NÎMES Les Grands jeux romains préparent la grande bataille
Les oiseaux chantent, le soleil brille, les senteurs d’herbe fraîchement coupée émanent d’un ancien stade de football alloué à une reconstitution historique. Enfin, à une répétition en vue des Grands jeux romains qui seront organisés les 3, 4 et 5 mai prochains dans les arènes de Nîmes pour être plus précis.
Après le scénario et l’enregistrement des voix, place aux premières batailles, aux premiers frottements de boucliers, aux premiers éclats de voix sans effusion de sang. Sur la vaste étendue, au sol, quelques lignes blanches délimitent les contours d’un fort qui sera construit sur la piste des arènes en fin de spectacle pour un des derniers assauts des barbares face aux romains.
Une trentaine de minutes avant le rendez-vous prévu à 14h, les premières troupes arrivent, de loin. Les Limitis par exemple viennent de la région lyonnaise. Antikarme débarque de Port-la-Nouvelle, les Mercenaires du Temps de Codolet, la Leg VI d’Arles. Tout ce beau monde vient sur les terres de la terrible Leg X Lorica Romana de Comps.
En bons barbares qu’ils sauront être, les Limitis s’étaient isolés sur les rives du proche Gardon, au calme. Une fois les premières lueurs des casques romains aperçues, ces guerriers ont débaroulé au contact. En tout, près de 80 participants pour une session globale d’entraînement et de prise en main du scénario détaillé table par tableau.
14h03. « Allez, on se met en place, on a déjà trois minutes de retard et le dernier paie l’apéro ! », annonce Éric Teyssier, historien, professeur, reconstituteur et scénariste des Grands jeux romains. « Ici, on est dans le toril, les arènes sont comme ça » poursuit-il avec de grands gestes pour que tout le monde voit et comprenne. Même avec un mégaphone neuf, il faut élever la voix. Les futurs barbares vont se mettre en place, en tout cas ils essaient. Indisciplinés mais efficaces, ils ne font pas perdre de précieux temps.
Ce qui est le plus compliqué, c’est la mise en place d’une tortue chez les romains. « Qui n’a jamais participé à une tortue ? » lance Éric Teyssier. Quelques bras se lèvent discrètement. Une première tentative se joue. « Bon, les gars, la sortie était pourrie alors on la refait mais pas trois fois ok ? » brosse Mike Grenat, le comédien régisseur qui donne de sa personne.
Salut des troupes à l’empereur Hadrien, venu en civil mais vêtu d’une tenue de l’Armée française pour l’occasion, prière à Jupiter… On écoute le déroulé du show qui aura lieu en mai prochain jusqu’à la petite surprise. Un cadeau des troupes fait à l’empereur. Une phalange grecque (macédonienne) avec ses lances de six mètres devra balayer une volée de flèches. Spectaculaire si cela se passe bien, désastreux si les flèches n’atteignent pas leur cible. Alors on s’entraîne avec panache et finalement on y arrive avec brio.
Vient ensuite le pillage de Nemausus, la Nîmes antique. Un tsunami de Teutons et de Cimbres qui laisseront morts et catastrophe après leur passage. Le tableau du port de Massalia, la Marseille de l’époque, est lui aussi grandiose mais il ne vaut peut-être pas le fantastique fort qui sera monté et démonté sur la piste des arènes et qui devra signifier la présence romaine à la poursuite des Barbares entre Fos-sur-Mer et Arles.
Pour ce fort et avant la fin du spectacle, trois assauts. Tortues, tourelles à attaquer, portes à défoncer… Le visuel sera costaud mais pour que le spectateur y croit, il faut répéter, inlassablement répéter et ajuster. Enfin, la bataille finale connaîtra plusieurs assauts et laissera voir le génie des Romains face à la bravoure des Barbares et de leurs femmes.
Pour rappeler aux curieux le thème de l'édition 2019, voici le topo. On met à l’honneur les rois Barbares et l’invasion des Cimbres, des Teutons et des Ambrons que les Romains ont dû affronter entre 113 et 101 avant J.C. Les Rois Barbares retrace l’épopée des Barbares suite à leur victoire sur les Romains à Arausio (actuelle ville d’Orange) et le triomphe du général Marius lors de la célèbre bataille d’Aix-en-Provence en 101 avant J.C.
S’appuyant sur de solides fondements scientifiques et historiques, les reconstituteurs fabriquent leurs costumes avec des matériaux identiques à ceux utilisés dans l’Antiquité. Passionnés d’archéologie, ils travaillent main dans la main avec des historiens. Dans les arènes, les techniques de combat, les costumes des gladiateurs, des légionnaires romains ou des combattants celtes sont au plus près de ce qui existait à l’époque antique.
Pour la première fois, les arènes de Nîmes proposent une catégorie Premium (acheter ici) pour assister à la grande reconstitution où le spectateur est invité à venir costumé à la mode romaine. Cette nouvelle catégorie met à disposition des places réservées près de la tribune de l’empereur Hadrien, une décoration à la romaine et un service de boissons à la place.
Autre rappel mais en dehors des arènes (Porte Auguste) et pour la première fois depuis la création des Grands jeux romains, Culturespaces et l’Association européenne de reconstitution antique (AERA) créent un camp romain grandeur nature où des reconstituteurs passionnés vivront nuit et jour comme à l’époque romaine du 1er au 5 mai.
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