Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 03.10.2019 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 1331 fois

GARD Le malaise de l’enseignement après le suicide de Christine Renon

Mme Castera, directrice d’école à Saint-Hippolyte-du-Fort et membre du syndicat Sud (Photo : Coralie Mollaret)

Après le suicide d’une directrice d’école à Pantin (Seine-Saint-Denis), des rassemblements étaient organisés cet après-midi à Nîmes et à Alès.

À la pause méridienne, plusieurs directeurs d’école et enseignants se sont réunis devant l’inspection académique. Un hommage à Christine Renon qui s’est donnée la mort dans son école à Pantin. Selon une étude de l’Éducation nationale, le taux de suicide dans ce secteur de la fonction publique est 2,4 fois plus élevé chez les enseignants que la moyenne des salariés. « Les directeurs sont surchargés de travail ! », témoigne Mme Castera, directrice d’école à Saint-Hippolyte-du-Fort et membre du syndicat Sud. En poste depuis trois ans, la directrice est à la tête d’une école de 200 élèves.

« J’ai huit heures de décharge pour m’occuper de l’administratif ainsi que des relations avec les parents et la mairie. C’est insuffisant ! », explique celle qui, aujourd’hui, est « en colère. » Dans les établissements plus grands, comme les collèges, « il y a un conseiller pédagogique, une infirmière et du personnel administratif. Moi, je commence à 7h30 pour partir à 18h30 avec une pause de 40 minutes pour manger », poursuit Mme Castera.

Marie Legal, secrétaire départemental du SNES-FSU, et Mathilde Canet, co-secrétaire départemental du Snuipp-FSU (Photo : Coralie Mollaret)

Marie Legal, secrétaire départemental du SNES-FSU et Mathilde Canet, co-secrétaire départemental du Snuipp-FSU travaillent, elles, dans le secondaire. « Solidaires », elles veulent témoigner de leurs conditions de travail et de leur souffrance : « Quand on enseigne à des enfants, c’est par vocation. Ne pas avoir les moyens de le faire, avoir le sentiment de faire mal son travail, engendre des dysfonctionnements intérieurs. » Un mal-être qui peut parfois conduire à l’irréparable.

Thierry Olivier, directeur d'école aux Prés-Saint-Jean. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

À Alès, c'est en fin d'après-midi que la communauté éducative s'est réunie devant l'Inspection du travail. D'abord pour rendre hommage à Christine Renon, mais aussi pour « amplifier le message qu'elle a laissé », souligne Thierry Olivier, directeur de l'école des Prés-Saint-Jean.

Lui-même, comme de nombreux autres collègues de la profession, se reconnaît dans le dernier courrier de Christine Renon : « La surcharge de travail qu'elle décrit, c'est notre quotidien. Dans une école, un directeur est seul pour tout gérer. En plus de s'occuper de ses classes et d'animer l'équipe, il remplit tout un tas de rôles. »

Rassemblement ce soir à Alès. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Pour que cette tragédie ne se reproduise plus, la profession réclame des mesures concrètes. « Plutôt que de faire des économies, il faut investir dans l'école pour que nous puissions continuer d'assurer notre mission première, c'est-à-dire nos élèves, dans de bonnes conditions ! » Ces revendications sont à retrouver dans la pétition en ligne "Plus jamais ça", qui a déjà recueilli plus de 98 000 signatures.

Coralie Mollaret (à Nîmes) et Élodie Boschet (à Alès)

Coralie Mollaret

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio