Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 15.05.2019 - veronique-palomar - 2 min  - vu 4683 fois

GÉNÉRAC Après deux nouvelles attaques imputées au loup, les éleveurs sont à bout

Les éleveurs rencontrent ce soir le préfet pour demander des battues d'élimination.
Attaque de loup (photo Véronique Camplan)

"Entre loups et éleveurs, il n'y a pas de cohabitation possible." Le message est clair. Après deux attaques en deux jours, quatre bêtes tuées et plus d'une dizaine blessées, dont la moitié devront être euthanasiées, l'exaspération des éleveurs est à son comble. Le préfet reçoit aujourd'hui éleveurs et représentant locaux de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles).

Générac et les communes alentours comptent nombre d'éleveurs. Depuis 2017 ils ont constaté 400 attaques et comptabilisé 100 bêtes sont mortes. "Un préjudice estimé à 100 000 € en comptant les investissements pour la protection des troupeaux", affirme Fanny Tamisier, éleveur à la tête de 800 têtes, responsable des éleveurs à la FNSEA, à la Chambre d'agriculture et au syndicat ovin.

Un loup pris surpris par un photographe à Bellegarde (photo d'archives)

Pour les éleveurs, nul doute possible, ces forfaits ont été commis par le loup des Costières. Depuis 2017, date à laquelle il a été repéré pour la première fois, les témoignages de ceux qui l'ont vu sont nombreux. Une caméra et un appareil photo posés à proximité des pacages aurait capturé son image à plusieurs reprises. Aucune ne le montre néanmoins en train d'attaquer un troupeau.

Les éleveurs affirment avoir pris leurs précautions : clôtures électriques, parc restreints et éclairés. Certains ont même opté pour le patou, un chien spécialisé dans la garde des troupeaux contre les intrusions. Rien n'y fait. Jimmy Felon, éleveur se dit découragé. "J'ai un patou pour 300 bêtes, constate-t-il. En cas d'attaque, il ne peut pas être partout". Les éleveurs sont aussi confrontés au excès de zèle de l'animal qui a tendance à se monter agressif avec tout types d'intrus.

"J'ai des terrains en bordure du chemin de Compostelle. Les patous, n'aiment pas les marcheurs…" ,déplore un éleveur qui pointe que, concernant le canidé, "les clôtures électriques ne l'arrêtent pas plus, ni la lumière." Quant aux bergers "modernes", ils font deux surveillances quotidiennes. Les moutons sont dans des champs clôturés sans surveillance, surtout la nuit et le matin tôt, périodes de prédilections des attaques.

Fanny Tamisier à côté d'une de ses bêtes victime d'une attaque (photo Véronique Camplan)

Le loup n'a donc jamais été pris sur le fait.  "Il y en a peut-être plusieurs", pensent certains éleveurs devant l'ampleur des attaques et leur répétition à intervalles rapprochés. Certains en auraient vu un gris et un noir… D'autres restent attachés à la version du loup unique. "C'est un viandard, une bête sauvage. J'aime les pâtes, j'en mange trois fois par jour. Il en fait autant avec les moutons", affirme un un éleveur dont l'exaspération est à son comble.

Au point qu'il souhaite à plusieurs reprises une attaque sur un humain pour faire bouger l'opinion. Un argument repris quasiment à la ronde. "Une attaque sur un enfant ça nous ferait du bien,"  affirme l'un deux au micro d'une consœur.  Des propos durs mais qu'ils expliquent par le fait que la profession se sent abandonnée par l'État et ignorée par l'opinion publique.

Le préfet a promis de recevoir en fin de journée une délégation d'éleveurs et des responsables de la FNSEA. Ces derniers lui demanderont le retour des brigades de louvetiers pour des surveillances, non pas de 19h à minuit, mais toute la nuit ainsi que des battues destinées à éliminé le prédateur. Concernant les attaques d'hier et d'aujourd'hui, la direction des services vétérinaires a procédé à des prélèvements qui sont en cours d'analyse.

Véronique Palomar-Camplan

Véronique Palomar

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