GARD Aimé Bonifas, grand témoin de l’histoire, à jamais dans les mémoires
Aimé Bonifas, ancien résistant déporté, a beaucoup œuvré dans le Gard pour transmettre la mémoire des déportés auprès des jeunes générations dans les collèges et les lycées. Le Département du Gard a répondu des plus favorablement à la proposition de don d’archives faite par ses filles. Désormais, elles sont en bonne place aux archives départementales.
Issue d'une famille aveyronnaise installée en Algérie française en 1905, Aimé Abel Bonifas naît le 26 janvier 1920 à Tirman. Il est ensuite élevé dans le Tarn, avant de rejoindre Montpellier pour ses études. Alors étudiant en droit, il s’engage dans la Résistance dès novembre 1940 et participe avec Henri Teitgen à l'organisation du mouvement Liberté qui devient Combat en 1941. Il distribue des tracts et mène des actions de propagande anti-nazi. Après l’invasion de la zone sud, caché à Anduze, il cherche à rejoindre les Forces Françaises Libres en 1943 avec d’autres jeunes résistants en passant par l’Espagne. Mais ils sont arrêtés, interrogés par la Gestapo, emprisonné à la prison Saint-Michel à Toulouse puis déportés à Buchenwald. Ayant réussi à s’évader, il revient à Nîmes le 10 mai 1945. Il publie alors le témoignage d’un survivant « Détenu 208011 »(qui sera ensuite réédité). A son retour, il s’engage dans la voie pastorale et entreprend de 1945 à 1948 des études de théologie. Il devient ensuite pasteur aux Ollières, à Pau et à Perpignan, puis secrétaire exécutif de la Conférence des églises protestantes des pays latins d’Europe.
Pasteur, engagé pour les droits de l’homme, il œuvre incessamment contre le négationnisme, témoin vivant des camps de concentration et de la réalité de la déportation. Auteur de nombreux ouvrages, il intervient très rapidement sur le plan national et international. Président d'honneur de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes, il reçoit l'Otto-Nuschke-Preis pour la paix (RDA).
Dans son département du Gard, il transmet la mémoire des déportés auprès des jeunes générations par le témoignage qu’il apporte auprès des scolaires, dans les collèges et les lycées. Il s’est éteint en août 2013, à l'âge de 93 ans.
Honorer sa lutte et son engagement pour le devoir de mémoire.
Outre les témoignages recueillis à la fin de la guerre, les fonds ainsi légués au Département retrace l’action inlassable d’Aimé Bonifas pour porter la mémoire de la Résistance, de la déportation, son engagement pour les libertés et sa lutte contre le négationnisme.
En fin de semaine, à quelques jours de la journée de la déportation, le Département a voulu honorer la mémoire de ce grand témoin de l’Histoire.
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