Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 05.09.2019 - tony-duret - 3 min  - vu 3308 fois

ALÈS Marc Peyroche : "Voter Roustan, c'est voter Rivenq... et personne n'en veut !"

Marc Peyroche. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Fin mai, Marc Peyroche, alors collaborateur du maire, Max Roustan (Les Républicains), depuis 18 ans, demandait l'investiture de La République En Marche aux prochaines élections municipales à Alès. Un coup d'éclat pour certains, un coup de tonnerre pour d'autres... Une certitude : cette candidature lui a attiré pas mal d'ennuis, mais a aussi libéré sa parole. La preuve...

Objectif Gard : Quelles ont été les conséquences de votre demande d'investiture à La République En Marche ?

Marc Peyroche : Au lendemain de l'article publié dans vos colonnes, une lettre recommandée partait pour me signifier que mon contrat, qui était renouvelé chaque année depuis 18 ans, ne le serait pas. J'ai officiellement été remercié au 31 juillet et j'ai aussitôt lancé une procédure devant le tribunal administratif pour rupture abusive car j'ai été viré pour des raisons politiques.

Vous pouviez vous douter que ce rapprochement vers LREM n'allait pas passer comme une lettre à la poste...

Oui, mais je ne pensais pas que ça aurait un tel effet. On s'émeut de pratiques autoritaires dans certains pays mais ce n'est pas beaucoup mieux ici : quand un collaborateur ose dire ce qu'il pense, il est remercié. Par ailleurs, je n'étais pas du tout sur la ligne de François-Xavier Bellamy (le chef de file des Républicains aux Européennes, Ndlr) qui marchait trop sur les plates-bandes du Rassemblement national. Pour moi, il était devenu impossible de ne pas m'exprimer.

On va mettre les pieds dans le plat : ceux qui vous critiquent vous reprochent d'avoir craché dans la soupe et pointent votre incompétence. Ils vont jusqu'à dire que vous ne sauriez ni lire, ni écrire...

S'ils n'ont que cet argument à m'opposer... D'abord, je ne dois rien à Christophe Rivenq. Quant à Max Roustan, je rappelle qu'à l'origine il est venu me chercher pour avoir quelqu'un du Centre-Gauche dans son équipe et ainsi faire un coup médiatique. Sinon, oui, je ne m'en suis jamais caché, je suis hyper dyslexique depuis mon enfance. Sauf qu'à cette époque, on ne mettait pas un mot sur ce trouble et qu'on ne le soignait pas vraiment. Mais, bien que je ne sache, comme ils disent, ni lire, ni écrire, on a renouvelé mon contrat pendant 18 ans, on m'a confié la direction de la Maison de l'emploi où j'ai eu jusqu'à onze collaborateurs... C'est pas mal non ? Et puis on peut être dyslexique, handicapé et avoir accès aux plus hautes fonctions !

Passons à votre actualité. Où en est votre demande d'investiture ?

J'ai envoyé une candidature officielle, beaucoup plus complète que la première, le 28 août. Pour l'instant je suis dans l'attente et j'espère avoir la décision d'ici fin septembre. J'ai vraiment envie d'aller au bout, d'être le candidat de La République en marche sur Alès.

Et si la commission d'investiture préfère un autre candidat ?

Alors je me rangerai derrière lui, sauf s'il décide de faire une alliance avec Roustan et Rivenq. Dans ce cas, je partirai en candidat libre. Et j'irai au bout !

On dit Max Roustan imbattable, indétrônable, que l'élection est déjà pliée... Il a gagné les trois dernières municipales dès le premier tour. Pensez-vous sincèrement avoir une chance ?

Ça ne va pas être facile, mais pour cette élection, notre atout c'est Rivenq ! Les gens disent Roustan oui, Rivenq non. Comme voter Roustan, c'est voter Rivenq et que personne n'en veut... Ce n'est plus du tout pareil. Mais pour l'emporter, il faudra une liste ouverte dès le premier tour.

C'est-à-dire ?

Je pense à mes collègues socialistes, on aurait intérêt à mutualiser nos forces. Là on n'est pas sur des questions de partis politiques, mais sur une gestion municipale. Sur une liste LREM, on peut avoir des gens du PS, de la Gauche modérée, du Centre et de la Droite. Il faut se mettre dans une dynamique de la gagne.

Quelles valeurs allez-vous porter pendant cette campagne ?

J'ai vraiment envie qu'on se préoccupe des Alésiens. Pendant des années, au cabinet, je me suis occupé des plus faibles et des plus fragiles. Les gens ont envie qu'on les écoute et qu'on les respecte. On aura une charte dans laquelle la démocratie participative et l'équité homme-femme auront du sens. Je crois aussi au rôle des partenaires sociaux. Enfin, je veux de la transparence. Mon salaire sera publié, celui de mes adjoints aussi. L'argent public doit être public.

Tony Duret

Encore plus d'infos sur le site de Marc Peyroche en suivant ce lien

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