Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 08.11.2019 - abdel-samari - 5 min  - vu 1518 fois

FAIT DU JOUR Yvan Lachaud : "Je suis un homme libre"

Le président de Nîmes métropole, Yvan Lachaud, hier soir, lors de l’inauguration de sa permanence (Photo : Coralie Mollaret)

Après avoir inauguré sa permanence nîmoise ce jeudi 7 novembre 2019, Yvan Lachaud, le président de Nîmes métropole et candidat déclaré à la ville de Nîmes pour les élections municipales de mars prochain nous a accordé une interview. Il détaille ses motivations et quelques idées pour changer la cité. 

Objectif Gard : Avez-vous peur de perdre en mars prochain ?

Yvan Lachaud : Je n'ai pas peur dans la mesure où je ne vis pas de politique. Au contraire, ça me passionne et ça m'émeut. Je ferais tout pour y arriver. Et si cela ne marche pas, je suis un homme libre. J'ai d'autres passions qui m'appellent dans ma vie.

Pourquoi les Nîmois devraient-ils à nouveau vous faire confiance ?

Moi, d'abord, c'est la première fois que je me présente en tant que candidat à la mairie de Nîmes. C'est un moment important dans ma vie. J'ai travaillé dans l'union avec Jean-Paul Fournier pendant 16 ans avant d'être exclu. Il a rompu l'union et trahi les nîmois. Pourtant, j'ai été loyal et mis beaucoup d'engagement personnel. J'ai tout mis en oeuvre pour assainir les finances et redresser la situation liée à la dette de la Ville. Et je vous le dis : je suis très heureux de ce que nous avons fait. Je vais même plus loin : je soutiens des décisions de Jean-Paul Fournier et de son équipe. Par exemple, le Palais des congrès. Je suis tout à fait d'accord avec ce projet qui va dans le bon sens.

Pourtant, on ne peut pas dire que ce mandat qui s'achève a offert un spectacle digne dans la guerre que vous vous êtes livrés avec le maire de Nîmes...

Je ne reviendrai pas sur les raisons de cette exclusion. Moi, je propose à partir de mars prochain aux Nîmois, une équipe de femmes et d'hommes de tous horizons, compétents, qui veulent travailler pour l'attractivité du territoire, son développement économique et cultiver l'embellissement de la ville. Nîmes mérite de grandir. Son agglomération est une force. Nous devons donc nous appuyer dessus pour aller chercher de nouvelles entreprises et investir dans l'enseignement supérieur pour attirer la jeunesse. Mais je pense aussi au centre-ville qui a beaucoup souffert ces dernières années. Moi qui suis natif de la rue Richelieu, je ne peux pas me satisfaire de cette paupérisation. Il faut redorer les quartiers du coeur de ville et de sa périphérie.

Concrètement, que proposez-vous ?

Je prendrai des engagements forts et ils seront contrôlés, vérifiés et amendés chaque année. Pour le centre, je propose la requalification du boulevard de la Libération avec une priorité donnée aux piétons, aux vélos et aux trambus. Mais les voitures pourront également circuler avec une limitation de vitesse fixée à 20 km/h. Nous taxerons les locaux vacants. Ma volonté est surtout d'agrandir le centre-ville jusqu'au boulevard Jean-Jaurès. Il nous faut des navettes qui puissent transporter les Nîmois de façon rapide vers le coeur de ville.

Nîmes souffre d'insécurité malgré une police municipale parfaitement dotée. Est-ce que, comme le frontiste Yoann Gillet, vous voulez multiplier par deux le nombre d'agents ?

D'abord, il faut savoir que la sécurité, c'est une compétence de l'État. Il faut donc travailler en cohérence avec les services de la préfecture. En ce qui concerne la police municipale, vous le savez, je suis plutôt dans l'envie de créer une police intercommunale sur l'ensemble de l'agglomération qui permettrait de mettre en commun les moyens, de renforcer le contingent des agents mais surtout, d'assurer une présence territoriale beaucoup plus forte.

L'un des thèmes de la campagne est l'écologie. C'est encore plus vrai dans une ville de Nîmes qui a encore souffert de canicule et d'incendies à ses portes cet été. Que préconisez-vous ?

