Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 17.01.2020 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 13101 fois

FAIT DU JOUR Sondage exclusif Municipales : à Nîmes, Jean-Paul Fournier donné gagnant

À deux mois des élections municipales, Objectif Gard a fait réaliser un sondage par l'institut OpinionWay sur les intentions de vote au premier et second tour éventuel à Nîmes.
Photo AS / Objectif Gard

Suite et fin de notre sondage exclusif OpinionWay sur les Municipales à Nîmes. Donné en tête du premier tour, le maire Jean-Paul Fournier continue de semer ses adversaires dans l'éventualité plus que probable d'un second tour. Il creuse l’écart, qu’il y ait ou non la présence de son ennemi politique, Yvan Lachaud. 

À deux mois des Municipales, Objectif Gard crée l’événement, en publiant les résultats de son sondage OpinionWay (*) sur les intentions de vote des électeurs nîmois. Hier, nous vous dévoilions les résultats du premier tour de scrutin. Plébiscité par une majorité de ses administrés, le maire sortant, Jean-Paul Fournier, se place en première position avec 32%. 

Derrière lui, le candidat écologiste Daniel Richard joue les trouble-fête en récoltant 21% d'intentions de vote. Le challenger se dresse ainsi en premier rival du maire sortant. Le Rassemblement national de Yoann Gillet s'installe la troisième place avec 18%. Enfin, déception pour Yvan Lachaud : le président de Nîmes métropole, soutenu par La République en marche, voit ses espoirs de devenir maire s'amenuiser avec 15%.

Ce sondage n'est qu'une photographie du paysage politique à un temps donné. Il ne préjuge en rien des résultats du scrutin, même s'il donne quelques indications sur les forces en présence. À ce stade, ces quatre candidats qui ont réalisé plus de 10% seraient qualifiés pour le second tour. OpinionWay a testé pour Objectif Gard deux scénarios de second tour avec et sans le candidat Yvan Lachaud, susceptible de se désister face à la menace de l'extrême-Droite. 

Jean-Paul Fournier, grand favori 

Toujours sur la foi de cette consultation opérée sur un échantillon de la population, le principal enseignement d'un éventuel second est la victoire annoncée de Jean-Paul Fournier. Quadrangulaire ? Triangulaire ? Même pas peur ! Le sortant creuserait l’écart d’une dizaine de points avec son adversaire écologiste. Sur les mêmes critères retenus pour le premier tour, il apparait que l'édile est connu et apprécié de ses électeurs. Au bout de 20 ans de mandat, dans une atmosphère politique incertaine, il inspire confiance pour avoir fait ses preuves à la tête de la ville préfecture. 

Mais à y regarder de plus près, les réserves de voix de Jean-Paul Fournier sont limitées dans l'hypothèse de la présence de son rival centriste. Lors d'une éventuelle quadrangulaire, le maire-candidat progresserait de trois points seulement entre le premier et second tour.

Au deuxième tour, le "républicain" ramènerait vers lui des électeurs de François Fillon (+11%) de la Présidentielle de 2017, qui se sont laissés tenter par Yvan Lachaud, ou ceux de Daniel Richard lors du premier tour. Il conforterait aussi son socle d’électeurs mélenchonistes et macronistes. Comme si, la construction d’un futur Palais des congrès n’avait pas de couleur politique. 

Si Jean-Paul Fournier veut s'assurer d'une victoire, il a tout intérêt à ce qu’Yvan Lachaud se retire. En triangulaire, il conforterait sa dynamique avec 44% d’intentions de vote (contre 35% en quadrangulaire). Cette fois, l'homme de Droite bénéficierait des plus gros reports de voix des électeurs d’Emmanuel Macron, orphelins du candidat Lachaud. Jean-Paul Fournier grappillerait même quelques points du côté des électeurs d'extrême-Droite, se tournant visiblement vers celui qui apparaît le plus à même de l'emporter.

Daniel Richard n’a pas dit son dernier mot

Attention tout de même… Si Jean-Paul Fournier est donné gagnant, il ne doit pas sous-estimer le trublion écolo Daniel Richard. Cet extra-terrestre de la politique nîmoise poursuit sa prouesse au second tour, en conservant sa deuxième place. Preuve une fois encore qu'inondations, incendies et coup de chaud estivaux ont fait réfléchir les Nîmois. Dans un scénario de quadrangulaire, le candidat décrocherai 25% des intentions de vote et 32% en triangulaire. Ça alors ! Comme Jean-Paul Fournier, Daniel Richard profiterait également des voix d’Yvan Lachaud dans un match à trois.

Selon les perspectives données par notre sondage, l’ex-patron des 3 Suisses consoliderait sa Gauche tout en attirant 11% d’électeurs macronistes en plus. Des électeurs du président de l'Agglo enclins à l'écologie ? Et si ce candidat "ni de Droite, ni de Gauche" avait une bonne stratégie ? À deux mois du scrutin, l'écologiste pourrait avoir une marge de progression. Son alliance avec une partie de la Gauche (socialistes, insoumis…) n’a pas encore produit tous ses effets et le candidat peut encore combler son déficit de notoriété. À Nîmes, indéniablement Daniel Richard se présente aujourd'hui comme un adversaire sérieux du premier édile. 

Gillet et Lachaud à la peine 

Si pour les Verts il y a de l’espoir, c’est moins le cas des candidats du Rassemblement national et d’En Marche-MoDem. Avec 24%, Yoann Gillet affiche la plus forte progression de cet entre-deux-tours. Mais c'est insuffisant pour remporter la bataille. Une partie des électeurs de Marine Le Pen, notamment les plus de 65 ans, feraient davantage confiance à Jean-Paul Fournier qu’à Yoann Gillet. Dans les grandes villes, l’extrême-Droite se confronte à un manque de crédibilité cumulé à une absence de report de voix. 

Quant à Yvan Lachaud, pour lui la partie va être compliquée. Très compliquée. Entre le premier et le second tour, le président de Nîmes Métropole ne progresserait que d’un petit point, s'établissant à 16%. Difficile dès lors pour le centriste de trouver de quoi abonder le nombre de ses partisans. Mais comment expliquer un tel résultat ? Yvan Lachaud paierait-il son maladroit « gavé grave » sur France 2 concernant la gestion de l’eau par la Saur et l'Agglo ? Les Nîmois ont-ils encore du mal à identifier et à se familiariser avec cette Agglo qu’il préside depuis six ans ? Yvan Lachaud n'est-il pas simplement condamné à vivre dans l’ombre de Jean-Paul Fournier ? Une chose est sûre, à Nîmes, il y aura un avant et un après mars 2020. 

Coralie Mollaret (avec Abdel Samari)

coralie.mollaret@objectifgard.com

(*) Ce sondage a été réalisé entre le 9 et le 11 janvier 2020 sur un échantillon de 500 personnes inscrites sur les listes électorales ou ayant l'intention de le faire, issues d’un panel de 754 personnes représentatives de la population de la ville de Nîmes âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de quartier de résidence.

Coralie Mollaret

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