Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 18.03.2019 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 3095 fois

FAIT DU JOUR Julien Plantier (LR) : « Je ne veux pas dépendre de la politique »

Julien Plantier Photo Objectif Gard

Julien Plantier, adjoint aux Sports à la ville de Nîmes ( Photo : Corentin Corger)

À 33 ans, l’adjoint aux sports à la ville de Nîmes incarne le renouveau de la droite républicaine. En formation pour devenir avocat, Julien Plantier affiche sa volonté de ne pas dépendre de la vie publique. Dans quel but ? Entretien.

Objectif Gard : Vous êtes adjoint aux Sports depuis 2014. Un premier mandat pour vous mettre le pied à l’étrier avant d’endosser d’autres délégations plus importantes ?

Julien Plantier : Il n’y a pas de règle pour débuter… La délégation des sports est permanente avec une saison dense. La relation avec nos 250 associations nîmoises, notamment avec les clubs de l’élite comme Nîmes Olympique qui a retrouvé la ligue 1 et l’USAM, est importante. De 2008 à 2014, j’étais conseiller municipal. Aujourd’hui, être adjoint demande plus de responsabilités, plus de moyens humaines et matériels… On compte 180 agents à la direction des sports, avec un budget qui représente 10% de celui de la mairie. Au-delà de ça, le sport est une délégation qui dépasse les clivages et où l’on prône des valeurs nobles.

Concernant l’USAM et Nîmes Olympique, comment la municipalité accompagne ces clubs ?

La ville du Nîmes est le premier partenaire des clubs… En terme de subvention, on verse 800 000€ pour le club de foot et pour le hand, ça dépasse le million. Ce différentiel résulte des droits télés, qui sont moins élevés pour l’USAM. Cet argent permet d’impulser des dynamiques.

Vous avez 33 ans. Vous incarnez un peu la relève de la Droite nîmoise... 

J’ai toujours eu un engagement militant, une volonté d’agir. Je le fais avec sincérité et dynamisme. De 2007 à 2012, j’ai été responsables des Jeunes Les Républicains puis, de 2012 à 2014, responsable du comité nîmois. En 2016, j’ai été délégué de circonscription jusqu’à ma campagne avortée des Législatives en 2017. Je suis véritablement attaché à la méritocratie.

« Concernant les Législatives, je reste sur ma faim ! »

Journée de tractage à Beaucaire pendant la campagne des Législatives (Photo : Coralie Mollaret)

Justement ces Législatives… Vous étiez parti en dissidence contre le candidat du centre. Quelles leçons avez-vous tirées de cette expérience ?

Ce fut une expérience très enrichissante, mais je reste sur ma faim… J’aurai aimé aller au bout (exhorté par la direction nationale Les Républicains, Julien Plantier a finalement dû se retirer, NDLR). Ça a été frustrant de devoir me retirer, même si, in fine, les résultats m’ont donné raison : le candidat de la Droite et du Centre a perdu. En tout cas, ça a permis de me faire connaître sur un territoire qui dépasse les frontières nîmoises et les instances nationales ont vu en moi une pugnacité.

Une expérience enrichissante mais difficile aussi avec des querelles d’hommes. On sait qu’avec Yvan Lachaud, président du parti centriste, les relations sont difficiles.

C’est vrai qu’avec Yvan Lachaud ce n’est pas l’amour fou. Oui, la politique est un monde cruel, comme dans d’autres domaines. Il y a des gens qui font leur chemin avec sincérité, franchise… D’autres avec un peu moins d’envie et de sincérité. Moi, je pensais incarner un avenir et un renouvellement de la vie politique.

Justement à côté de la politique, avez-vous une activité professionnelle ?

Je finis ma formation à l’école d’avocat de Montpellier en septembre. Mon doctorat en droit public m’exempte du concours. Auparavant j’étais enseignant à l’université mais être avocat a toujours été mon objectif. Mon but est clair : je ne souhaite pas être dépendant de la politique !

Vous êtes adjoint et vous allez devenir avocat en droit public. Vous évoluez un peu en vase clos, autour des collectivités locales. Ne craignez-vous pas d’être en dehors de la réalité de la vie quotidienne des Nîmois ?

Mon activité professionnelle n’est pas liée à mon mandat. Vous savez le droit public ne rime pas forcément avec collectivités locales. On peut défendre des administrés en litige avec les institutions publiques et même s’occuper du droit des étrangers. 

Nîmes en 2020, ça vous fait envie ?

Je n’ai pas de plan de carrière ! Je ne suis pas de ceux qui s’imaginent des destins municipaux avant l’heure. Ça fait 10 ans que je suis engagé au côté du maire Jean-Paul Fournier et, s’il a envie de conduire un 4e mandat, je serai là. Ma carrière a toujours été liée à celle de Jean-Paul Fournier. 

« Je ne considère pas Jean-Paul Fournier comme un père mais… »

Julien Plantier et Jean-Paul Fournier le doigt pointé sur Nîmes aux côtés de Christian Prudhomme au moment de la présentation du Tour de France 2019 (photo Corentin Corger)

Comment qualifierez-vous votre relation avec Jean-Paul Fournier ?

Plus le temps avance, plus notre relation est importante et ancrée. On a appris à se connaître au fil du temps… Il m’a donné ma chance et je lui ai prouvé qu’il peut compter sur moi. Je ne suis pas dans une relation filiale. Je ne suis pas de ceux qui le considère comme leur père mais j’ai un profond respect et admiration à son égard.

Quand vous voyez l’état de la Droite en France, vous n’êtes pas tenté d’aller vers un autre parti, peut-être chez La République en marche, pour nourrir vos ambitions politiques ?

Non, du tout. J’ai adhéré au parti en 2005. Un engagement personnel, mes parents, eux, n’étaient pas encartés. Aussi, je pense que l’on ne pourra redonner confiance aux électeurs qui si l’on incarne une véritable colonne vertébrale. Je suis fidèle à ma famille politique et je compte bien le rester. C’est clair qu’aujourd’hui la situation est délicate autant au niveau national que local. À Nîmes, nous avons un bon bilan. Ça ne suffira pas, il faut incarner un nouveau projet, une nouvelle équipe… Il nous reste un an pour continuer à travailler.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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