Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 16.01.2020 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1785 fois

LE 7H50 de Jean-Paul Fournier : « Les Nîmois sont attachés à leur maire »

Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes et candidat à sa succession aux municipales des 15 et 22 mars (Photo : Abdel SAMARI)

En tête de notre sondage OpinionWay pour le premier tour des Municipales de mars, le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, livre son analyse des résultats. Entretien. 

Objectif Gard : D'après notre sondage, vous seriez largement en tête du premier tour des Municipales avec 32% d'intentions de vote. Finalement, vous n’avez jamais eu besoin de votre ex-allié, Yvan Lachaud, pour gagner... 

Jean-Paul Fournier : Je vous rassure, je ne comptais pas avoir besoin de lui. Yvan Lachaud fait son parcours, moi le mien. Je me suis trompé sur ce type. 

« Mon parti, c’est Nîmes » 

Aux dernières élections, notamment en 2014, vous vous êtes unis en lui cédant la présidence de l’Agglo de Nîmes métropole. Pourquoi ? 

Je le reconnais, ça a été une erreur. La pire. Je regrette de ne pas être parti seul. Je suis le maire sortant, les Nîmois me connaissent et m’apprécient. Surtout si j’en crois les résultats de votre sondage. Je pense que le travail, ces dernières années, a bien été mené. J’ai pas mal de retours positifs des gens que je rencontre.   

Dans cette période où beaucoup prônent le renouveau, les Nîmois continueraient à vous faire confiance malgré votre âge. Comment l’expliquez-vous ? 

(Il sourit) Bon, je ne suis plus tout jeune, c’est vrai. Mais je pense que l’expérience compte et je me sens encore en forme ! Les Nîmois sont attachés à leur maire. Et puis, j’aime cette ville. Je crois que je l’ai prouvé et je compte bien encore faire des choses. Concernant le renouvellement, notre liste sera fortement marquée par 40% de nouveaux candidats par rapport à 2014. Ce soir, lors de l’inauguration de notre permanence, j’annoncerai les six premiers candidats avec trois nouveaux et trois anciens. 

Depuis votre divorce avec les centristes, des places étaient libres... 

Effectivement puisqu’ils avaient 12 postes.

Cette fois, vous avez choisi de présenter une liste apolitique. Craignez-vous que le logo Les Républicains effraie les Nîmois ? 

Je suis toujours Républicain mais je n’ai pas besoin de cette estampille. Le parti a connu pas mal de problèmes c'est vrai, mais ce n’est pas pour ça que je le quitte. Je n’ai pas besoin de ce soutien, mon parti c’est Nîmes. En revanche, les gens savent que je suis de Droite. On reçoit la semaine prochaine notre président, Christian Jacob, pour les vœux aux militants. 

Plus étrange, vous séduisez les électeurs qui ont voté Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles 2017. Comment l’expliquez-vous ? Avez-vous une faucille et un marteau sous le bureau ?

Le fait que je sois contre les extrêmes est important. J’ai toujours dit comment je me situais. Des gens de Gauche me le disent : "Je vais voter pour vous, vous avez fait beaucoup de choses et vous êtes accessible"... même si je suis un peu réservé.

« C’est l’auberge espagnole ! »

Autre surprise de notre sondage : le score de Daniel Richard. Le candidat soutenu par les écologistes se place juste derrière vous avec 21% d'intention de vote. Comment analysez-vous sa percée ? 

Daniel Richard a fait un large rassemblement avec Jean-Paul Boré (ex-candidat aux Municipales 2014, ndlr), le socialiste Jérôme Puech, les insoumis...  C’est l’auberge espagnole ! Je ne sais pas si Daniel Richard est vraiment de Gauche quand on voit son parcours. L’amalgame des mélenchonistes avec lui est surprenant. Ensuite, les "verts'' ont le vent en poupe. On l’a vu pour les Européennes.

Pensez-vous en avoir fait suffisamment en matière d’écologie ? 

On n'en fait jamais assez fait. Mais quand même : 4 200 arbres ont été plantés pendant mes mandats ! C’est important. J’ai prévu de faire un certain nombre de choses pour le prochain mandat : des pistes cyclables, des bâtiments photovoltaïques… Tout le monde est d’accord pour dire que la nature doit reprendre ses droits.

Comment expliquez-vous la perte de vitesse du candidat Rassemblement national qui arrive en troisième position avec 18% ? 

On observe surtout cette baisse dans les grandes villes. Le score de votre sondage est étonnant, je pensais qu’il serait au-delà de 20%. À Nîmes, ils n’ont pas fait grand chose. Ils sont systématiquement contre ce que nous proposons, sans parfois expliquer leur démarche. Ils sont contre les associations, la police municipale qui, selon eux, n’en fait pas assez. Vous savez, recruter des agents, ce n’est pas simple. On a doublé les effectifs mais il faut beaucoup investir dans les formations… Et puis, à part Yoann Gillet, on n’entend jamais les six autres élus RN.

Concernant le second tour des Municipales, avec qui pourriez-vous vous allier ? Le président de l'USAM, David Tebib, est-il une option ? 

C’est à lui qu’il faut le demander. Mais avec un score de 4% d’après votre sondage, il n'y a pas de fusion possible. Il ne pourrait pas négocier. Après, la campagne n’a pas complètement démarrée. Je souhaite que les personnes qui sont avec nous au premier tour, le restent au second tour.

« Yvan Lachaud s'est roulé par terre »

Yvan Lachaud, ex-adjoint aux fiances de la Ville de Nîmes, et Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes (Photo : Coralie Mollaret)

Enfin, Yvan Lachaud est à la peine. Votre ex-adjoint se place en quatrième position avec 15% des intentions de vote. Ça vous redonne le sourire ? 

C’est ce que nous avions imaginé. Yvan Lachaud a fait le maximum pour être connu, comme lors de l’inauguration de la T2 encore en chantier qu'il a fait à la va-vite. C'est une preuve d’amateurisme. Et puis, ça ne lui a pas servi d’obtenir l’étiquette La République en marche, pour laquelle il s'est roulé par terre. C’est pareil pour le MoDem avec François Bayrou (mis en examen, ndlr). Après, votre sondage n'est qu'une photographie de l’instant. Il faut rester prudent. 

Propos recueillis par Coralie Mollaret et Abdel Samari

Coralie Mollaret

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