Vu le problème de changement climatique, il est essentiel de mettre au coeur de tous les sujets la question environnementale. Il faut reverdir Nîmes, c'est clair. Nous allons inaugurer le Bois des noyers prochainement, c'est une des premières propositions de lieux ombragés et agréable pour les habitants. La question de la mobilité est l'un des enjeux. Avec des pistes cyclables, des espaces aménagés et de nouvelles offres pertinentes pour convaincre les Nîmois de circuler "proprement" dans la ville. Sachez que ce ne sont que quelques idées. J'ai 150 personnes à mes côtés qui ont travaillé sur les attentes des Nîmois dans tous les domaines. Nous aurons l'occasion de présenter tout cela dans les prochaines semaines.

Allez-vous, comme à l'Agglomération, baisser les impôts ?

Nous avons effectivement baissé le prix de l'eau, la taxe sur les ordures ménagères et je me suis refusé à la mise en place de la taxe Gemapi. De la même manière, je veux baisser les impôts sur la ville de Nîmes très rapidement. Et vous pouvez me faire confiance, je le ferai.

Au risque de plomber le budget de la Ville ? Sous votre responsabilité, les dépenses ont explosé ces six dernières années à Nîmes métropole  Comment allez-vous convaincre les électeurs de votre capacité à faire des économies ?

Tout ceci est erroné. Quand j'étais adjoint de Jean-Paul Fournier en charge des Finances, je revendique d'avoir ramené la dette de 300 à 200 millions d'euros. Je m'y suis employé tous les jours. En ce qui concerne l'Agglomération, nous sommes dans la norme avec une capacité de désendettement à 10,7 ans. Nîmes métropole n'est pas endettée. Nous avons plusieurs budgets dont des budgets annexes et l'analyse doit être faite dans son ensemble. Par ailleurs, il est tout à fait faux de dire que nous avons dépensé de façon déraisonnable. Le débat d'orientation budgétaire qui s'ouvre le montrera : notre trajectoire est cohérente. D'autant que nous avons une épargne brute bien supérieure à celle de 2014, au moment de mon arrivée aux affaires. Enfin, rappelez-vous que l'Agglo a dû faire face à un emprunt toxique de 50 millions d'euros que je n'avais pas signé à l'époque. J'ai pris les mesures pour l'effacer. Un dernier mot sur l'investissement. C'est du concret pour les habitants. Nîmes métropole a pu investir 70 millions d'euros sur les nouvelles lignes de transport T1 Sud et T2. Nos choix d'équipements structurants vont changer la vie de Nîmes et de son agglomération.

Si on vous écoute, pour vous, la méthode Lachaud, ça marche. Pourtant, c'est pas ce que l'on entend chez vos opposants mais aussi auprès de vos potentiels électeurs... 

Ma méthode c'est de travailler au service des habitants, point. Les attaques des uns et des autres m'importent peu. Je ne suis jamais allé sur ce terrain car il ne m'intéresse pas. Moi, je veux faire des propositions concrètes, convaincre du bien-fondé de ma démarche et rassembler le plus de compétences possibles.

Si vous êtes élu, quid de l'Institut d'Alzon ?

J'ai déjà été député, président de Nîmes métropole et l'établissement a toujours bien fonctionné. Il y a aujourd'hui 15 personnes à la direction. J'ai fait en sorte de déléguer les pouvoirs. Passer le relais, je le ferai quand ce sera nécessaire. Aujourd'hui, c'est ma force. Je vous l'ai déjà dit : il ne faut pas vivre de politique. C'est une condition que je me suis imposé et nombreux sont ceux qui devaient s'en inspirer.

En tant que maire, comment allez-vous dicter vos choix entre les écoles publiques de la ville et votre institut privé ? Qui allez-vous privilégier ?

Dans ce cadre, il n'y a que la loi qui s'applique. J'ai toujours parfaitement travaillé avec l'enseignement public, je ne vois pas le problème. Il ne faut pas tout mélanger. Enfin, je vous rappelle que j'aurai des adjoints. Et à ma connaissance, que ce soit Valérie Rouverand ou Jacky Raymond, ils ont toujours pris leur décision en responsabilité. Je peux même dire qu'ils ont fait l'unanimité.

Qu'est-ce que vous ne pourrez pas promettre aux Nîmois ?

La Lune. Sinon, tout est ouvert. Je n'ai qu'un seul objectif : permettre aux Nîmois qui le souhaitent de mieux vivre, mieux travailler et mieux élever leurs enfants dans cette belle ville que beaucoup nous envient. Nîmes en mieux ! Si vous voyez ce que je veux dire...

Propos recueillis par Abdel SAMARI

Abdel Samari

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