Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 21.05.2019 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 22066 fois

SAINT-GILLES Cycliste percuté mortellement : "Ce n'est pas un accident de la route, c'est un crime"

Un cycliste a été fauché par un chauffard qui roulait très vite, à contresens, ivre, sous stupéfiants, sans assurance.
Légende photo: David, 45 ans a été percuté mortellement par un chauffard alors qu'il faisait du vélo.

Un chauffard alcoolisé et sous l'effet de stupéfiants a percuté mortellement un cycliste à Saint-Gilles sans s'arrêter.

Louane, 7 ans, attend une médaille dans la main. Elle cherche son papa, c'est certain il va arriver pour voir le premier trophée que sa fillette vient de remporter lors d'une course cycliste. "Papa va être fier de moi", répète-t-elle inlassablement. Mais les minutes passent et David, le père de famille lui aussi amateur de vélo ne revient pas de sa sortie sportive. Ce que ne sait pas encore la petite fille c'est qu'elle ne reverra jamais plus son papa. Il a été renversé quelques minutes avant par un fou du volant, un chauffard qui zigzaguait à très vive allure et qui est allé percuter dans l'autre sens de circulation le père de famille.

Un père de famille décède

C'était à Saint-Gilles sur la route départementale CD 14, près du château de la pinède. Il était 9h40, ce 13 mars 2016 lorsque le terrible choc va projeter le cycliste 8 mètres plus loin dans un champ. La victime décède. La voiture folle va poursuivre sa route avec un pare-chocs cassé et une roue crevée. Le chauffard ne s'arrête pas. Il dira plus tard en garde à vue qu'il avait la vision troublée par l'alcool et qu'il n'a pas pris conscience d'avoir heurté un homme !

Les témoignages concernant l'accident sont accablants pour le chauffard. Un autre cycliste qui circule 50 mètres derrière le père de famille ne trouve qu'une solution pour éviter le bolide qui fonce sur lui : se projeter dans un fossé... Cet homme a été alerté de l'accident par le terrible bruit lié au choc entre la voiture et le cycliste, il a juste le temps de sauver sa vie. Il a décidé de se constituer partie civile lors du procès qui se déroule ce mardi 21 mai au tribunal correctionnel de Nîmes pour "homicide involontaire par conducteur avec au moins deux circonstances aggravantes", "mise en danger de la vie d'autrui" et "circulation d'un véhicule à moteur sans assurance".

Le chauffard zigzaguait sur la route

Pour la victime, il n'y a plus rien à faire lorsque les secours arrivent sur place. L'enquête progresse vite, et deux autres conductrices qui ont croisé le fou du volant sont catégoriques sur la vitesse. Une dira même qu'il zigzaguait sur l'asphalte. Le mis en cause expliquera plus tard aux enquêteurs qu'il roulait à près de 130 km/h, près de deux fois la vitesse autorisée sur cet axe.

Le chauffard a pris la fuite. Il s'est réfugié près de là, chez sa belle-famille. Un homme de 28 ans à l'époque des faits qui s'est disputé la veille avec sa petite amie. Pour noyer son chagrin, il a passé la nuit à boire et à se droguer. Une dizaine de bières, 5 à 6 verres de whisky, du cannabis, de la cocaïne et un drame absolu au bout du chemin.

"Ce sportif était marié et il avait deux enfants, âgés au moment du drame de 7 et 14 ans. Un décès terrible dans de telles circonstances et une famille qui est détruite, estime maître Rémy Nougier, l'avocat de la famille de la victime. " Lorsque l'on cumule autant d'infractions, la boisson au volant, les stupéfiants, la conduite sans assurance, et un délit de fuite, on n'est plus dans le cadre d'un accident et d'un homicide involontaire. Ce n'est pas un accident de la route, c'est un crime", s'insurge l'avocat Gardois. "Est-ce que l'on peut impunément massacrer un homme, ne pas s'arrêter et ne faire que trois mois de prison", poursuit l'avocat des parties civiles.

Encore deux morts ce week-end sur les routes du Gard

Ce week-end encore, deux personnes ont trouvé la mort à Bagnols-sur-Cèze et Nîmes. Une hécatombe qui se termine toujours par la case tribunal correctionnel mais qui ne freine pas les conduites irresponsables dans le département. Des condamnations de chauffards chaque semaine en audiences pénales et des peines éternelles pour les familles des victimes.

Lors de l'accident de Saint-Gilles, une petite fille n'a jamais pu montrer sa première médaille de sport à son papa. Elle l'a placée quelques jours après le décès, avec un casque au bord d'une route, à l'endroit précis où l'accident s'est déroulé. Une petite fille inconsolable et une famille détruite.

* Contacté l'avocat du prévenu qui comparaît ce mardi devant le tribunal correctionnel de Nîmes n'a pas souhaité s'exprimer.

Boris De la Cruz

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