NÎMES Places de stationnement de la T2 : nouvelle polémique entre la Ville et l'Agglo
La guerre est loin d'être finie... Le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, brouillé depuis plus d'un an avec son binôme Yvan Lachaud, le président de Nîmes métropole, vient de lui adresser un courrier concernant le chantier de la deuxième ligne (T2) du Transport en commun en site propre (TCSP). Yvan Lachaud répond.
On le sait, chaque erreur va se payer cash jusqu'au mois de mars prochain. Un coup un camp, la fois d'après l'autre. Cette fois, c'est la ville de Nîmes qui a tiré sur l'Agglo. Il faut dire que le sujet est tentant... Le stationnement.
Oui, c'est un réel enjeu de la campagne des municipales à Nîmes et le delta prévu par l'Agglo concernant le nombre de stationnements sur un des deux parking relais de la T2 déplaît fortement au maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier. " Dans le cadre de la réalisation de la ligne T2 du TCSP, vous avez soumis à concertation, puis à enquête publique un dossier comportant outre le projet du tracé un certain nombre d'aménagements donc deux parcs relais, un à l'est par mutualisation des stationnements de la SMAC Paloma et un à l'ouest, le parking relais Laënnec, prévu pour être réalisé en ouvrage (R+3) composé de 240 places. "
Petit hic ou gros os, le changement de plan déplaît à la municipalité qui veut savoir pourquoi le nombre de places prévu est drastiquement revu à la baisse. " Conformément à cela, vous avez obtenu un permis de construire le 22 mars 219 pour la réalisation du parking relais Laënnec de 240 places réparties dans un ouvrage en R+3 sur une emprise cédée à cet effet par la Ville. Vous avez récemment demandé l'annulation de ce permis et déposé une déclaration préalable de travaux pour la réalisation d'une aire de stationnement de 49 places en lieu et place de l'ouvrage de 240 places ", poursuit le maire de Nîmes.
Il est certain que passer de 240 places à 49 peut poser question. En tout cas, la Ville est en droit de connaître les raisons de ce changement même si en juin dernier Yvan Lachaud prévenait. "Nous avons décidé de le réduire à 50 places, ce qui fait une économie de six millions d'euros. À terme, nous allons acquérir un deuxième terrain sur le secteur pour réaliser un parking relais de 150 places." Un projet global pour une ligne qui coûte qui 48 millions d'euros et dont la mise en route est prévue le 5 décembre 2019.
Et la ville de Nîmes de poursuivre et de conclure : "Je ne peux que m'interroger sur les motivations de cette modification qui conduit à une dégradation importante du service proposé aux futurs utilisateurs de la ligne T2 mais qui entraînerait également des difficultés importantes de stationnement pour tous les professionnels et usagers de ce secteur, et cela en totale contradiction avec le projet qui a été validé. C'est pourquoi je vous informe que je m'oppose à la délivrance de cette déclaration préalable validant la réalisation d'un parking de 49 places et vous invite à stopper les travaux dans l'attente de la fourniture des éléments justifiant la conformité de vos modifications avec le projet correspondant à la déclaration d'utilité publique accordée. "
Pour Yvan Lachaud, un "tel comportement constitue une gesticulation supplémentaire", une "attaque" et une "polémique vaine". C’est, in fine, une "atteinte à l’intérêt général". L’agglomération prépare une réponse juridique et "sans concession" au courrier signé par Jean-Paul Fournier.
Selon Nîmes métropole, le choix de ne pas faire le parking initialement prévu en silo est lié à un arbitrage financier qui laisse la porte ouverte à une réalisation ultérieure. "En effet, le parking en silo prévu coûte bien plus cher que ce qui avait été estimé et budgété. Dans ce coût de 7 millions d’euros est inclus 400 000 euros de foncier que la Ville veut faire payer à l’Agglo au prix fort", fait savoir l'Agglo.
Et de poursuivre : "Si ce parking silo n’est pas réalisé ce n’est pas pour autant que les 200 places ne seront pas proposées fin 2020 et ce dans des meilleurs délais que le parking initial."
À la mise en service, 50 places provisoires supplémentaires seront disponibles et, fin 2020, 200 places seront réalisées toujours selon Nîmes métropole. "Cette stratégie permet de livrer, à brève échéance après la mise en service de T2, des places dans le volume prévu initialement avec un coût moins important pour la collectivité."
Pour finir, Yvan Lachaud n’entend pas donner suite à l’invitation du maire de Nîmes à stopper les travaux : « Ils sont autorisés par Déclaration d’utilité publique et Loi sur l’eau. Des permissions de voiries ont été délivrées en bonne et due forme du 15 Janvier 2019 au 14 janvier 2020 par la ville de Nîmes. En conséquence, les travaux qui se déroulent actuellement le sont dans ce cadre et en conformité avec les autorisations délivrées. Il n’y a donc pas lieu de les arrêter. »
Anthony Maurin et Abdel Samari
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