Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 22.10.2019 - veronique-palomar - 2 min  - vu 1003 fois

FAIT DU JOUR Nettoyer la mer avec des cheveux !

L'Espace Bourgier est solidaire.
À l'Espace Bourgier ces élèves en coiffure sont ravies de participer à l'opération et de contribuer à la sauvegarde de la planète et au recyclage des cheveux qui représentent la majeure partie des déchets en coiffure (photo Véronique Camplan)

 L’association Coiffeurs Justes, s’est penchée depuis plus de trois ans sur la valorisation du cheveu auprès des coiffeurs. Le mundillo des médias s'agite autour de l'idée qu'on peut nettoyer les océans avec un déchet que l'on n'avait pas jusque-là pensé à valoriser. À Nîmes l'Espace Bourgier, école de coiffure privée, s'est lancé dans l'aventure. 

Thierry Gras, coiffeur à Brignoles, dans la "Provence Verte", a toujours été sensible à l’environnement et conscient de l'impact de son métier sur ce dernier. Il décide donc de se pencher sur le principal déchet de tout coiffeur, partout dans le monde : les cheveux.  Il se documente et se met en relation avec les partenaires de son territoire. Aujourd'hui, la recherche démontre que les cheveux composés de Kératine, qui dégagent une charge opposée à celle des hydrocarbures, les attirent irrésistiblement.

En clair, des "boudins de cheveux" peuvent permettre de nettoyer une marée noire efficacement. Et qui plus est, lavés des saletés absorbées, ils peuvent resservir encore une dizaine de fois. Voilà donc un produit naturel, jusqu'à lors condamné à l'incinération, avec de véritables débouchés pour la protection de la planète.

Un projet qui a conquis toute l'école !

Il reste à fédérer des partenaires pour la valorisation mais aussi et d'abord collecter la matière première. Thierry Gras communique et lance un appel via son site. Aujourd'hui, plus de 200 coiffeurs ont répondu à l'appel. Dont Éline Liron, directrice de l'école privée de coiffure Bourgier, à Nîmes. Nous sommes allés la trouver pour en savoir plus sur ses motivations et la mise en œuvre du projet "Coiffeurs justes" dans son établissement.

Éline Liron est passionnée par l'enseignement de la coiffure mais elle l'est tout autant quand il s'agit d'agir pour des valeurs (photo Véronique Camplan)

L'école qui se situe rue Henri IV à Nîmes présente 160 élèves aux examens de coiffure et d'esthétique chaque année et le nombre des inscrits ne cesse de croître. Éline Liron s'attache à former des professionnels qui soient non seulement compétents mais aussi responsables. "Les programmes des examens évoluent, pointe la jeune femme. Une vision équitable et durable de l'exercice tient une place de plus en plus importante et je cherchais un projet à mettre en œuvre avec les élèves en dehors de l'utilisation de produits recyclables, autant que faire se peut ". C'est Marie Ménétrier sa collaboratrice, professeur de management et de gestion, qui, curieuse des nouveautés en matière d'écologie, repère " Coiffeurs justes"  sur le Web.

L'école vecteur idéal

Le projet a conquis tout le monde immédiatement affirme Éline Liron, les professeurs comme élèves. Et c'est parti ! Une adhésion toute fraîche mais qui, selon la directrice, ne comporte que peu de contraintes. "L'association coiffeurs juste nous envoie des kits de sacs papier recyclables. Lorsqu'ils sont pleins, je les expédie par la poste. L'affranchissement n'est pas cher, les cheveux c'est léger", fait remarquer Éline Liron.

Les écoles sont le vecteur idéal d'idées novatrices selon Éline Liron qui encourage le plus grand nombre d'entre-elles à s'inscrire dans cette démarche  (photo Véronique Camplan)

Pour la responsable de l'Espace Bourgier, les écoles devraient toutes adhérer au concept. "Nous sommes la première école et j'espère que d'autres suivront parce que nous sommes le meilleur vecteur de diffusion. Les stagiaires en parlent dans les salons et nous espérons que nos élèves, une fois installés, poursuivront cette action."

Depuis, c'est un salon d'Aimargues qui vient d'ajouter son nom à la liste et d'autres suivent. Il n'est pas impossible que d'autres débouchés s'offrent aux cheveux coupés. En attendant, l'idée fait tache d'huile aussi efficacement que les cheveux résorbent celles qui maculent nos océans.

Véronique Palomar Camplan

Véronique Palomar

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