Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 03.12.2019 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1162 fois

LE 7H50 de Stéphane Cabrié : « Habitat du Gard s’occupe de l’Anru et de tout le reste ! »

Le directeur Stéphane Cabrié (à gauche) et le président Denis Bouad (Photo Anthony Maurin).

À la tête du plus gros bailleur social du département, le directeur d’Habitat du Gard s’investit pleinement dans le projet de rénovation urbaine mais n’oublie pas les autres locataires du parc social. Entretien.

Objectif Gard : Comment qualifiez-vous l’Anru 2 à Nîmes ?

Stéphane Cabrié : C’est le chantier nécessaire de la décennie. On le voit de manière très positive pour la vie de nos locataires dans les quartiers à Nîmes et à Bagnols (la commune bénéficiant également d’un projet de renouvellement urbain). À Nîmes, ce chantier sera plus important que 2005 puisqu’il touche les quatre quartiers nîmois. Après, l’urbanisme et le logement ne règlent pas tous les problèmes.

« Le ministre du Logement nous a écouté »

Le président du Conseil départemental Denis Bouad est également le président du bailleur social Habitat du Gard (Photo : droits réservés)

Quel sera le coût pour Habitat du Gard ?

Énorme ! Mais c’est de l’investissement, des entreprises qui embauchent. Aujourd’hui, à l’heure où je vous parle, personne n’en sait rien. C’est normal, on prépare la convention et les chiffres peuvent évoluer. Sur ce que nous avons présenté à Paris, nous estimons notre participation (démolition - requalification et reconstruction) à 155 M€ sur cinq ans et 270 M€ sur 10 ans.

Le bailleur social sera-t-il aidé par l’État ? On parle de 23 M€ en prêts avantageux…

Ce n’est pas exactement ça. En 2017, le Gouvernement a décidé de réduire les allocations logement de 60 euros par mois et par locataire. Pour ne pas pénaliser leur pouvoir d’achat, les loyers ont dû baisser de 60 euros. Conséquence : Habitat du Gard a perdu 6,6 M€ de recettes. On a pris des mesures, on a réduit la voilure notamment sur l’entretien. Mais dites-moi, comment financer un projet de rénovation urbaine et continuer à entretenir l’ensemble de notre parc social (15 500 logements dans le Gard) ? C’était impossible ! Moi je veux bien participer à la rénovation urbaine mais je veux aussi continuer de m’occuper des locataires qui n’habitent pas dans ces quartiers et qui sont aussi en difficulté. Alors, nous avons rencontré le ministre du Logement, Julien Denormandie. L’entrevue devait durer un quart d’heure, elle a duré 2h30.

Que vous êtes-vous dit ?

Il nous a demandé de lui proposer des solutions pour financer l’Anru. Nous en avons présenté trois qui ont été retenues. D’abord, les démolitions seront prises à en charge à 100% par l’État. Ensuite, le taux de TVA dans le cadre de l’Anru passera de 10% à 5,5%. Enfin, les bailleurs sociaux bénéficieront de titres de recette : des prêts à faible taux d’intérêt remboursables plus tard. Aujourd’hui, on se félicite de l’action du ministre qui a pris le temps de nous écouter. Sans ces trois conditions, nous n’y serions pas allés.

Objectif Gard : Quelles sont les opérations les plus importantes ?

Franchement, elles le sont toutes. C’est compliqué de choisir… Peut-être la démolition de l’immeuble Bassano, au rond-point de l’hôpital à l’intersection entre la route d’Alès et l’avenue Kennedy. C’est visible, ça permet de donner un signal fort aux gens de ce quartier.

Comment détruire les tours ?

La tour Avogadro est l'un des points les plus haut de Nîmes. La destruction de cette tour a été estimé à 2 M€ (Photo : Coralie Mollaret)

Concernant la destruction des tours Avogadro et Jean-Perrin, où en êtes-vous ?

Pour moi c’est quasi acté. Ça fait partie des opérations anticipées. On a commencé le relogement des personnes (soit 57 familles relogées) et nous allons attaquer les études sur la démolition qui devrait intervenir en septembre 2021.

Quelle technique allez-vous employer pour détruire ces tours ?

Il y en a deux : le foudroyage ou la pelleteuse. Le bon côté du foudroyage, c’est que c’est hyper rapide. Seulement, ça demande une préparation démentielle. Pour la première tour Jean-Perrin, nous avions évacué le quartier et fermé l’autoroute, de peur que les conducteurs, surpris par l’explosion, ne causent des accidents. Cette fois, je pense qu’on utilisera la pelleteuse…

Enfin, détruire des logements sociaux, c’est vous priver de loyers. Comment faire pour ne pas mettre financièrement en danger Habitat du Gard ?

Grâce à la reconstitution de l’offre. Habitat du Gard démolira 754 logements sur cinq ans. Donc, il faut que nous reconstruisions 754 logements hors QPV (Quartier politique de la Ville). Nous avons toutefois négocié avec le Gouvernement pour que 20% de ces reconstructions se fasse dans ces quartiers. Les villages autour de Nîmes vont devoir quand même construire des logements sociaux. Il faut que l’on me propose du foncier, de la possibilité de construire... Aujourd’hui, il faut se battre. C’est un sujet un peu compliqué surtout à la vieille des élections municipales.

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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