Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 23.01.2020 - anthony-maurin - 5 min  - vu 420 fois

LE 7H50 de Christophe Beth : "C’est une année record avec 655 000 visiteurs"

Christophe Beth, directeur de Culturespaces à Nîmes et Orange (Photo AS/Objectif Gard)

Directeur des sites de Nîmes et d’Orange pour le compte de Culturespaces, Christophe Beth, évoque pour Objectif Gard l’avenir de la société qui gère les trois monuments antiques de la cité des Antonin et qui organise les Grands jeux romains et depuis 2019 les Nuits de Nemaus. Fin 2020 aura lieu le renouvellement de la délégation de service public (DSP) qui lie la Ville à Culturespaces depuis cinq ans. Entretien.

Objectif Gard : Les chiffres du tourisme à Nîmes se portent-ils bien ?

Christophe Beth : C’est une année record avec 655 000 visiteurs, soit 24 % de plus qu’en 2018. Nous dépassons les 130 000 à la Maison carrée mais je pense que nous pouvons faire mieux. Quand nous sommes arrivés, il n’y en avait même pas 50 000… Aux arènes avec 407 000 entrées, c’est la meilleure fréquentation depuis toujours. C’est près du double par rapport à l’amphithéâtre arlésien. Pour la Tour Magne, nous avons réalisé 115 000 visites alors que le monument n’est pas facile ! Maintenant, il y a toujours de la marge pour augmenter les chiffres du tourisme à Nîmes, nous devons attirer plus de monde et surtout plus de groupes.

À l’heure où le monde entier voyage, comment se positionne Culturespaces ?

Nous sommes curieux de tout ce qui se passe en France comme à l’étranger. Nous voyageons, nous regardons, nous échangeons nos expériences… Nous faisons partie de nombreux clubs de sites touristiques, d’attraction et de loisirs. Nous échangeons beaucoup lors de séminaires notamment. La politique tarifaire est un peu en-dessous de ce qu’on devrait pratiquer mais c’est une volonté commune de la Ville et de Culturespaces d’avoir des prix attractifs et accessibles. Nous sommes dans le juste milieu, les pass et les combinés avec d’autres sites comme le Pont du Gard ou le Musée de la romanité fonctionnent bien pour offrir une belle dynamique à notre territoire. Nous nous inscrivons dans cet esprit collectif, chose que l’on n’attend pas forcément d’une société privée.

Et pour les deux événements que sont les Grands jeux romains et les Nuits de Nemaus ?

Pour les Grands jeux romains, notre public est composé à 60 % de Gardois, d’habitants d’Occitanie, de 10 % de Français et de moins de 1% d’étrangers. Pour les Nuits de Nemaus, on voit bizarrement moins de Nîmois (28 %) que d’Avignonnais mais il y a tout de même 40 % de Gardois et plus d’étrangers que pour les GJR même si nous sommes à moins de 5 % du chiffre total des entrées.

Les objectifs 2020 sont-ils établis ?

Nous avons deux événements qui fonctionnent bien. Un déjà bien ancrée, les Grands jeux romains, l’autre, les Nuits de Nemaus, où nous avons tout à construire si nous voulons que ça dure. Il nous faut creuser des fondations, travailler le contenu avec les équipes et développer tout cela. Cette année par exemple, j’ai recruté deux CDI pour les événements ! C’est nécessaire, c’est aussi de la promotion. Nous devons consolider ces deux grands événements sur le plan organisationnel. Nous faisons aussi des mises à jour, dès le mois d’avril pour l’escape game des arènes. Nous allons en créer un plus simple pour un public plus jeune. L’an passé, mes chiffres s’arrêtent à novembre mais 7 000 personnes ont participé à Nemaus, le trésor des Volques. Cette année, nos objectifs sont structurels, il est important d’alterner création et consolidation.

Et les budgets ?

