Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 30.01.2020 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1345 fois

FAIT DU JOUR Denis Bouad : « Aux Municipales de Nîmes ? J'aurais pu être candidat ! »

Denis Bouad, président socialiste du Département du Gard (Photo : AS / Objectif Gard)

En pleine campagne des Municipales, le président socialiste du Conseil départemental est l'invité de votre journal toute cette journée. L'occasion pour Denis Bouad, de poser son regard sur l'actualité politique nationale et locale. Il reviendra également dans une deuxième partie de l'interview (à 10 heures) sur son bilan et ses projets pour le Département du Gard.

Objectif Gard : On vous voit de nouveau faire la tournée des communes. Vous préparez les Sénatoriales de septembre ? 

Denis Bouad : Non, mais pourquoi pas ? J’aime les défis. J’ai toujours été sur le terrain depuis cinq ans. Est-ce qu’aller le samedi à Milhaud pour inaugurer un rond-point qui sécurise l’entrée du village, c’est être en campagne ? Je ne sais pas !

« Si je me préoccupais de mon devenir, j’irais aux Sénatoriales »

Vous continuez donc à cultiver l’ambiguïté… 

Non. Je vous dis que j’aime les défis. 

D’autres socialistes comme Alexandre Pissas se verraient bien au Palais du Luxembourg. Qu’en pensez-vous ? 

Il est légitime mais ce n’est pas moi qui le décide, c’est le parti. Je suis adhérent depuis 40 ans mais pas dirigeant du Parti socialiste. On est à neuf mois des élections sénatoriales et à trois mois des élections municipales. À chaque jour suffit sa peine. Pour l’instant, ma priorité c’est de m’occuper des 750 000 Gardois et des 3 000 agents qui travaillent au Département. 

Ça doit être un dilemme pour vous. Vous êtes attaché à la présidence du Conseil départemental mais aller au Sénat, c’est une belle fin de carrière…  

Tenez ! La semaine dernière, je suis allé inaugurer un skatepark à Garons. Le maire, Alain Dalmas, m’a parlé cinq minutes, me disant que je serai un bon candidat pour le Sénat. J’aime mon département. Quand je vois notre territoire avec un taux de chômage de 12%, nous avons besoin de soutenir l’économie. Nous devons accélérer la cadence. Pour cela, il nous faut une politique nationale claire. 

Photo DR Objectif Gard

On peut penser aussi que si vous allez aux Sénatoriales, c'est par crainte de ne pas être réélu aux Départementales de 2021, non ?

Si je me préoccupais simplement de mon devenir, effectivement j’irais aux Sénatoriales. Ma crainte, c’est de voir un département et des citoyens de plus en plus proches des idées de l’extrême-Droite. Il y a un véritable combat à mener dans ce département. Moi, je resterai plutôt en dehors pour ces élections municipales. Jusqu’au soir du 15 mars où je ferai connaître mon point de vue et soutiendrai tous les républicains face au Rassemblement national.

Vous évoquez les élections municipales. Pourquoi ne pas vous positionner avant le premier tour ? Vous ne voulez pas vous mouiller ? 

Aux Municipales à Nîmes ? J’aurais pu être candidat ! Après, c’était ma capacité à réunir autour de moi ! Aujourd’hui, est-ce que vous croyez que j'ai assez de pouvoir pour imposer une tête de liste, un programme et une union à Nîmes ? Après c'est une question d’hommes. Moi, je ne sais plus faire. Je défends tous les camarades ici et là. Parfois c’est un peu compliqué dans ce parti… J’attends le soir du premier tour pour faire barrage à l’extrême-Droite.

« Je suis complètement étranger à cette campagne » 

Que pensez-vous de l’alliance à Nîmes autour du candidat soutenu par les écologistes, Daniel Richard ? 

Moi, je pense que si on veut gagner les élections, il faut un large rassemblement : Parti socialiste, Parti communiste et les Verts, Radicaux, Tous pour notre avenir… Si je regarde les journaux, ça ne me paraît pas à l’ordre du jour. C’est dommage car dans le fond, on est d’accord sur 95% des choses. Moi, je suis complètement étranger à cette campagne. 

Vous êtes quand même président du Conseil départemental. Les résultats auront forcément des répercutions sur les Départementales de l'année prochaine...

J'aime mon Département et j'agis pour les gardoises et les gardois, c'est tout ce qui m'anime. Vous savez, quand  on gère 1 milliard d'euros, 3 000 agents et les filiales du Département, vous n'avez pas forcément le temps de vous occuper des municipales dans les 350 communes du Gard. Et puis, quand je vois ce département avec 12% de chômage, mon rôle est de faire le maximum pour soutenir l'économie. Il y a aujourd'hui beaucoup de création d'entreprises mais le flux migratoire ne permet pas de donner du travail à tout le monde. C'est la politique nationale qui doit permettre à tous d'accéder à un emploi. Mon objectif est clair et le Département doit apporter la touche qui manque.

Que pensez-vous de la réforme des retraites contestée par une partie du pays ?

Moi, je veux bien que l'on se préoccupe de la réforme des retraites, de l'âge pivot, etc. Mais celles et ceux qui sont exclus de l'emploi, jeunes et moins jeunes, ils ont d'abord des difficultés pour trouver un emploi. Et à mon sens, pour régler le problème des retraites, il faudrait d'abord revenir à un chômage plus bas. S'il y avait plus de cotisants, il y aurait moins de souci dans les caisses de retraites. Par ailleurs, si l'on recule l'âge de départ à la retraite, c'est simple : ces personnes vont basculer dans le RSA (revenu de solidarité active). Je crois donc que ce serait mieux d'investir dans les outils pour ramener ces personnes vers l'emploi. Enfin, un mot sur la retraite à points. Moi, je dis pourquoi pas mais quelle sera la valeur du point dans 40 ans ?

Pour vous, Emmanuel Macron est sourd aux critiques ?

Sourd, je ne sais pas. C'est quelqu'un de brillant et un très bon communicant. Faire ce qu'il a fait avec les Gilets Jaunes, il fallait le faire. Deux mois de contestation comme je n'en ai jamais vu. Et là, on recommence avec les retraites. Il faut réformer mais faut aussi écouter les femmes et les hommes dans les territoires. Je le vois au Département avec les unités des routes, j'ai concerté pendant des mois. Bien entendu, au final, il n'y a pas d'adhésion à 100% mais j'ai voulu une administration moderne, efficace pour les Gardois. Mais cela ne peut pas se faire sans l'écoute.

Propos recueillis par Coralie Mollaret et Abdel Samari. 

À suivre --> La suite de l'interview de Denis Bouad à 10 heures sur Objectif Gard

Coralie Mollaret

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio