Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 01.07.2019 - franck-chevallier - 5 min  - vu 3420 fois

FAIT DU JOUR Julien Sanchez : « Je veux que le Rassemblement national gagne la Communauté de communes »

"Il est encore trop tôt pour débuter la campagne des Municipales", Julien Sanchez, maire de Beaucaire (photo Franck Chevallier / Objectif Gard) - Picasa

À un an de la fin de son mandat nous avons rencontré Julien Sanchez, maire RN de Beaucaire. Il répond à nos questions, sur sa commune et la communauté de communes Beaucaire terre d'Argence. Interview.

Objectif Gard : Nous sommes à  9 mois des municipales. Vous avez 36 ans. C’est votre premier mandat. L’opposition est morcelée… Vous ne pouvez pas ne pas vous représenter !

Julien Sanchez : Pour l'instant je suis encore maire, ce n'est pas le moment d'ouvrir une campagne électorale. Je veux travailler jusqu'au bout. On est dans une commune moyenne. Les gens me connaissent. Je n’ai pas besoin d'être en campagne aussi tôt. Mais, il y aura évidemment une liste du RN en 2020.

Cela fait 5 ans que vous êtes maire. Y a-t-il une grande différence entre l’idée que vous vous faisiez et la réalité ?

Oui. On ne peut imaginer ce que cela représente tant que l'on n'est pas en place. C'est un poste unique. C'est très enrichissant, intellectuellement, humainement, et formateur aussi. On apprend énormément. On ne sait pas ce que l’on va trouver en arrivant le matin. Tout est possible, il faut connaître sa ville par cœur.

C'est encore plus formateur que ce que je pensais. On voit concrètement le résultat de nos actions. Le quotidien des gens qui change. On est en contact avec toutes les associations, les acteurs économiques. On se rend aussi compte à quel point, pour réaliser un projet ou le faire avancer, il faut faire des réunions, rassembler des interlocuteurs très variés. Il y a plein de partenaires différents, rien n'est simple, avec de plus en plus d'interlocuteurs. Cela demande une grande énergie.

Quel bilan dressez-vous de votre mandature ?

On est proche des habitants, présent auprès de tout le monde, sans tenir compte de leurs idées politiques, de leur engagement. On a mis en place des permanences sans rendez-vous tous les 15 jours, depuis 5 ans, où les gens peuvent venir me voir. Il y a aussi huit réunions de quartier par an. On répond à toutes les questions sans tabou, la mise en place du cahier de doléance, de l'application... C'est une vraie proximité. Ensuite, la commune avait trop de dépenses de personnels, on a instauré une gestion en bon père de famille. On a fait des économies, notamment sur ce poste, pour privilégier l’investissement. Enfin, on a de l'ambition pour la ville. On remet à flot le patrimoine communal. On veut aussi avoir une vision stratégique. Avec la réhabilitation de deux groupes scolaires, la création d'une salle de spectacle et de congrès, financé par la Communauté de communes. Le quartier Sud canal avec une résidence de personnes âgées non-médicalisés. Tout cela en allant chercher le maximum de subventions possible.

De quoi êtes-vous le plus fier ?

Des travaux et constructions d'énorme ampleur dans des écoles qui étaient en mauvais état. C'était important pour les enfants. Ensuite, du quartier Sud canal, qui était bloqué depuis 20 ans, maintenant cela avance bien. On va faire revenir de la vie en centre-ville. Ce sont des dossiers lourds, mais très importants pour la commune.

"Nous allons proposer une offre politique"

Qu’est-ce qui n’a pas abouti ?

Nous avons fait tout ce qui avait été promis dans le programme et les engagements de campagne. Il reste des points à améliorer, mais désormais 80 % des plaintes des riverains concerne les ordures ménagères et la propreté. Mais cela est du ressort de la Communauté de communes, pas du maire.

Allez-vous aider à la constitution de listes RN pour les prochaines municipales dans les municipalité de la communauté de communes ?

Oui nous allons, au niveau du RN, faire des listes dans toutes les villes de la communauté de communes Beaucaire terre d'Argence (CCBTA). Nous allons proposer une offre politique. Nous voulons gagner (la présidence) de cette CCBTA. Aujourd'hui, les points qui posent problème sont de son ressort. Il faut que l'on puisse s'occuper des problèmes qui n'ont pas pu être traités pendant 6 ans, car ils étaient en dehors de la compétence de la mairie. Au début on venait me voir pour des soucis de sécurité ou des problèmes qui touchaient aux compétences communales. Maintenant on vient me voir pour des compétences intercommunales.

