GRÈVE À Nîmes, le grand malaise de l’Éducation nationale
À l’appel de plusieurs syndicats, professeurs, instituteurs et représentants des autres métiers rattachés à l’Éducation nationale se sont mobilisés, ce midi, devant l’inspection académique.
Ambiance révolutionnaire, rue Rouget de Lisle, ce midi... « La réforme de l’École de la confiance est un chamboulement colossal », se désespère Maud, du collectif les Stylos rouges. Un mouvement « qui réunit plusieurs syndicats et corps de métiers de l’enseignement », indique cette professeur des écoles de Rodilhan. Ce midi, professeurs, directeurs d'écoles et autres enseignants du secondaire se sont mobilisés. Tous portaient différentes revendications, dans un seul but : « garantir un avenir à nos élèves. »
Convergence des luttes
Cette convergence des luttes, contre la réforme adoptée le mois dernier par l’Assemblée nationale, témoigne d’un vrai malaise. Parmi les manifestants, on retrouve les professeurs du collège Condorcet, toujours mobilisés contre « la hausse des effectifs, sans moyens supplémentaires. » Une information démentie par l'Inspection académique qui précise que la dotation horaire globale va augmenter de façon significative l'année prochaine dans cet établissement pour faire face à cet accroissement d'élèves.
Pour autant, le mois dernier, 95% des enseignants étaient en grève. « Depuis 2014, nous constatons une hausse de 40% des effectifs. À la rentrée, on aura 640 élèves, dont beaucoup sont en difficultés scolaires », expliquaient-ils. Malgré un rendez-vous avec le directeur de cabinet du préfet, le 21 février, « rien n’a bougé », se désole Pascale Bouyahmed, du SNUipp-FSU.
Un peu plus loin, les auxiliaires de vie scolaire ont ressorti leurs pancartes. Syndiquée Sud, Betty Théodor avait initié en 2018 un collectif pour que sa profession soit reconnue. Un an plus tard, « l'inspection académique a rédigé une note pour que nos 3h30 par semaine consacrées à l’administratif le soient véritablement pour les enfants en situation de handicap. Dans le cas contraire, les établissements doivent faire des contrats différents et nous rémunérer. » Une goutte d’eau dans le vase de revendications de la profession.
À cela s’ajoutent aussi la grogne des écoles élémentaires : « Le gouvernement veut faciliter les regroupements des écoles rurales autour des collèges. C’est la mort annoncée de la fonction de directeur ! », soupire Michaella, institutrice à Saint-Bonnet. Ce midi, pour l'ensemble des manifestants, « l’État n'a qu'une seule ambition : faire des économies. » Pour être adopté, le projet de loi de l'École de la confiance doit passer prochainement devant le Sénat.
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com
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