Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 01.05.2019 - thierry-allard - 3 min  - vu 1336 fois

LAUDUN-L’ARDOISE Le sergent Andreï, légionnaire décoré pour son action lors de l’attaque de Tombouctou

Le sergent Andreï, du 1er REG de Laudun-l'Ardoise (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Légionnaire depuis sept ans et demi au 1er Régiment étranger de génie de Laudun-l’Ardoise, le sergent Andreï(*) faisait partie de la dizaine de militaires décorés mardi soir lors de la célébration de Camerone.

Une décoration qui intervient un an après l’attaque de Tombouctou, au Mali. Nous sommes le 14 avril 2018, dans le camp militaire qui regroupe le quartier général de la MINUSMA (la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali) et un détachement de la force française Barkhane, à laquelle participent des hommes du 1er REG. Sur place, le sergent Andreï commande un groupe de combat de génie qui compte huit hommes.

« La mission de mon groupe était de garder la base », explique-t-il. Ce 14 avril, le groupe est en repos quand tout à coup, « vers 14h30, une alarme commence à sonner très fort, pour nous prévenir que des tirs de mortiers vont tomber dans le camp », raconte le légionnaire, quelques minutes avant de recevoir sa médaille. À ce moment là, celui qui a participé aux opérations en Guyane et en République centrafricaine ne se doute pas encore de l’ampleur de l’attaque que va subir le camp : en tout des dizaines de tirs d’obus de mortiers et de lance-roquettes seront tirés contre le camp militaire.

Dès les premiers tirs, « nous nous mettons à l’abri dans le camp, et nous commençons à entendre des explosions », poursuit le sergent Andreï. Une fois les tirs de mortiers terminés, le sergent et ses hommes se préparent à se mettre en quête d’obus non-explosés qui seraient tombés dans le camp. « Mais le temps qu’on prépare le matériel on entend des coups de feu autour de la base, narre le légionnaire. On comprend que les Casques-bleus sont pris à partie, et on entend une grosse explosion. » Quelques minutes plus tard, un nouvelle explosion, encore plus forte, retentit. « Il s’agissait d’un véhicule des Forces armées maliennes, un véhicule ami volé par l’ennemi et rempli d’explosifs conduit par un ennemi déguisé en soldat des Forces armées maliennes », explique le sergent. Grâce à ce « camouflage », le véhicule conduit par un kamikaze n’est pas neutralisé avant d’exploser contre l’entrée du camp.

À ce moment là, « la porte du camp est pulvérisée, et le poste de combat est détruit, mais heureusement il n’y a pas de mort », raconte le légionnaire. Reste que le camp est plus vulnérable que jamais, et que les ennemis, les terroristes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, sont encore nombreux. « J’appelle la radio pour attendre les ordres, mais personne ne répond, continue le sergent Andreï. Alors j’ai pris l’initiative de prendre une véhicule blindé et de le mettre en travers pour bloquer l’entrée du camp. » Bien lui en a pris, puisque juste après, trois Casques-bleus s’approchent du camp et… tirent. Il s’agissait en réalité d’ennemis grimés en Casques-bleus qui blesseront sérieusement deux des équipiers du sergent Andreï. « On s’est repliés, et on a neutralisé les trois faux Casques-bleus », poursuit sobrement le légionnaire, avant de conclure : « mon action a consisté à bloquer l’entrée du camp et à participer à la neutralisation des ennemis. »

L’attaque du camp, sans précédent depuis le début de la guerre du Mali, durera plusieurs heures, mais se soldera par un échec pour les assaillants. En tout, elle fera un mort chez les Casques-bleus et sept blessés chez les forces de la MINUSMA, ainsi que sept blessés dans l’armée française. Côté terroristes, on dénombre quinze morts. Les deux légionnaires du 1er REG blessés sont depuis totalement remis. Quant au sergent Andeï, il a reçu ce mardi soir la Croix de la valeur militaire avec étoile de bronze car, comme il le dit, « mes supérieurs ont pensé que j’ai bien fait mon travail. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

(*) Nous ne sommes pas autorisés à dévoiler le nom de famille des légionnaires, par mesure de sécurité.

Thierry Allard

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