Quelles stratégies politiques allez-vous mettre en place pour prendre le pouvoir au sein de la CCBTA ?

On va faire des listes. Moi, comme mon parti politique, n'avons pas d’ennemis. Ce que je veux c'est que mon parti politique gère la CCBTA parce que je ne veux plus être tributaire ou dépendre d'élus qui n'ont pas le temps de la gérer. De plus, ils ne sont pas pragmatiques sur des sujets qui posent des problèmes, comme les ordures ménagères, la propreté, le tourisme, la gestion des ports... Il faut voir ces sujets avec ambition, comme on le fait pour la commune. On va présenter cinq listes. On est prêt à discuter dès maintenant avec d'autres personnes qui souhaiteraient faire des listes communes ou nous rejoindre. Mais il ne reste que quelques semaines. Quand les listes seront bouclées ce sera trop tard. On peut discuter avec des maires sortants, des opposants politiques de divers Droite. On est ouvert.

Si deuxième mandat il y avait, tenteriez-vous de prendre le pouvoir au sein de la CCBTA ?

Il est encore trop tôt, mais la CCBTA ce sont 100 salariés et des compétences fortes et importantes. Il est certain que je souhaite que le président soit RN et que ce soit le futur maire de Beaucaire. Aux dernières municipales il n'y avait pas de listes RN, sauf à Beaucaire. On veut enfin avancer sans avoir de bâtons dans les roues.

Il y a eu une grosse polémique autour de la suppression des repas sans porc dans les écoles. Avec du recul, cette mesure était-elle vraiment nécessaire ou s’agissait-il d’un marqueur politique ?

Elle est nécessaire. Quand vous voyez ce qui se passe à Grenoble avec les burkinis, ce sont des atteintes au vivre ensemble et à la cohésion nationale... À Beaucaire, pour respecter la laïcité, soit on mettait en place deux repas chaque jour, soit on faisait un seul plat, sans substitution. Le coût de la mise en place de deux menus était trop importante pour nous. Pour moi, l’école est un sanctuaire, le communautarisme n'y a pas sa place. Si je devais reprendre la décision, je le referai sans hésitation.

"On ne manque pas d'idées..."

Point noir de votre mandat : l’endettement de la ville. N’êtes-vous pas en train d’hypothéquer l’avenir des Beaucairois ?

Absolument pas, la ville sera moins endettée à la fin de mon mandat qu'au début. Le compte administratif le montre. On était à 11,5 millions d'euros de dette au début sur le budget principal ville et on sera à 11 millions à la fin, avec des emprunts pour les grands projets en place. En plus, à la fin du mandat le ratio endettement par habitant sera nettement en-dessous de la moyenne nationale.

Dans l'hypothèse où vous seriez réélu, quels projets proposerez-vous aux Beaucairois ?

Ce n'est pas le moment. Pour le moment on doit terminer les projets. On ne manque d'idées c'est certain, mais on ne veut pas parler d'un projet sans y avoir réfléchi financièrement au préalable, sans savoir si on peut le faire. On ne veut pas faire des annonces ou des promesses en l'air.

Conserveriez-vous les finances ou allez-vous confier la tâche à un adjoint ?

Je ne peux pas vous parler de la suite, mais pour ce mandat, le fait de suivre en direct représente du temps. Il y a 4 000 factures à l'année. Toutefois, je crois que c'est important que le maire puisse suivre en direct les finances. On avait un rapport accablant de la Cour des comptes. Je voulais savoir précisément ce qui était utile ou nocif. Je voulais en être maître, on a ainsi fait des économies, relancé la concurrence.

Quel est pour vous le maire historique ?

Quand on a été maire, on sait que tous font de bonnes choses et aussi des mauvaises choses. M. Boyer, qui était communiste, a fait de très bonnes choses. Il ne faut pas de sectarisme. Les maires qui ont suivi ont eux aussi fait des choses positives. La tâche est compliquée. Ce n'est vraiment pas simple.

Franck Chevallier

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