Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 07.01.2020 - elodie-boschet - 2 min  - vu 6066 fois

FAIT DU JOUR Le cauchemar des riverains de la route de Saint-Jean-du-Pin à Alès

Les riverains de la route de Saint-Jean-du-Pin ne se sentent pas en sécurité. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Depuis des années, les habitants de la route de Saint-Jean-du-Pin, à Alès, dénoncent la dangerosité de cet axe où motards et automobilistes circulent à toute vitesse, souvent bien au-dessus de la limite autorisée. Ils réclament des solutions aux pouvoirs publics. Sans succès.

Lorsqu’ils se sont installés dans cette maison, il y a deux ans, Françoise et Alain pensaient y couler une retraite heureuse. « L’agence immobilière nous a dit que l’on serait très bien ici et que la route était juste touristique et peu passante », raconte Françoise. Loin du calme auquel il aspirait, le couple vit finalement un calvaire entre les motards qui poussent leur bolide à 120 km/h et certains automobilistes qui se croient sur une piste de rallye sur une portion où la vitesse est limitée à 50 km/h. « On ne vit pas. Quand on sort, on a peur. Et l’été c’est l’enfer. Je ne sors pas de chez moi et je ne profite pas de mon jardin », soupire Françoise.

Une fille de 23 ans tuée en 1993

À quelques mètres de là, leurs voisins sont confrontés au même problème. Et il ne date pas d’hier. Ceux qui vivent ici depuis longtemps se souviennent du terrible drame qui s’est joué sur cette route, en mai 1993. « Un fou en moto a tué ma fille, lâche Andrée, 80 ans. Le motard a doublé un automobiliste à toute vitesse et ma fille arrivait en voiture juste en face. Elle est morte sur le coup alors qu’elle n’avait que 23 ans. Lui, il a été légèrement blessé. »

Suite à cette tragédie, « des ralentisseurs avaient été aménagés avant d’être enlevés, environ un an plus tard », indique Roger, 80 ans, qui a toujours vécu au bord de cette route.

« Ici, c’est le deuxième Pôle mécanique d’Alès »

Les années ont passé et les accidents se sont multipliés. « Ici, c’est le deuxième Pôle mécanique d’Alès ! », s’agace Roger. « Bien qu’il y ait la ligne blanche, renchérit Françoise, certains s’amusent à faire la course côte à côte. Si une voiture arrive en face, c’est catastrophique. Imaginez-vous, c’est toute une famille qui pourrait être décimée ! » Et à en croire Stéphanie, mère de deux enfants qui habite ici depuis vingt ans, « c’est de pire en pire. »

Pour éviter de futurs drames et vivre plus paisiblement chez eux, les riverains ont interpellé à plusieurs reprises le maire d'Alès, Max Roustan. « Il s’en fout complètement ! », fustige Andrée. « On nous répond que nous devrions être satisfaits car nous avons le radar pédagogique. Sauf que ça ne change rien du tout. Ce qu’il faut, c’est un radar fixe ou des ralentisseurs, réclament les habitants. Il y a quand même 6 000 voitures qui passent sur cette route chaque jour ! »

Commune ou Département ?

Mais selon Roger, mairie et Département n’auraient de cesse de se renvoyer la balle : « Du côté de la mairie, on nous dit que cet axe incombe au Conseil départemental. » Mais Roger s’appuie sur le code général des collectivités territoriales pour démontrer le contraire : « Le maire est le seul responsable d’assurer la sécurité sur cette route. Il dispose des pouvoirs de police de la circulation. Ce n’est qu’une question de volonté. » Mais pour l’heure, rien ne semble bouger à part les voitures et les motos qui n’en finissent pas de rouler à tombeau ouvert sous les yeux d’habitants exaspérés.

Élodie Boschet

Elodie Boschet

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