Quarante ans que Jocelyne Gayte est commerçante à Bagnols. Elle en a vu passer des habitants dans sa crêperie au 75, rue de la République. À quelques jours de la Chandeleur, la commerçante devra jongler entre ses fourneaux et sa campagne. Car oui, elle se présente comme candidate aux municipales avec sa liste "Passionnément bagnolais", sous l'étiquette Les Républicains (LR). 

Elle y est encartée depuis une vingtaine d'années. Pas étrangère à la politique locale, elle a déjà chaussé les bottes d'élue de 2001 à 2008 sous René Cret, au commerce et au logement social. Pour les municipales 2020, elle a décidé de prendre les devants en se présentant comme tête de liste : "À Bagnols, il y a une liste à l'extrême-Droite et celle de Jean-Yves Chapelet, plutôt à Gauche. Il manque un juste milieu", justifie-t-elle.

Pourtant, la liste de Corine Martin (investie par le Rassemblement national) se présente comme un rassemblement des Droites. Et certains de ses colistiers n'auraient pas été contre un soutien supplémentaire du côté des "républicains". "Pour moi, c'est inconcevable de faire union avec ces gens-là, c'est une ligne que je ne franchirai jamais", rétorque fermement Jocelyne Gayte.

Celle-ci sait déjà quel sera le point fort de son programme : construire un deuxième pont enjambant la Cèze. Un projet colossal mais ayant la main sur les études de faisabilité, la candidate est confiante. "Il n'y a pas eu d'investissement pendant 12 ans. Bagnols s'est dégradée", lance-t-elle. Elle veut aussi arrêter d'augmenter la fiscalité à Bagnols qui "empêche les personnes de s'installer ici."

Un arrêté de fermeture "des commerces à tendance communautaire"

à 22 heures

En tant que commerçante, elle ne pouvait pas passer à côté du volet attractivité : "Il faut faire venir les boutiques qui manquent et pour cela, mieux vaut mener des études de marché avant. Là, on a des ongleries et de la restauration rapide qui s'installent à tous les coins de rue." Elle prévoit aussi un arrêté demandant la fermeture "des commerces à tendance communautaire" à 22 heures (épicerie de nuit, alimentation générale...). "Ça évitera aux gens qui habitent à côté de subir les nuisances sonores et les trafics qui vont avec", selon la candidate qui qualifie Bagnols de ville avec des "problèmes d'insécurité". Elle-même a subi un vol il y a moins d'un an alors elle souhaite une surveillance 24 heures sur 24.

Autre point pour le centre-ville, elle veut garder le musée au-dessus de la mairie, pas qu'il soit déplacé aux Escanaux. "Il y a une cour intérieure dans l'Hôtel de ville. Il suffit d'y construire un ascenseur pour faire un accès aux personnes à mobilité réduite", solutionne-t-elle. Elle imagine aussi, un samedi par mois, une animation avec des fanfares pour faire venir du monde dans les rues et un marché nocturne hebdomadaire qui s'installerait l'été: "Cette paupérisation de la population vient en partie de la multiplication des logements sociaux. Je ne veux plus qu'on en construise."

En parallèle, Jocelyne Gayte pense aux élections intercommunales "mais les gens quand ils votent, c'est pour leur maire, ils ne se rendent pas compte qu'ils votent aussi pour des conseillers communautaires". Elle reproche au président actuel un "manque d'écoute" et espère que l'opposition sera plus présente au sein du conseil. La candidate ne prévoit pas de louer un local de campagne, elle a déjà pignon sur rue avec sa crêperie et reste disponible sur sa page Facebook "Passionnément bagnolais".

Marie Meunier