Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 27.01.2020 - thierry-allard - 3 min  - vu 696 fois

FAIT DU JOUR Gard rhodanien : les entreprises s’ouvrent aux jeunes en situation de handicap

Lors de la réunion d'information de Grisbi, jeudi dernier à l'IME des Hamelines, à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Dans deux mois, ils seront une trentaine à faire un stage d’observation de trois jours en entreprise. Rien d’exceptionnel, sauf que ces jeunes sont des élèves de l’Institut médico éducatif (IME) des Hamelines, à Bagnols.

Des élèves « qui nous sont orientés par la Maison départementale des personnes handicapées en raison d’une déficience intellectuelle légère à moyenne », présente Julien Lovera, chef du service Institut médico-professionnel aux Hamelines. « Des jeunes qui ont des difficultés », comme préfère les définir Julien Lovera. Des jeunes en situation de handicap, pour poser les mots.

Au service médico-professionnel, 36 jeunes d’entre 15 et 20 ans apprennent différents métiers à travers des ateliers, notamment autour des métiers de la restauration. Dans ce restaurant d’application situé dans les locaux de l’IME, les élèves cuisinent à partir de produits frais et font le service. « L’objectif est qu’en sortant de l’IME, ils aient accès à un emploi, qu’ils partent en étant autonomes », poursuit Julien Lovera.

Seulement voilà, « là où les jeunes en classe de Troisième ont tous leur stage d’observation, nos jeunes n’ont rien, alors que ce sont eux qui en ont peut-être le plus besoin et qu’ils sont les plus motivés », pose le chef de service. Or, les jeunes sont demandeurs : « Certains nous disent de plus en plus qu’ils ne veulent pas grandir avec cette étiquette du handicap », poursuit-il. Dans ce cas, l’inclusion hors du milieu protégé - comme les ESAT (Établissements et services d’aide par le travail) -, comprendre au sein des entreprises du milieu ordinaire, est recherchée. Notamment « pour travailler le savoir-être, la ponctualité, la politesse et la présentation », précise Julien Lovera. Et donc pas forcément dans la restauration, la blanchisserie ou encore les espaces verts, qui sont travaillés au sein de l’IME.

C’est là que le groupement d’entreprises du service, du bâtiment et de l’industrie du Gard rhodanien, Grisbi, rentre en jeu, et plus précisément son vice-président, Jean-Baptiste Honorin. L’homme est formateur et à la tête d’Handiwork qui, comme son nom l’indique, accompagne des personnes en situation de handicap au sein des entreprises. L’idée qu’il propose aux 135 membres qui composent Grisbi est simple : « Permettre aux jeunes de l’IME de faire des stages en entreprise comme tous les jeunes de leur âge. » Des stages accompagnés par les équipes de l’IME, qui seront là pour répondre à toutes les interrogations des entrepreneurs.

« Un point de départ »

Une trentaine de jeunes est fléchée par l’IME, il faut donc trouver autant d’entreprises. C’est bien parti. Jeudi dernier, Grisbi et l’IME organisaient une réunion d’information au restaurant d’application des Hamelines, à laquelle près de trente entreprises de Grisbi ont répondu présent. Parmi eux, deux entreprises qui ont déjà pris un peu d’avance : Bricomarché Bagnols et Renault Bagnols. Le premier accueille des jeunes en situation de handicap depuis plusieurs années via Handiwork, avec succès. Le second accueille chaque jeudi après-midi des jeunes de l’IME pour leur apprendre à nettoyer les voitures dans le cadre d’un atelier pro. « C’est valorisant pour les jeunes d’aller chez un employeur du milieu ordinaire », commente Julien Lovera.

Surtout que « ces jeunes-là ont l’habitude de travailler », rappelle Jean-Baptiste Honorin. Une évidence pour quiconque a déjà poussé les portes du restaurant d’application, ouvert à tous publics sur réservation. Un préalable compte tenu du fait que, et c’est paradoxal au regard de leurs difficultés, les jeunes de l’IME doivent « entamer leur réflexion autour de leur projet professionnel autour de 16 ans », note Julien Lovera. Dans ce cadre contraint, le soutien des entreprises du territoire pour les aider à trouver leur voie est bon à prendre.

« Ce que nous cherchons est de faciliter la construction de leur projet professionnel et donc de leur projet de vie », souligne Julien Lovera. Et côté Grisbi, ces trois jours de stage pourront en engendrer d’autres : « C’est un point de départ », estime Jean-Baptiste Honorin. Car l’IME permet d’individualiser les parcours des jeunes, qui pourront donc faire des stages à d’autres périodes dans les entreprises qui le souhaiteraient. Et il y a fort à parier qu’il y en aura.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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