Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 27.05.2019 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 616 fois

FAIT DU JOUR Européennes : on prend les mêmes et on recommence ?

Ce dimanche à l'issue des élections européennes, le député du Rassemblement national de la 2e circonscription du Gard, Gilbert Collard, a été élu député européen (Photo : droits réservés)

Deux ans après la Présidentielles 2017 rien n’a vraiment changé... Ou presque. La République en marche a réussi à instaurer un duel avec le Rassemblement national, sous le regard ébahi d’une Gauche éclatée et d’une Droite dévitalisée.

Emmanuel Macron est-il en train d’arriver à ses fins ? Premier test électoral depuis les élections de 2017, le parti présidentiel s'installe dans la vie politique, se positionnant comme l'opposant au RN (Rassemblement national), aux Européennes ce dimanche. Dans le Gard comme au plan national,  la liste RN Prenez le pouvoir de Jordan Bardella arrive en tête.

Bien implantés dans le département, les ex-frontistes creusent l’écart : 31,2% des voix contre 18% pour la liste Renaissance de Nathalie Loiseau. À Beaucaire, ville dirigée par le RN, le parti récolte 47,83% contre 11,82% pour LREM (La République en marche). Quant à Gilbert Collard, étiqueté Rassemblement national, le député de la 2e circonscription du Gard vient d'être élu député européen.

Les responsables et le militants de la liste Renaissance (photo Norman Jardin)

« Les Français et les Gardois ont compris qu’il fallait mettre fin à la politique d’Emmanuel Macron ! », scande de son côté l’élu nîmois, Yoann Gillet (RN). Chez En Marche, on n'est pas non plus mécontent : « On fait un bon score. C’est une confirmation de son choix de sortir de la bipolarité des partis », se réjouit le "marcheur" François Courdil, attaché parlementaire du député MoDem, Philippe Berta, qui évoque la stratégie du Président Macron.

Les Républicains perdent leur député

Comme en 2017, les partis dits « traditionnels » s’effondrent. Après leur défaite historique il y a deux ans, Les Républicains pensaient se refaire la cerise aux Européennes. Raté… La liste du professeur de philosophie François-Xavier Bellamy n’atteint pas la barre des 10% avec 8,1% au niveau national et dans le Gard. « Une gifle », du propre aveu du secrétaire départemental Franck Proust, qui perd son siège au parlement.

Le premier adjoint à la ville de Nîmes (au premier plan) perd son siège au parlement européen (Photo : Coralie Mollaret)

« Certains de nos électeurs ont voté RN pour battre Emmanuel Macron. D’autres au contraire, voulaient faire barrage à l’extrême-droite en votant pour Macron », explique l'élu nîmois. Une stratégie mortifère pour la Droite modérée... À Alès, ville dirigée par Les Républicains depuis 1995, le parti arrive en 5e position avec 8,74%. Idem à Nîmes où on le retrouve en quatrième position avec 9,94%.

La surprise écolo

À Gauche, on oscille entre surprise et déception. Surprise d’abord, avec l’irruption des Écologistes qui se hissent en troisième position. La liste tirée par le député européen sortant Yannick Jadot recueille environ 13% des voix au niveau national et 11% dans le Gard. Un tour de force, dix ans après celui de 2009 où le parti verdoyant avait récolté 16,2% des voix.

Dans le local d’EELV, rue Émile-Jamais (Photo : Coralie Mollaret)

La « Marche du siècle » a également mis en lumière une ribambelle de jeunes prêts à s’engager pour leur avenir. Ce sont probablement eux qui ont fait grimper le taux de participation à 52,2% contre 45,69 en 2014. Les Écologistes arrivent en tête dans plusieurs villes du canton du Vigan avec, par exemple, 31% des voix à Bonnevaux et 27,16% à Monoblet.

Déception chez les insoumis

À Gauche, la division reste légion. Au niveau national, la liste Place publique-socialistes conduite par Raphaël Glucksmann sauve les meubles, en passant la barre des 5%. Le seuil minimum pour obtenir des députés. Dans le Gard, c’est la France insoumise qui devance le Parti socialiste avec 7,1% contre 5,5%.

Les militants de France insoumise, dimanche soir dans leur local (Photo : Norman Jardin)

On est toutefois très loin des scores réalisés à la présidentielle. Si le parti de Jean-Luc Mélenchon avait récolté 23,9 % à Nîmes, il ne récolte cette fois que 7,09%. « Je suis déçue car j’aurais préféré que l’on se situe entre 8 et 10% », expose Karine Voinchet, ex-candidate du parti aux Législatives, qui relativise : « C’est la première fois que l’on participe à cette élection. Le Gard est plus insoumis que d’autres départements. On va continuer la lutte. »

La lutte, elle est fatale aux communistes qui arrivent péniblement à 2,6 % des voix à l'échelle nationale et 4,06 % dans le Gard. Conséquence, les frais de campagne de liste de Ian Brossat ne seront pas remboursés. « Notre résultat, n'est pas bon », déplore le candidat gardois Denis Lanoy, « le duo Rassemblement national, La République en marche, a encore une fois confisqué les élections. »

Les militants communistes au Prolé (photo Véronique Camplan)

Et après ?

Ce scrutin au goût de Présidentielle invite les perdants à l’introspection. À un an des Municipales, les partis traditionnels ont de quoi s’inquiéter, même si les enjeux de ces deux élections sont différents. « On va continuer. La politique, c’est comme ça ! », annonce le Républicain nîmois, Franck Proust. « Il y a quand même des chiffres qui m’interpellent... Je reste persuadé que ce n’est pas la représentation de Nîmes. » À moins que la révolution politique soit (vraiment) en marche... 

Coralie Mollaret (avec Véronique Palomar-Camplan et Norman Jardin)

Coralie Mollaret

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