Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 16.07.2019 - coralie-mollaret - 6 min  - vu 2333 fois

FAIT DU JOUR Ce que vous ignorez sur le président du Département...

Photo : Philippe Gavillet de Peney

Denis Bouad parle beaucoup, mais rarement de lui. Aux confidences, le socialiste préfère les blagues pour amuser son auditoire. Cette fois Objectif Gard ne lui a pas laissé le choix. Découvrez, dans notre interview, un président du Département comme vous l’avez rarement vu.

Objectif Gard : Vous êtes plutôt rouge, rosé ou blanc ?

Denis Bouad : Rosé des Costières de Nîmes ! Ici c’est la boisson évidente. Ça ne mérite même pas d’explication.

Entre les truffes d’Uzès et les olives de Nîmes, que préférez-vous ?

Sans hésiter, les truffes d’Uzès. Contrairement à ce que l’on croit, ce n’est pas un produit de riche. Avec 20 euros, on peut faire une brouillade ou une salade avec de la mâche. C’est par exemple un plat que je prépare le week-end, quand des amis viennent à la maison.

La feria, avec ou sans toros ?

Avec ! Je suis d’une génération où l’on pouvait rentrer gratuitement dans les arènes au sixième toro. Comme torero, j’aime bien Sébastien Castella. Pour la feria de la pentecôte, je suis allée voir la corrida à cheval de Léa Vicens. Elle est brillante !

Votre principale qualité ?

J’aime naturellement les gens et j'ai toujours le sourire. Quand on a des problèmes, que l'on fasse la gueule ou non, ça n'y change rien !

Votre principal défaut ?

Je suis un peu bourrique, têtu ! Regardez ma position sur l'abaissement de la vitesse à 80 km/h, je ne changerai pas. Le gouvernement nous autorise à rétablir la vitesse à 90km/h sur certains axes ! Je ne le ferai pas ! Je pense que la décision doit être nationale. 

Qu’est-ce que vous détestez par dessus tout dans la vie ?

L’hypocrisie et tout ce qui est mercantile, qui tourne autour du fric. L’argent, il en faut, mais pour bien vivre simplement.

« J’ai horreur de parler de ma vie privée »

Vous êtes marié depuis 43 ans. Quel est le secret de la longévité de votre couple ?

(Il marque un temps d'arrêt) C’est à ma femme qu’il faut le demander ! C’est elle qui subit le plus les conséquences de mes absences à cause de ma vie politique. Je me suis marié en 1976, j'avais 24 ans. Ma femme a toujours travaillé comme infirmière. Nous avons toujours été indépendants... Vous savez, j'ai horreur de parler de ma vie privée. Je ne suis pas un spécialiste de Gala ! Pour vous répondre, je dirai simplement que j'ai toujours essayé de préserver des espaces privés, des moments privilégiés. 

Quelle est la première chose que vous faites en vous levant le matin ?

Je bois un café. J'en bois presque 50 par jour ! 

La dernière chose avant d’aller vous coucher ?

Je consulte mes mails, les actualités de la journée... Que ce soit positif ou négatif, tout m’intéresse. Après je pose le téléphone dans mon bureau, surtout pas sur ma table de nuit. J’ai un problème avec le portable. C’est pour moi un nouvel esclavage moderne. Je sais de quoi je parle, j’ai des dizaines de personnes autour de moi qui en sont fanas !

Le métier que vous rêviez de faire lorsque vous étiez petit ?

Agriculteur, pour prendre le relais de mon père.

Fernand, c’est ça ?

Oui et ma mère, Denise, arrivée de l’Hérault. Du côté de mon père, nous sommes tous originaires du Gard, Blauzac et Alès. [...] D'ailleurs Bouad, est un nom d'origine arabe qui a perduré sur des générations. 

« Entrecôte avec des frites, j’adore ! »

Quelle est votre chanson préférée ?

Toutes les chansons de Balavoine ! Ce chanteur est arrivé avec un message d’espoir. Comment ne pas aimer L’Aziza ou Tous les cris les SOS ? J'aurais pu vous dire Je ne suis pas un héros, mais ça vous le savez (rires)

Votre loisir favori ?

Me reposer et visiter des endroits. J’ai fait l’Alsace, le Pays Basque mais aussi Lisbonne, Barcelone, Londres, Séville, Madrid... Tenez, vous voulez une confidence sur ma vie privée ? Pour une fois, vous n'allez pas vous plaindre : avant, toutes les années en mars, j’allais au Club Méditerranée pour soigner mon bronzage. Mais avec mon ventre rond, il fallait que je sois attentif (il sourit) pour ne pas avoir des raies en bronzant ! 

Vous n’avez pas exploré d’autres continents ?

J’ai fait quelques activités humanitaires au Honduras et au Guatemala pour financer des constructions d’écoles et des maisons avec les familles. Demandez-moi si je parle espagnol, la réponse est non ! 

