Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 11.04.2019 - elodie-boschet - 2 min  - vu 950 fois

FAIT DU JOUR Le tour de France à cheval d’Aurélie, amputée d’une jambe

Aurélie Brihmat sur son cheval, accompagnée de son chien Spy. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Elle s’appelle Aurélie Brihmat et son parcours force l’admiration. Aujourd’hui âgée de 34 ans, elle en avait 17 lorsqu’elle a perdu sa jambe droite dans un accident de scooter. Depuis fin mars, elle s’est lancée dans un tour de France à cheval des centres de rééducation et des écoles.

Le bruit des sabots annoncent son arrivée imminente. Il est presque 18 heures, mardi soir, lorsqu’Aurélie Brihmat rejoint à cheval la place du Millénaire, à Saint-Christol-lez-Alès. Elle est accompagnée de son père, Bernard, et de son fidèle compagnon de route, son chien Spy, assis derrière elle. « Il ramasse tout ce que je fais tomber ! », sourit-elle en faisant une démonstration.

Son sourire, sa bonne humeur et son enthousiasme, Aurélie Brihmat ne s’en sépare jamais. Cette énergie, elle la distille partout où elle passe lors de son tour de France, lors duquel elle va à la rencontre, directement dans les centres de rééducation, de personnes touchées elles aussi par le handicap. « J’essaye de leur apporter une bouffée d’oxygène et de les aider, lorsque je peux, à trouver des petites astuces pour améliorer leur quotidien. Les visages illuminés et les sourires que je reçois en retour sont les plus beaux des remerciements », témoigne-t-elle.

Pendant son périple, qui s’achèvera à la fin de l’été, 21 centres de rééducation ouvriront leurs portes à Aurélie Brihmat. De passage dans le Gard cette semaine, Aurélie s’est arrêtée à la polyclinique Kenval de Nîmes où elle a pu échanger avec les patients et le personnel de l’établissement. La cavalière fait également halte dans les écoles pour sensibiliser les plus jeunes à la question de la différence, comme c’était le cas mardi matin à Saint-Hilaire-de-Brethmas.

4 000 kilomètres à cheval

Pendant presque six mois, Aurélie et son papa vont parcourir 4 000 kilomètres à cheval. « Nous effectuons environ 25 kilomètres par jour et nous empruntons autant que possible les sentiers de grande randonnée. Le soir, nous sommes accueillis et hébergés pour la nuit par des cavaliers », précise-t-elle. Partis d’Aix-en-Provence le 30 mars dernier – la famille est originaire de Trets – ils vont faire étape dans plusieurs villes de France comme Mende, Lyon, Tours, Rennes, Ploemeur, Nantes, La Rochelle, Bordeaux, Albi… Un défi de taille, qu’elle organise depuis plusieurs mois à travers son association Handidream, en partenariat avec la Fédération française d’équitation.

Et quand on lui demande où elle trouve toute cette énergie, Aurélie explique qu’elle a fait le choix de s’accrocher. « Tout peut tellement s’arrêter très vite, assure-t-elle. Le jour de mon accident je dansais en boîte de nuit, le lendemain j’étais en réanimation. J’étais sur mon scooter quand un chauffard m’a fait une queue de poisson et m’a laissée pour morte. J’ai subi seize opérations pour des fractures multiples au bassin et aux membres inférieurs, avec amputation de la jambe droite. À cette période de ma vie, j’étais championne de France par équipe en équitation et championne régionale de danse. Autant vous dire qu’avec une patte en moins, j’ai vu mon monde s’effondrer. »

Quinze ans plus tard, Aurélie s’est reconstruite et veut profiter de la vie : « J’ai la chance d’avoir un mental de sportive et de pouvoir puiser ma force dans ma famille. Remonter à cheval a aussi été ma thérapie. » Une thérapie qui continue, aujourd’hui encore, à apporter d’inestimables bénéfices.

Élodie Boschet

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Elodie Boschet

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