Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 22.07.2019 - norman-jardin - 3 min  - vu 1537 fois

FAIT DU JOUR 1903-2019 Quand le Tour de France entre en Gard

Depuis 116 ans, notre département a vécu des belles histoires avec la plus grande des courses cyclistes.
Tour de France traverse Saint-Gilles en 1964 (photo archives municipales de Nîmes)

En 1965, le Tour de France passait par Nîmes (photo archives municipales de Nîmes)

C’est une longue histoire qui lie la célèbre course cycliste au Gard. En 105 éditions, le Tour est passé à 75 reprises dans le département. 

Les plus grands maillots jaunes ont traversé la région, d’Est en Ouest et du Nord au Sud. Eddy Merckx, Bernard Hinault, Jacques Anquetil, Miguel Indurain, mais aussi très populaire Raymond Poulidor, qui n’a jamais porté le paletot citron. Les « Forçats de la route », comme les avait surnommés le journaliste Albert Londres en 1924, ont souffert mille maux sous le cagnard gardois de juillet. Mais tout avait très mal commencé entre la course mythique et le Gard. 

1904 : chasse à l’homme et coups de feu dans les rues de Nîmes

Pour la deuxième édition, un déchaînement de violence s’abat sur la Grande Boucle. Suite à la disqualification de l’Alésien Ferdinand Payan, des Cévenols débarquent à Nîmes pour venger leur favori. Le 14 juillet des spectateurs s’en prennent aux coureurs. La fête se transforme en chasse à l’homme. La police doit disperser la foule en tirant des coups de feu en l’air. L’affaire fait grand bruit et Henri Desgranges, le fondateur de l’épreuve, songe sérieusement à laisser tomber le Tour de France. Finalement, la course survit et elle n’en tient pas rigueur à Nîmes qui devient ville étape pour la première fois l’année suivante. 

Les plaques du Tour 1950 (photo archives municipales de Nîmes)

1907 : le grand espoir français se brise route d’Arles

La cité des Antonin profite de sa situation géographique, entre les Alpes et les Pyrénées, entre Marseille et Toulouse. De 1907 à 1910, la préfecture du Gard fait partie des rares villes étapes à cette époque. Pour les Gardois, le passage de la course devient une tradition. En 1907, Marcel Cadolle, le grand espoir français, fonce à tombeau ouvert sur la route d’Arles, à l’entrée de Nîmes. C’est alors qu’il percute une charrette de fûts de vin et se blesse gravement. Il est contraint de mettre un terme à sa carrière.

Interdiction de grimper aux arbres

Jusqu’en 1953, la grande boucle passe dans le département chaque année. Mais l’épreuve sportive prend de plus en d’ampleur. Les accidents sont nombreux et parfois graves. La préfecture du Gard interdit de grimper aux arbres ou sur les murets au passage des coureurs. La circulation des animaux et des véhicules sont prohibés. Chaque venue de la Grande Boucle est l’occasion de voir les coureurs, mais aussi des vedettes de la variété comme l’accordéoniste Yvette Horner et d’assister à un feu d’artifice.

 Le Tour de France c’est aussi quelques moments cocasses, comme 1952. Cette année-là, l’étape Avignon – Perpignan est avancée de 40 minutes au dernier moment. Du coup, une partie du public gardois, qui n’est pas au courant de ce changement d’horaire, rate le passage des coureurs et de la très attendue caravane publicitaire. 

Alès ville étape pour la première fois en 1957

En 1954, pour la première fois de son histoire, le Tour de France ne passe pas dans le Gard. Trois ans plus tard, Alès est pour la première fois ville étape. Une expérience qui ne sera renouvelée qu’en 1991. Avec la télévision et le prix du ticket d’entrée, la Grande Boucle est à son apogée et il est difficile d’attirer cette course mythique. Ses venues dans notre département se font de plus en plus rares. 

Le Tour de l'avenir passait juste avant le Tour de France, à Saint-Gilles en 1964 (photo archives municipales de Nîmes)

Entre 1975 et 1985, les Gardois ne voient passer les coureurs qu’à deux reprises (1980 et 1981), et qu’une fois entre 1995 et 2001. Mais avec le troisième millénaire, le Gard est plus souvent intégré au parcours du Tour de France puisqu’il ne s’est jamais écoulé plus de deux ans sans que le Maillot Jaune et le peloton n’empruntent les routes du département.  

11 victoires françaises dans le Gard

Sur les 19 étapes qui sont arrivées dans le Gard, 17 se sont terminées à Nîmes et 2 à Alès. Si les Français ont majoritairement triomphé dans le département avec 11 succès, aucun tricolore ne s’y est imposé depuis André Darrigade en 1958. À quatre reprises un Français est reparti du département avec le maillot jaune.

L'édition 2008, devant les arènes de Nîmes (photo Maxppp)

Il y a eu Jean Malléjac en 1953, Jacques Anquetil en 1957, Bernard Hinault en 1986 et Thomas Voeckler en 2004. Toutefois, jamais dans toute l’histoire du Tour de France, un maillot jaune n’a remporté l’étape gardoise.

Cette relation centenaire va connaître un nouvel épisode avec le passage de la grande boucle au Pont-du-Gard. Ce jour-là, ce sont deux monuments du patrimoine français qui vont se rencontrer, et un nouveau chapitre de la légende s’écrira alors.

Norman Jardin 

Norman Jardin

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