Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 17.12.2019 - abdel-samari - 3 min  - vu 1808 fois

NÎMES En Marche : un Talon avec de l'estomac ?

Jérôme Talon, référent "En marche" dans le Gard (Photo AS/Objectif Gard)

Lors d'une conférence de presse en fin de semaine dernière, Jérôme Talon, le référent La République en marche (LREM) du Gard s'est exprimé sur le choix du parti présidentiel pour Nîmes. Choisi au détriment de David Tebib, le candidat qui avait sa préférence, c'est finalement le centriste Yvan Lachaud qu'appuiera le Bagnolais pour les municipales.

Après avoir pris le temps de rencontrer la cheffe de file pour Nîmes, Valérie Rouverand, Jérôme Talon s'est avancé devant la presse. Non sans une pointe d'amertume, il a déclaré tout de suite : "J'annonce officiellement mon soutien à Yvan Lachaud."

Valérie Rouverand et Jérôme Talon à la brasserie de la Grande Bourse de Nîmes Photo : AS / Objectif Gard

Il a attendu quelques jours avant de faire connaître son positionnement, le temps d'obtenir certainement des explications de la direction de La République en marche. Des explications sur un choix contraire au sien, lui qui militait depuis plusieurs mois pour un véritable ancrage local. "Mon choix personnel se portait vers une investiture En Marche. J'ai défendu le candidat Tebib qui me semblait être la meilleure option."

Ne critiquant pas le choix final de la direction nationale, mais n'en pensant pas moins, le référent gardois pointe toutefois "la longueur de la prise de décision [...] préjudiciable sur le terrain" et annonce "vous ne m'entendrez jamais critiquer David Tebib." Pour rappel, ce dernier a annoncé la veille sa candidature pour le fauteuil de maire et dans la foulée... sa démission de La République en marche.

Jérôme Talon l'assure, "depuis le début, j'ai été clair auprès des "marcheurs". Je me range derrière la décision du national. David Tebib est un mec bien. Humainement, j'ai eu de la peine lundi soir. Mais sur la liste de M. Lachaud, nous avons obtenu la présence de 20 adhérents En Marche. Vous savez, en politique, faut accepter les choix de sa direction." Et avaler des couleuvres ?

"C'est la philosophie d'En Marche de s'appuyer sur des femmes et des hommes d'expérience issus d'autres partis politiques et des visages neufs. Regardez les législatives ! Nous avons fait le choix de Françoise Dumas et Olivier Gaillard. Ce n'était pas des bébés en politique. Donc pour Yvan Lachaud, ma position est claire, je serai présent à ses côtés chaque fois qui me le demandera."

Le directeur de cabinet du maire de Bagnols est convaincu de la nécessité de cette alliance pour réussir : "Il faut à la fois prendre en compte une réalité de terrain avec des personnalités déjà engagées et de nouveaux candidats. Chacun devant respecter nos valeurs."

Et de poursuivre : "Mon rôle est de faire en sorte qu'il n'y ai pas de dissensions profondes jusqu'au soir du premier tour. Je suis garant de l'ensemble des "marcheurs" dans le Gard, tant que les règles élémentaires sont respectées."

"LREM n'est pas un parti traditionnel"

Avec près de 4 000 adhérents dans le Gard "dont 10% actifs sur le département", Jérôme Talon a du pain sur la planche et pas seulement à Nîmes. "LREM n'est pas un parti traditionnel. Sur le terrain, la mobilisation est plus ou moins forte. Nous avons un défi à relever car l'origine de notre mouvement s'est formée dans les zones très urbaines. Le Gard est un département rural. Nous devons donc réussir notre implantation petit à petit."

Plusieurs communes du Gard comptent déjà un candidat. C'est le cas par exemple à Bagnols, à Pont-Saint-Esprit, à Alès ou encore à Beaucaire. Et maintenant à Nîmes. "Mon objectif est d'être partout. Le soir du 22 mars 2020, je ferai les comptes." Quid de Saint-Gilles ou Vauvert ? "Je suis affligé par la position de Jean Denat vis-à-vis de notre mouvement. Pour quelqu'un qui défendait il n'y a pas si longtemps son grand ami Manuel Valls... Aujourd'hui, il joue la carte du plus à Gauche, tu meurs." Pas certain qu'avec ce type de remarque le maire socialiste de Vauvert et premier secrétaire du PS dans le Gard lui ouvre grand les bras. Comme peut-être d'ailleurs de nombreux Gardois qui, entre la réforme des retraites contestées et le retour au premier plan des anciennes pratiques politiques, adopteront la stratégie du petit pas...

Quoi qu'il en soit, déjugé par les instances nationales du mouvement, le responsable gardois de LREM devra maintenant montrer qu'il reste le patron et qu'il y a de l'estomac dans le Talon pour réussir une unité qui ne soit pas seulement de façade...

Abdel SAMARI

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