Nous sommes sur un million d’euros pour les deux grands événements. Notre bilan 2019 a été bon grâce notamment aux quatre spectacles des Nuits de Nemaus. Nous voulons l’excellence dans le tourisme et ce qui la définie, c’est le visiteur. S’il sent qu’il est bien reçu, on a gagné ! Nous renouvelons régulièrement nos équipements, nous modifions notre accueil et nous mettons au mieux en valeur ces trois magnifiques monuments. Par exemple, nous faisons 30 000 euros d’investissements dans du matériel pour la Maison carrée. Il fallait faire des mises à jour. Avec 17 salariés permanents et 40 en saison, Culturespaces peut aussi compter sur la fidélité de 200 bénévoles pour les Grands jeux romains et maintenant un nouvel apport avec les Amis de Nemaus.

Que peut-on vous souhaiter en cette année décisive ?

J’espère que pour Nîmes et ses monuments, nous pourrons continuer notre travail. Je m’éclate, je suis heureux. C’est chouette que ce genre d’événements prennent de l’ampleur. J’espère que cela va durer avec la liberté et l’autonomie qu’on leur connaît, nécessaires à la création. Dans toute création il y a la dimension humaine, c’est la beauté de cet accord qui passionne. En tout cas, 2020 commence très bien !

Après une vraie année pleine et une deuxième bien entamée, comment vous trouvez-vous à Nîmes ?

J’aime bien Nîmes, j’aime y vivre. C’est une ville à taille humaine où il fait bon vivre et où l’on ne se sent pas oppressé. On peut faire le tour de la ville en un jour et découvrir de nombreuses choses sans se perdre ! C’est aussi rassurant pour un touriste. Nous ne sommes pas comme à Florence mais on a aussi nos terrasses, nos monuments et notre joli centre-ville. Et puis, ne dit-on pas souvent que se sont les étrangers qui font Nîmes !

Cette la deuxième saison pour Les Nuits de Nemaus. Que vont découvrir les spectateurs en août prochain ?

Les Nuits de Nemaus seront aussi les Nuits 2 Nemaus ! La trame sera la même car Nîmes n’a qu’une histoire mais ce qui compte aussi pour ce conte, c’est le spectacle. On va rajouter une scène, en modifier d’autres, développer les effets et les décors… Chaque année verra quelque chose de neuf. On peut se projeter, on ne s’interdit rien. Il faut se démarquer mais nous devons rester sur l’enracinement dans notre histoire. Si on ne veut rien s’interdire, il manque du budget mais c’est déjà très bien comme ça !

Les Grands jeux romains soufflent leur dixième bougie mais l’aventure humaine est toujours mouvante. Où en êtes-vous ?

Actuellement, nous allons entrer dans la phase de répétition, le scénario est déjà écrit, nous devons le mettre en scène. Tout se présente très bien car nous avons toujours un an d’avance sur l’événement, c’est un bon délai pour faire correctement les choses. Nous allons, comme chaque année, annoncer la thématique 2021 à l’issue des spectacles même si nous ne travaillons peut-être pour rien à cause du renouvellement de la DSP qui prend fin cette année. Nous ne voulons pas stopper la dynamique même si la marque des Grands jeux romains appartient à Culturespaces. Il faut rester humble, tout met du temps à se construire. Au spectacle 2020, nous verrons de nombreuses machines de siège ! C’est le gros du travail des décors de cette année. Avec CPPP, la société gardoise qui les fait, nous nous inscrivons sur du long terme. Sur le long terme, c’est l’humain qui parle et si l’équipe est bien soudée, c’est parce que ça lui plaît d’être là !

Votre collaboration avec les anciens se poursuit-elle toujours pour les GJR et les NM ?

Oui, bien sûr. Nous avons parlé et fait le nécessaire pour que ces aventures se poursuivent comme elles ont commencées. Nous voulons 200 bénévoles maximum pour les Nuits de Nemaus mais nous avons déjà une grande partie d’entre eux qui revient et qui participera aussi aux GJR pour une cinquantaine de personne environ. Il y a de la demande et ça, cette bonne humeur et ce désir de participer, ça vaut toutes les DSP ou tous les spectacles. C’est du lien social, des rencontres. On s’ouvre à des gens différents, c’est enrichissant pour tous.

Propos recueillis par Anthony Maurin (avec Abdel Samari)

Les Nuits de Nemaus auront lieu les 6, 7, 10 et 11 août prochains. La billetterie sera bientôt ouverte et les tarifs, comme pour ceux des GJR, seront inchangés.

Anthony Maurin

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