Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 04.09.2019 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 528 fois

FAIT DU JOUR Pour en finir avec les violences faites aux femmes

Ce mardi en préfecture (Photo : Coralie Mollaret)

Ce mardi, s’est officiellement ouvert le Grenelle de lutte contre les violences faites aux femmes. L’an dernier dans le Gard, deux femmes sont mortes sous les coups de leur mari. 

Voilà un « virus » que la société n’a pas encore éradiqué. Ce « virus », pour reprendre les mots du procureur de la République, Éric Maurel, ce sont les violences faites aux femmes. Depuis le début de l’année, la France comptabilise 101 "féminicides". Un chiffre qui fait froid dans le dos. L’an dernier dans notre département, deux femmes sont mortes sous les coups de leur mari et une tentative a été recensée en 2019, selon le représentant du parquet.

« C’est très difficile de nous comparer avec d'autres départements. Il y a des femmes qui ont le courage de passer la porte. Mais combien ne sont pas venues ? », poursuit Éric Maurel. Entre ce que les services de police et de justice savent et ce qui se passe réellement dans la société, il y a parfois un fossé. Difficile d’établir un constat précis et d’interpréter ce phénomène de violence. « Par exemple, les plaintes sont plus nombreuses dans les zones urbaines : 1,9 habitant sur 1 000 dépose plainte à Nîmes contre 0,5 à Bagnols ou 1 au Vigan », indique le lieutenant-colonel Marie-Béatrice Tonanny.

Le président de l'association des maires ruraux du Gard, Didier Bonneaud, intervient : « Dans certaines situations, lorsque l’on ne peut pas se déplacer, aller déposer plainte est quasi impossible. Il faut le dire, les zones rurales souffrent de l’abandon des services publics ! » Dans ses annonces, ce mardi, le gouvernement a promis de « généraliser la possibilité de porter plainte à l’hôpital », à partir du 25 novembre.

Gard : des dispositifs déjà en place

À l’occasion de l’ouverture du Grenelle contre les "féminicides", ce mardi, les associations, autorités politiques et institutionnelles ainsi que la justice se sont retrouvées en préfecture. Ces deux prochains mois, une série de rencontres territoriales est programmée pour trouver de nouvelles solutions. Seulement, ce n’est pas la première fois que des réunions de ce type émergent. « Vous savez, c’est comme la vaccination chaque année, poursuit dans sa métaphore le procureur. Il faut une piqûre de rappel pour remobiliser les acteurs. »

Le préfet du Gard, Didier Lauga, voit du positif dans la démarche gouvernementale : « On a des des journées dédiés comme la "Journée de la femme", mais là nous allons plus loin dans la réflexion pour agir plus efficacement. » La vice-présidente du Département en charge de l'égalité homme-femme, Isabelle-Fardoux-Jouve, l'assure : « Beaucoup de choses se font même si nous manquons de complémentarité et de coordination. »

Parmi les spécificités gardoises, on notera le dispositif de « l’appartement pour les auteurs de violence, permettant l’exclusion immédiate du foyer », mis en exergue le directeur de la Cled, Michel Bouquet, qui a accueilli six auteurs depuis 2017. Du côté des forces de l'ordre, des moyens ont été mis en œuvre pour recevoir les femmes victimes de violence. De quoi lutter contre les dénis dont certaines femmes sont victimes. « Aujourd’hui, nous prenons toutes les plaintes, martèle Marie-Béatrice Tonanny. Des formations sont dispensées dans les écoles et d’ici deux ans, nos 1 300 gendarmes du Gard seront formés. »

Plus de moyens

Les premières annonces du gouvernement sont saluées par les associations, comme la création de 1 000 places d’hébergement d’urgence pour les femmes à partir du 1er janvier 2020. Comme d’autres, M. Bouquet demande une sécurisation de ses subventions : « On pourrait également intensifier les permanences de jour dans les villages. En 2018, nous avons eu 149 visites et accueilli 50 femmes, accompagnées de 46 enfants. » 

Côté justice, outre la sempiternelle question des moyens, le procureur appelle à une évolution législative permettant la condamnation des auteurs de violences pour les dommages causés sur les enfants. À ses côtés, la sénatrice Les Républicains, Vivette Lopez, a pris note... Une synergie nécessaire pour que « ces situations abominables ne se produisent plus. » 

CM

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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