Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 10.10.2019 - thierry-allard - 3 min  - vu 1151 fois

LE 7H50 de Gérald Missour, maire de Saint-Nazaire : « À l’Agglo du Gard rhodanien, les chiffres sont faussés »

Le maire de Saint-Nazaire, Gérald Missour (Photo d'archives : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le maire de Saint-Nazaire, opposant inlassable du président de l’Agglo du Gard rhodanien, Jean-Christian Rey, remet le sujet des finances de l’intercommunalité sur le tapis.

Et il n’en démord pas, malgré l’intervention du président sur le sujet lors du dernier conseil d’Agglo, le 30 septembre dernier : d’après lui, les budgets de l’Agglo ne sont pas sincères.

Objectif Gard : Vous vous êtes fait le porte-voix des communistes locaux lors du dernier conseil d’Agglo, avec une question orale sur les finances de l’Agglo (lire ici). Qu’avez-vous pensé de la réponse apportée par Jean-Christian Rey ?

Gérald Missour : Ça fait des années que j’interroge le président sur des questions budgétaires. Soit je n’ai eu droit à aucune réponse, soit on m’a accusé de faire de la diarrhée verbale ou d’être malhonnête. J’ai trouvé le travail des communistes plus intéressant et plus poussé que ce que j’ai pu faire, et j’ai trouvé intéressant de questionner le président sur ces points. Quant à sa réponse, je regrette qu’il n’y ait pas eu de débat et qu’il se soit caché derrière le règlement et ses nombreuses approximations.

De quelles approximations parlez-vous ?

Il y a plusieurs choses. D’abord cet emprunt d’1,6 million d’euros sur le budget annexe des aires des gens du voyage. L’emprunt a été fait en 2014, or dans sa réponse, Jean-Christian Rey dit que l’emprunt a notamment servi à faire l’aire de Bagnols en 2012. J’ai une question : comment un emprunt fait en 2014 par l’Agglo du Gard rhodanien a pu financer une aire faite en 2012, soit avant la création de l’Agglo ? C’est un peu bizarre. Et il nous explique que l’emprunt a aussi servi à l’aire de Laudun-l’Ardoise, finie en 2017 ou 2018 (elle a ouvert en juin 2018, ndlr), quatre ans après l’emprunt, c’est troublant. Il y a une autre interrogation sur la zone de Bernon, un emprunt qu’on rembourse mais qu’on ne retrouve pas dans les recettes. Je suis en droit de penser qu’il est dans le budget principal.

Ce qui signifierait quoi, d’après-vous ?

Que nous aurions vécu sur un emprunt qui aurait dû aller sur un budget annexe et pas sur le budget principal. Quoi qu’il en soit, ça fausse le résultat comptable. D’ailleurs, sur la taxe de séjour pas reversée au Département, au-delà de sa réponse curieuse sur le fait que le Département n’aurait pas réclamé les sommes, il y a une question d’accumulation. Ça représente 50 000 euros. Le président dit que ce n’est rien sur 60 millions d’euros de budget, mais on doit voir par rapport à l’excédent budgétaire de fonctionnement. Or, notre Agglo en dégage très peu : 123 000 euros en 2017. Donc ces 50 000 euros, en réalité c’est beaucoup et ça vient perturber la perception qu’on peut avoir du budget. Là aussi, la question est d’avoir une vision réelle, sinon on ne sait pas où on va.

Vous êtes également revenu sur la question de Scène campagne et de ses études.

Oui, ces études on ne les amortit pas (*). Le problème, c’est que si on les amortit, il faut prendre dans le fonctionnement, donc l’excédent budgétaire peut être incorrect si on ne le fait pas. Par conséquent, ça fausse les chiffres. Et le différend judiciaire avec Interface ne bloque pas ces amortissements. Avec l'architecte, Interface et les études, il y en a pour 880 000 euros en tout. Sans compter que de nombreux travaux ne sont pas amortis non plus alors que la plupart sont terminés. Donc on ne vient pas chercher cet argent sur le fonctionnement, ce qui donne des chiffres qui sont faussés.

Dans sa réponse, Jean-Christian Rey dit que la Chambre régionale des comptes est en train de contrôler l’Agglo et qu’elle prouvera la sincérité des comptes et de la gestion...

Oui, le problème c’est que la CRC ne donne jamais de résultat avant les élections, donc ça ne coûte pas cher de dire ça. Par contre, chaque année le trésorier public remet une lettre au président où il fait un état des lieux. Il suffit de la rendre publique entièrement, comme je l’ai fait à Saint-Nazaire. Qu’il la rende publique, ce sera le juge de paix par excellence.

Propos recueillis par Thierry Allard

* Le principe légal est à retrouver ici.

Thierry Allard

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