Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 20.04.2019 - thierry-allard - 3 min  - vu 1191 fois

EUROPÉENNES Marine Le Pen, à Beaucaire : « Nous sommes face à un choix de civilisation »

La présidente du RN Marine Le Pen, cet après-midi lors de son meeting à Beaucaire (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Une salle du casino municipal pleine comme un œuf, des mugs siglés « On arrive » en vente à l’accueil et des drapeaux bleu-blanc-rouge sur chaque chaise : Beaucaire accueillait ce samedi le seizième meeting de la campagne européenne du Rassemblement national, avec Marine Le Pen en tête d’affiche.

Environ 500 personnes grandissaient l’audience, et les organisateurs avaient prévu un écran géant sur le parvis, resté quasi-désert. Le député et candidat aux élections européennes, Gilbert Collard, sera le premier à pénétrer dans la salle sous une ovation du public. Le parlementaire saisira un drapeau français et l’agitera jusqu’à ce qu’il n’ait plus que le manche en main, sans que ça ne refroidisse son enthousiasme, ni celui de l’assistance.

Le maire de Beaucaire Julien Sanchez prendra la parole en premier, présentant sa ville comme « une ville où on ne signe pas des baux emphytéotiques pour en faire des mosquées salafistes […] et où on mange aussi du porc dans les cantines », sous les vivats du public, jamais aussi bruyant que lorsqu’il s’agira d’évoquer l’islam et les musulmans. Un public auquel il lancera « vous êtes ici chez vous », avant que le public ne scande « on est chez nous, on est chez nous ! » Le ton était donné, il ne sera démenti par aucun des intervenants du jour, la tête de liste, Jordan Bardella, pour commencer.

« Avons-nous le droit de nous interroger sur les causes de l’incendie de Notre-Dame ? »

Jordan Bardella démarrera par une évocation de l’incendie de Notre-Dame de Paris pour affirmer que « ce qui compte vraiment, ce sont nos racines chrétiennes. » « L’incendie de Notre-Dame s’inscrit dans un contexte de christianophobie générale » estimera-t-il plus loin avant de faire mine de se demander : « Avons-nous le droit de nous interroger sur les causes de l’incendie de Notre-Dame ? » Ce à quoi le public répondra largement « oui », sous les applaudissements, avant que le candidat n’ajoute, dans une formule pour le moins sibylline, que « les fake-news d’aujourd’hui sont souvent les vérités de demain. »

Enchaînant avec la question sécuritaire, Jordan Bardella citera plusieurs faits-divers, dont un commis « par deux clandestins d’origine algérienne », insistera-t-il, pour déplorer « l’ensauvagement quotidien de notre pays » avant de lancer qu’il était temps « que la peur change de camp. » Basculant sur l’immigration, la tête de liste RN affirmera que « les véritables humanistes c’est nous. » Suivra l’ex-député UMP du Var, Jérôme Rivière, lui aussi sur la liste, qui s’en prendra à un prétendu projet d’Europe « fédéraliste » avec le fonds européen de défense, cheval de Troie, d’après lui, d’une Europe qui « grignote les pouvoirs régaliens des États. » Lui préconise au contraire de « redonner toute leur place aux nations pour qu’elles puissent librement coopérer. »

Le candidat RN, Jérôme Rivière, et la tête de liste RN aux européennes, Jordan Bardella, cet après-midi lors du meeting du RN à Beaucaire (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

« Il y a une submersion organisée de notre pays »

Enfin, Marine Le Pen prendra la parole pour un discours là aussi très tourné sur l’immigration. Après avoir rapidement évoqué ses concepts de « localisme », de « juste-échange » ou encore de « responsabilité nationale des entreprises », la présidente du RN comparera l’Union européenne actuelle et ses défenseurs à « un restaurant qui ne sert que des plats avariés, et quand on demande de chercher le patron, il n’y a personne et le serveur s’enfuit. » Revenant rapidement à son sujet de prédilection, l’immigration, Marine Le Pen dénoncera une « submersion organisée de notre pays », qui serait « méticuleusement mise en oeuvre par tous les amis de Macron et Merkel. »

Allant encore plus loin, dans un discours qu’elle aurait tout autant pu déclamer lors de la campagne présidentielle ou législative, elle qualifiera cette immigration de « fléau mondial, un véritable trafic d’êtres humains », le tout « dans un monde asservi par la loi de l’argent » où ses adversaires voudraient « faire de l’homme enraciné un esclave de l’oligarchie mondiale. » Évoquant elle aussi l’islam, elle utilisera un arrêt de la cour d’appel de Versailles sur le voile en entreprise pour dénoncer « un pas de plus dans l’islamisation rampante de notre pays. La société est déjà en train de céder, il est temps de siffler la fin de la récréation. » Poursuivant sur ce thème, Marine Le Pen verra dans « la contestation de nos valeurs » « un jeu d’échecs permanent contre les mécréants où, à la fin, ils prennent le roi et nous laissent échec et mat. »

Face à la situation quasi apocalyptique présentée par Marine Le Pen et ses colistiers (elle figure en avant-dernière place sur la liste des européennes et Julien Sanchez à la dernière), « nous assistons à la démission des élites, ces généraux de temps de paix », estimera la cheffe du RN. Et plus que le choix des parlementaires européens, Marine Le Pen affirmera que le 26 mai, les électeurs seront face à « un choix de civilisation, soyez-en convaincus ». Reste à voir si les électeurs le seront, convaincus, le 26 mai prochain.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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