Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 22.05.2019 - anthony-maurin - 3 min  - vu 695 fois

NÎMES Arlette à la baguette, les Avocats sans tracas

Le dessinateur Eddie Pons, membre du bureau des Avocats du diable, et le président, Jacques-Olivier Liby (Photo Anthony Maurin).

Les snipers de mots investissent la feria et déclarent leur flamme à Nîmes (Photo Anthony Maurin).

Cela fait 15 ans que le Prix Hemingway a été lancé. Du nom de l'exceptionnel auteur, ce prix est celui de la nouvelle aux accents tauromachiques.

On n'y parle pas systématiquement de corrida mais pour concourir au Prix Hemingway et à ses 4 000 euros de dotation (prix le mieux doté du monde pour une nouvelle, NDLR), il faut aborder l'univers des tauromachie au sens large.

" Lors de la première édition, nous avions reçu 39 nouvelles. Cette année, nous étions à 267 dont 144 en langue espagnole. C'est véritablement un prix international avec cette année 17 nationalités représentées ", analyse le président de l'association les Avocats du diable qui organise l'événement, Jacques-Olivier Liby. C'est alors qu'Arlette Chavanieu arrive à bicyclette et annonce la couleur pour la suite des événements.

La figure nîmoise de la bonne bouffe sera celle qui, pour la première fois, évoquera sa ville lors du "Quart d'heure nîmois", toujours organisé par les mêmes Avocats. Ce moment privilégié mais ouvert à tous sera organisé en amont de la Pégoulade, le jeudi 6 juin, à 19h15, sur la place de la Calade, au pied du théâtre Bernadette-Lafont. " On ne va rien s'interdire pour cette feria... On va mettre les mots en pleine lumière. Après Antoine Martin et Eddie Pons, Arlette s'est logiquement imposée. C'est un événement à part entière. Nous serons encore entre nous et cette gueule, cette figure de la ville connaît bien son sujet ", poursuit Jacques-Olivier Liby.

En feria comme ailleurs, perdons le Nord magnétique au profit d'un Sud magnifique. " Ils n'ont peut-être trouvé que moi mais ils m'ont eue par surprise. Je n'ai pas réfléchi et comme Eddie habite au-dessus de chez moi... Un quart d'heure, il faut le faire. Je verrai bien ce que ça va donner, lance quant à elle l'élue populaire qui déclamera sa flamme à sa cité. Je ne sais pas encore de quoi je vais parler mais j'ai quelques pistes dont une qui n'aurait pas plu et que j'ai abandonné. Je ne sais pas si je vais écrire quelque chose ou me laisser porter par le moment car je suis une théâtreuse : comme je suis au restaurant ! C'est gentil d'avoir pensé à moi et les non Nîmois deviendront forcément des Nîmois. "

Daniel-Jean Valade, lecteur dans les chiqueros des nouvelles finalistes du Prix Hemingway 2016 (Photo Stéphane Lopez)

Autre moment qui va changer : les lectures des nouvelles finalistes du Prix Hemingway dans les chiqueros (toril) des arènes. Cette spécificité nîmoise ne sera plus. Les Avocats vont bientôt fêter leurs 20 ans, ils célèbrent les 15 ans du prix et devaient se renouveler. " Nous avons atteint un moment magique l'an passé avec la lecture de Gil Galliot par Gil Galliot au centre de la piste des arènes, assure le président Liby. Accompagné par Victor Lopez et sa contrebasse, le duo a fait pleurer tous les participants. Nos objectifs fixés il y a neuf ans étaient atteints. Nous devions nous renouveler, trouver une autre manière de disperser les mots, de transmettre des émotions. Pour sentir la ville, pour l'écouter, il faut la connaître. Cette année la feria prend un tournant populaire dans le bon sens du terme. Nous ferons donc les lectures sans rendez-vous, sans lieu fixe et mélangeant les genres. Une quinzaine de personnalités nous aidera et lira les textes dans des endroits improbables. Nous allons vers le public. Nous avançons en conservant la même énergie. "

José Luis Valdès Belmar, lauréat de la 14e édition du Prix Hemingway, entouré de Peggy et de Jacques-Olivier Liby (Photo Jean-Pierre Palomar)

Le centre-ville sera la clé du mouvement perpétuel. La feria dure quatre jours. Claude Sérillon, Laure Adler, Marion Mazauric, Eddie Pons, Marianne Lamour, Carole Chrétiennot... seront peut-être parmi les lecteurs des 20 nouvelles finalistes. En tout cas ils auront carte blanche pour choisir leurs lieux de prédilection (toits, places, rues désertes ou bondées, bistrots, bodegas, galeries d'art...)

Le centre-ville va renouer avec l'effet de surprise. La nouvelle plébiscitée sera lue, comme toujours, le 10 juin à 14h30-15h dans le nouvel hôtel Maison Albar Imperator. " Les propriétaires changent, pas les habitudes ! ", confie l'heureux président des Avocats du diable. Le traditionnel apéro de l'Union des clubs taurins Paul Ricard sera lui aussi de la partie et viendra clôturer ces beaux instants de vie festive. C'est gratuit, c'est libre d'accès et c'est toujours génial pour bien finir une feria.

" L'incompétence revendiquée " des Avocats du diable leur permet de se payer le luxe de la liberté d'action. Certainement créée le 13 mars de l'an 2000, l'association a la fougue de la jeunesse. Les moments de grâce sont difficiles à débusquer, ceux qui sont gratuit encore plus alors foncez, à commencer par le 6 juin à 19h45 sur la place de la Calade. Vous verrez que vous y prendrez goût et que le reste suivra... naturellement !

Anthony Maurin

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