Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 18.01.2020 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 2104 fois

MUNICIPALES À Saint-Gilles, les frontistes veulent en découdre

Ce vendredi matin depuis le restaurant le Mirador (Photo : Coralie Mollaret)

Christophe Lefèvre, 49 ans et père de deux enfants, est gestionnaire de patrimoine immobilier. Il est installé depuis 18 ans à Saint-Gilles (Photo : Coralie Mollaret)

L’élu d’opposition et candidat aux Municipales des 15 et 22 mars, Christophe Lefèvre, a donné « le top départ » de sa campagne. 

C’est bien entouré que Christophe Lefèvre est entré en campagne, ce vendredi matin. Aux côtés du député européen Gilbert Collard (ex-tête de liste aux Municipales 2014 à Saint-Gilles) et des Meizonnet père et fils(*), le conseiller municipal d’opposition est officiellement entré en campagne.

Nationalisation du scrutin  

Histoire de raviver la flamme bleu marine, Gilbert Collard a dressé un parallèle entre la récente « déclaration de candidature de Marine Le Pen aux Présidentielles de 2022 » et celle du candidat Lefèvre. Se raccrocher à la politique nationale, voilà l’un des angles d’attaque du Rassemblement National. Un discours qui séduit les électeurs contestataires, nombreux en Petite Camargue. Ex-député de la deuxième circonscription, Gilbert Collard en sait quelques chose. Avec difficultés, il était venu à bout de Marie Sara, aux Législatives de 2017, dans la foulée de l’élection d’Emmanuel Macron.

Alors, pour tenter de décrédibiliser la candidature du maire sortant, Eddy Valadier, les frontistes cognent : « M.Valadier est le candidat de La République en marche ! Les Républicains n’ont pas de représentant !  » Une attaque qu'Eddy Valadier avait anticipée : « tout le monde sait que je suis encarté chez Les Républicains. J’ai le soutien de ma famille politique mais aux municipales, je ne fais pas de politique nationale. » Qu'importe pour Nicolas Meizonnet qui conforte la stratégie du candidat RN : « Au Département, il s’est abstenu sur la rallonge pour l'accompagnement des mineurs étrangers (après avoir voté contre la première fois, Ndlr). Il est socialo-écolo-communo-compatible. » Ce qui fait un sacré panel d'électeurs potentiels… 

Haro sur Eddy Valadier

Gare toutefois à ne pas se tromper de scrutin. Aux municipales, les électeurs sont attentifs à la personnalité de leur maire et perçoivent assez bien leurs réalisations ou absence de réalisation. À Saint-Gilles, le combat est difficile pour l’extrême-droite. Avec ses nombreux aménagements, le sortant Eddy Valadier part en favori. Pour Christophe Lefèvre, le bilan Valadier, « c’est surtout celui d’un chef de chantier. » 

La rénovation de l’abbatiale ? « Gilbert Collard avait déjà pris contact avec la ministre de la Culture. » Le pont du canal du Rhône à Sète : « ce n’est pas le maire, mais le Département et la Région… » Traduisez : le maire n’a pas de talent particulier pour monter et défendre les dossiers auprès des autres collectivités. D’ailleurs, pour l’extrême-droite, la pluie de subventions qui a inondé Saint-Gilles « est liée à la présence forte du Rassemblement national. » Un angle d’attaque qui peut cette fois poser question : si la mairie touche autant d’argent avec Eddy Valadier, pourquoi changer ? 

Logement sociaux : info ou intox ?

Pourquoi changer ? Parce que Christophe Lefèvre aurait  découvert « la face cachée » de ces crédits sonnants et trébuchants. Selon le frontiste, Saint-Gilles aurait vocation à devenir « un ghetto » avec l’arrivée de Nîmois, touchés par le programme de rénovation urbaine, logés dans de nouveaux logements sociaux. Le candidat en veut d’ailleurs pour preuve la nouvelle station d’épuration capable de traiter les rejets de 24 000 habitants. 

Des accusations réfutées en bloc par Eddy Valadier : « nous avons obtenu une exonération de nos obligations de création de logements sociaux cette année et dans le PLH (Plan Local de l’Habitat) de Nîmes métropole, il est écrit noir sur blanc : Saint-Gilles ne prendra pas part à la reconstitution de l’offre de logement sociaux dans le cadre de l’ANRU. »

À Saint-Gilles, la campagne promet visiblement d’être harassante. « On te souhaite d’être élu et pourquoi pas dès le premier tour ! », lance Nicolas Meizonnet à Christophe Lefèvre, provoquant une petite moue sur le visage de Gilbert Collard qui, une fois n'est pas coutume, n’est pas enclin à trop d’exagération. 

Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com    

*Jean-Louis Meizonnet est candidat aux municipales de Vauvert et Nicolas Meizonnet est conseiller départemental. Dans l’attente du jugement concernant un recours déposé dans le cadre des élections Européennes, il pourrait devenir le député de la 2ème circonscription du Gard.  

Coralie Mollaret

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