Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 04.04.2019 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 483 fois

LE 7H50 du député Gaillard : « Les idées intéressantes n’ont pas de camp »

Socialiste converti au Macronisme, Olivier Gaillard est député de la 5ème circonscription du Gard et conseiller départemental du canton de Quissac. À l’Assemblée nationale, il est membre de la commission Finances ainsi que d’une mission sur les collectivités territoriales (Photo : Coralie Mollaret)

Olivier Gaillard, député LREM (La République en marche) de la 5e circonscription du Gard (Photo Élodie Boschet/Objectif Gard)

Ancien socialiste converti au "macronisme", le député s’est prononcé pour la fusion des Départements et Régions. Une position qui va faire tousser, aujourd'hui, certains de ses camarades lors de la séance publique du Conseil départemental. 

Objectif Gard : Vous êtes favorable à la fusion des Départements et des Régions. Pourquoi ? 

Olivier Gaillard : Oui, j’y adhère pleinement. D’abord parce que grâce à cette fusion on aurait pu se passer de régions démesurées. Ensuite, cet élu unique, ce conseiller commun des cantons et de la Région, aurait toutes les chances de se connecter davantage aux citoyens et de simplifier l’exercice des compétences qui font notre quotidien (collèges-lycées, activités économiques, mobilités…) tout en permettant des économies.

« Une fracture territoriale se creuse »

Que reprochez-vous aux grandes Régions, instaurées par l'ancien président socialiste, François Hollande ? 

On a fusionné à la hache ces dernières années... Résultat ? Le Grand Débat fait ressortir en masse des témoignages de Français qui se sentent éloignés des lieux de décision et des services publics, qui ne comprennent pas le mille-feuille administratif dont notre décentralisation a fait sa spécialité et qui observent une multitude d’acteurs compétents sur les même problématiques. Au final, une fracture territoriale qui se creuse.

En quoi ce conseiller commun résoudrait-il le problème ?

Il permettrait de renforcer la proximité et les compétences d’un élu, qui gérerait de manière cohérente. Décentraliser, ce n’est pas recentraliser sous une autre forme, à la manière de la loi NOTRe et des grandes Régions. Pour que le droit à la différenciation des collectivités territoriale du projet de loi constitutionnel puisse être effectif il faut revoir le cadre général de la décentralisation.

Dans les faits, comment cette fusion se matérialiserait-elle ?

Il pourrait y avoir un conseiller commun en charge des compétences de l’institution régionale et départementale. Cet élu de proximité aurait en charge des compétences qui ont tout intérêt à être rapprochées, à aller vraiment dans le même sens. Ce sont des compétences qui nous impactent tous quotidiennement. Cela n’oblige nullement de remettre en cause le principe même des cantons. Toutes les pistes de réflexion doivent être ouvertes. 

« Je suis prêt à être accueilli par Laurent Burgoa mais seulement pour la Primafresca ! »

Vous êtes conseiller départemental, membre du groupe PS et apparentés. Cette fusion a été créée par la Droite et abrogée par la Gauche. Allez-vous demander à Laurent Burgoa (Les Républicains) de vous accueillir dans son groupe ? 

Je suis prêt à être accueilli par Laurent Burgoa, mais seulement pour la Primafresca ! La rue Fresque fait partie de son canton. Plus sérieusement, les idées intéressantes n’ont pas de camp. Ce sont parfois les logiques de clan, justement, qui ont pu éloigner des pistes de réforme profitables à l’intérêt général. En l’occurrence, le principe de la fusion Département-Région n’est pas un dogme, ni une doctrine. C’est une solution organisationnelle qui part d’un constat fait sur le terrain.

Vous avez rencontré le ministre des Collectivités, Sébastien Lecornu. Que vous a-t-il dit ?

Cette rencontre a été l’occasion d’échanger, entre autres, sur d’éventuelles réformes portant sur les territoires, les réformes passées (en particulier la loi NOTRe), la fiscalité des collectivités territoriales, le blues des élus locaux. La décentralisation n’a pas besoin d’un énième acte, mais d’une approche renouvelée des libertés locales, d’un changement de méthodes. L’État devra rénover son rôle et équilibrer ses rapports avec les collectivités territoriales, en particulier du point de vue financier, et rompre avec les moyens détournés de tutelle. C’est précisément sur ces perspectives que nous aspirons tous à avancer.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coraie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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