Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 04.03.2019 - tony-duret - 2 min  - vu 17901 fois

ALÈS Violences des Gilets jaunes contre les CRS : le réquisitoire choc du procureur

Le procureur d'Alès, François Schneider. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Ce lundi, Brandon, un jeune homme de 25 ans originaire de Salindres, était jugé en comparution immédiate pour avoir lancé des pierres sur les CRS lors de la manifestation des Gilets jaunes de samedi.

Samedi après-midi, la manifestation régionale des Gilets jaunes a dégénéré à Alès (relire ici). Sur les coups de 16h, aux abords de la sous-préfecture, plusieurs individus aux visages masqués ont lancé des projectiles sur les CRS qui ont répliqué à coups de gaz lacrymogènes. L’un des Gilets jaunes, un certain Brandon, était jugé aujourd’hui devant le tribunal correctionnel d’Alès. Le jeune homme au RSA a reconnu les faits, expliquant qu’il s’était laissé entraîner et qu’il ne pensait pas que ces « cailloux pouvaient vraiment blesser les CRS ». Il devait aussi répondre d’usage de cannabis : il en avait 22 grammes sur lui au moment de son interpellation.

Face à lui, dans cette salle d’audience, le procureur François Schneider a lui aussi été un acteur involontaire de cette triste après-midi. Au volant de sa voiture, avec le gyrophare en fonctionnement, il a été pris à partie par des casseurs qui ont caillassé son véhicule. Au moment de son réquisitoire – dont Objectif Gard vous retranscrit les grandes lignes - on sent François Schneider particulièrement agacé :

- Je discutais avec le major de la compagnie de CRS. Cela fait 17 week-ends qu’il n’a pas vu sa femme et ses gosses, 17 week-ends qu’il se prend des pavés dans la figure, 17 week-ends que lui et ses hommes sont blessés. Ce Monsieur paie des impôts pour que Monsieur (l’accusé, Ndlr) touche le RSA. Tous ses camarades paient des impôts pour qu’il touche son RSA et qu’il achète son cannabis.

Il revient sur l’après-midi de samedi :

- J’étais à cette manifestation : on m’a tiré dessus avec l’intention de me faire très mal. Pendant quelques semaines, on a eu des manifestations avec une population bon enfant. Cette population a été chassée et on trouve un groupe de militants politiques et un groupe d’abrutis qui s’attaquent aux forces de l’ordre…

La manifestation de samedi à Alès. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Dans la salle d’audience, remplie de Gilets jaunes, le discours dérange. Un homme en colère se lève en criant : « C’est pas bien de mépriser le peuple ». Imperturbable, François Schneider poursuit :

- Un groupe prêt à la guerre. Ils s’en sont pris à mon véhicule et à moi. C’était ultra-violent, j’y étais. C’était la guérilla urbaine. Ah elles sont bien ces manifestations où on peut casser du flic et même du procureur. On s’amuse, on court, on est bourrés. Parce que tous ceux qu’on a eus en garde à vue étaient alcoolisés.

Il finit son réquisitoire en demandant une peine de 9 mois ferme avec mandat de dépôt, autrement dit que l’accusé soit emprisonné pendant 9 mois dès la fin de l’audience. Le tribunal est beaucoup plus clément : Brandon est condamné à 6 mois de prison ferme, mais sans mandat de dépôt. Il ressort donc libre avec une peine aménageable. Il doit également verser 500€ de dommages et intérêts au CRS qu’il a blessé. Le procureur a immédiatement précisé qu’il allait faire appel de cette décision.

Tony Duret

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