamais condamnée, Sabrina reconnait les insultes et les coups : "J'ai pété les plombs. Je voulais juste défendre mon père. Je les ai insultés parce que j'avais les nerfs : mon père est cardiaque. Mais je regrette aujourd'hui".

6 mois de prison ferme

Le papa, quatre condamnations au compteur, est en boucle et répète qu'il s'est fait "pousser en traître, par derrière", mais finit par admettre qu'il aurait dû se soumettre à l'interpellation. Il n'aurait, dans ce cas, pas écopé d'une peine de 18 mois de prison dont 12 avec sursis. Il part donc en détention pour les six prochains mois. "À quoi ça va me servir ?", peste-t-il en comprenant la sanction. Sa fille Sabrina a été condamnée à 10 mois avec sursis. Le père et la fille devront verser plus de 2 000€ aux deux victimes.

Tony Duret

* L'une des sœurs, mineure, sera jugée par un tribunal pour enfants

Tony Duret

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