Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 14.02.2019 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1072 fois

LE 7H50 de Nicolas Cadène : « Aux Municipales, dépassons les clivages ! »

Le socialiste nîmois Nicolas Cadène (Photo : droits réservés)

Rapporteur de l’Observatoire de la laïcité, le socialiste échange avec de nombreux acteurs de la vie nîmoise. Les Macronistes, comme d’autres, ne font pas exception.    

Objectif Gard : À chaque élection municipale, même scénario, votre nom revient sur la table. Serez-vous candidat en mars 2020 ?

Nicolas Cadène : Il est trop tôt pour le dire ! Alors oui, je suis intéressé et j’échange avec de nombreux acteurs de la vie locale. Mon but est de proposer une éventuelle démarche de rassemblement pour tourner la page, à Nîmes, de pratiques politiques vieilles d’une trentaine d’années. 

Pourquoi est-ce trop tôt ? D’autres l’ont fait, comme votre camarade Jérôme Puech qui a annoncé demander l’investiture du Parti socialiste…

Déjà, je dois voir si la démarche que je propose intéresse ou non, parce qu’il faut un soutien collectif. Ensuite, nous sommes dans l’échéance européenne, particulièrement importante pour notre avenir. Les municipales ne doivent pas parasiter ce débat-là.

Vous dites rencontrer une grande diversité de Nîmois. Jusqu’où va cette diversité ?

Je rencontre des acteurs locaux engagés pour notre ville et pour les Nîmois. Des associatifs, des professionnels (entrepreneurs, commerçants, professions libérales, universitaires, agents des services public et de l'éducation... ) ou des politiques. C’est-à-dire des personnalités très diverses agissant dans des domaines de compétences variés. Dans ma vie politique comme personnelle, il m'est toujours apparu essentiel d'apprendre des autres dans leur grande diversité.

À Nîmes, c’est difficile de rassembler…

Justement, ce qui pourrait me pousser à être candidat, c’est de réunir sur le constat d'une vie politique locale trop clanique. Il faut bousculer cette réalité. Je ne crois pas que ce soit pareil dans toutes les villes. Regardez, dans le grand ouest, dans d'autres grandes villes : vous avez une culture du dialogue pour œuvrer à l'intérêt général plus courante. Il doit être possible à Nîmes de dépasser des appartenances partisanes très strictes pour améliorer la qualité de vie des Nîmois.

À quoi sont dus ces clivages ?

Il y a plus un jeu de posture qu’une volonté de travailler ensemble à un projet commun […] Chacun se conforte dans l’opposition parce que ça convient à ceux qui sont aux manettes. Sauf que ça s’oppose à une logique d’intérêt général. Vous avez des oppositions de personnes, d’appareils politiques… Sur des projets locaux, il pourrait y avoir des consensus. 

Votre démarche de grand rassemblement, ça sent La République en marche, non  ?

En réalité, je rappelle simplement qu'on ne gagne jamais une élection sans rassembler au-delà des étiquettes. Quelle que soit votre étiquette, quand vous êtes élu, l’ensemble de vos électeurs ne sont pas pour autant de votre formation politique. Cela est encore plus vrai au niveau local : on ne peut pas précisément calquer les clivages qui existent au niveau national, tout simplement parce que les compétences entre un gouvernement et une municipalité n'ont rien à voir.

Emmanuel Macron n’a rien inventé alors ?

Là encore, pour moi ce n'est pas la question… Reconnaissons simplement qu’il a gagné peut-être en sachant capter, comme d'autres dans le passé, le fait que certains politiques avaient tendance à se replier sur leur base, alors même qu’il y a une grande latitude de Français qui souhaitent pouvoir créer du consensus sur certains enjeux forts. Surtout en période de crise.

En tant que socialiste, vous critiquez étrangement peu Emmanuel Macron…

D'une part je ne m'exprime pas sur la politique nationale, d'autant que j'ai un devoir de réserve sur différents points. Je parle de Nîmes. D'autre part, j’assume échanger avec d’autres personnalités comme, notamment, celles d’En Marche. Arrêtons les faux procès et concentrons-nous sur l'essentiel, à savoir ce que l'on peut porter comme méthode de travail et comme projets structurants pour la ville. Il y a énormément de villes qui ont des élus qui vont des Communistes jusqu’à En marche en passant par des sans étiquette. Et elles fonctionnent plutôt très bien.

Si on vous demandait d’imaginer Nîmes dans 10 ans, comment aimeriez-vous la voir ?

J’aime ma ville mais tout n’est évidemment pas parfait. Alors dans 10 ans, j’aimerais que l’on ait une ville qui offre davantage de perspectives professionnelles, plus à l'écoute de ses habitants, plus soucieuse de l'environnement avec des mobilités douces développées. Un ville avec un taux de chômage et une précarité moindres, des quartiers plus connectés entre eux pour favoriser la cohésion sociale et lutter contre les replis communautaires et l'entre soi. J’aimerais aussi une université plus développée, tout en soulignant le travail très volontaire des présidents successifs. Enfin, j’aimerais une ville plus attractive sur le plan touristique, nous sommes au milieu d'un environnement exceptionnel.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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