Quelle est votre nourriture préférée ?

Moi je suis simple : entrecôte avec des frites, j’adore !

Votre acteur favori ?

Aller, pour rigoler, j’ai envie de vous dire Julie Gayet ! Sinon j’aime beaucoup Patrick Timsit.

Le pays que vous aimeriez découvrir ?

Très franchement, je n’ai pas de pays qui me fait rêver. Si un copain veut aller au Japon, j’irai avec plaisir, mais rien ne m’attire en particulier.

Qu’emmèneriez-vous sur une île déserte ?

Mon maillot de bain (rires) ! Bon après, je ne partirai pas sur une île déserte car il faut être solitaire et moi, j’aime les gens ! Si je vais dans un endroit où je ne connais personne, je suis bien deux jours et au troisième jour, je commence à regarder quand je repars… 

Comment voudriez-vous mourir ?

C’est un peu particulier. Je voudrais mourir mais être présent à mon enterrement. Je voudrais savoir qui va pleurer et qui dira bon débarras ! Après j’espère que ce moment arrivera le plus tard possible, j’ai encore beaucoup de choses à faire.

Sénat ou Département ? « On va les laisser encore un peu mijoter… »

Parlons politique. Êtes-vous plutôt Emmanuel Macron ou Olivier Faure ?

Je suis Bernard Cazeneuve ! Je n’ai rien contre les deux, je suis respectueux de ce qu’à fait Olivier Faure pour le Parti socialiste. Mais pour que nous soyons de retour, nous avons besoin de compétences, de sérieux, d’expériences et de notoriété. Bernard Cazeneuve est la bonne personne et en plus, ses parents sont du Gard. 

Êtes-vous plutôt Pradille ou Baumet ?

Question suivante… 

Est-il plus facile de travailler avec Jean-Michel Suau, Laurent Burgoa ou Nicolas Meizonnet ?

C’est impossible de travailler avec M. Meizonnet (conseiller départemental Rassemblement national, NDLR) puisque je ne partage aucune de ses valeurs. Entre Jean-Michel Suau (élu communiste) et Laurent Burgoa (élu Les Républicains), chacun a son expression. Ce sont tous les deux démocrates que je respecte. Oui je sais, ma réponse ne vous fait pas rêver !

Imaginons : nous sommes au second tour des Municipales nîmoises. Il y a une triangulaire entre Jean-Paul Fournier, le maire sortant Les Républicains, Yvan Lachaud, président centriste de Nîmes métropole, et le candidat du Rassemblement national. Pour qui voteriez-vous ?

Il faudra faire attention à ne pas laisser la porte très grande ouverte à l'extrême-droite. Aujourd'hui, je ne sais pas quel est le programme, comment les listes pourront fusionner. On verra qui sera le plus proche de ma sensibilité sociale-démocrate. Le temps venu, je prendrai mes responsabilités comme je l'ai fait aux Législatives, en soutenant des candidats La République en marche. L’élection se gagne les trois derniers mois. On peut reprendre un rendez-vous en décembre ? On y verra plus clair.

Entre la députée La République en Marche Françoise Dumas et le président de l'USAM, David Tebib, qui préférez-vous pour Nîmes ? 

Je suis ami depuis des années avec Françoise Dumas. Attention, je trouve que ça va faire beaucoup de listes à Nîmes. Il ne faudrait pas que ça soit comme les Européennes... On a vu ce que ça a donné. 

Pour vous, le Sénat ou le Département ?

Ça, je ne vous réponds pas ! Il me reste encore un an et demi et j'ai encore beaucoup de choses à faire. Le Sénat serait moins difficile peut-être... Après si j'allais au Sénat, ça ferait tellement plaisir à ceux qui veulent ma place au Département ! Mais si je restais là, ça ferait aussi plaisir à ceux qui ont l'ambition pour y aller. On va les laisser encore un peu mijoter... 

Vous préférez Alexandre Pissas ou Jean Denat ?

(Il sourit) Ce sont tous les deux des camarades socialistes. 

La décision politique dont vous êtes la plus fière ? 

Spontanément, la transformation du collège Diderot en maison des services publics. C'est l'aboutissement de 10 ans de réflexion. Toutes les solutions proposées ne répondaient pas à nos objectifs. L'opportunité de fermer ce collège a été fait avec la loi de la ministre Najat Vallaud-Belkacem. Ce n'était pas simple, on se prend la tête pour mettre des entreprises de formation, des associations, de la restauration scolaire… Ce n’était pas simple.

En revanche, de quoi êtes-vous le moins fier ?

Il n'y en a pas. J’assume tout. Pour faire une politique de Gauche, on peut mettre des objectifs très à Gauche, mais ça finit toujours par une politique de Droite.

Quelle est votre devise ?

Fidèle à ses convictions.

Propos recueillis par Abdel Samari et Coralie Mollaret 

Coralie Mollaret

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