Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 03.02.2020 - boris-boutet - 3 min  - vu 1080 fois

LE 7H50 de Laurent Pélissier : "Le niveau d'agressivité à l'égard des élus a explosé depuis deux ou trois ans"

Laurent Pélissier a décidé de ne pas se représenter aux élections municipales. (Photo Boris Boutet)

Après deux mandats, dont neuf ans comme maire de Saint-Laurent-d'Aigouze, Laurent Pélissier, qui est aussi président de la Communauté de communes Terre de Camargue, n'a pas souhaité poursuivre son action politique. Pour Objectif Gard, il revient sur son bilan et aborde les principaux enjeux à venir pour son territoire. 

Vous avez annoncé cet été ne pas vouloir vous représenter aux élections municipales. Pouvez-vous revenir sur ce choix ? 

J'ai besoin de faire une pause, de me recentrer sur moi-même. Quand on est toujours la tête dans le guidon, on s'oublie en tant qu'être humain. Être maire c'est un véritable sacerdoce. On a parfois l'impression que les obstacles s'accumulent. On est victime d'agressions d'autres élus ou de certains habitants, pour un oui ou pour un non. Depuis deux ou trois ans, le niveau d'agressivité de la population à l'égard des élus a significativement augmenté. D'ailleurs, il n'y a jamais eu autant de démissions d'élus que ces dernières années. Nous héritons de la défiance qui existe au niveau national. Il y a une forme d'élu bashing. On nous considère comme des privilégiés alors que l'essentiel de notre temps, on le passe avec les mains dans le cambouis.

Que retenez-vous de votre bilan à Saint-Laurent-d'Aigouze ? 

À titre personnel, je retiens la grande satisfaction d'avoir été au service des autres. Nous avons mis en place une politique de grands travaux, l'une des plus importantes qui ait été menée sur la commune depuis de nombreuses années. Et la notoriété du village s'est améliorée et continuera à grandir avec le tournage d'une série télévisée au château de Calvières.

Quels seront les grands enjeux pour Saint Laurent-d'Aigouze dans les années à venir ?

Selon moi, la mobilité va être un enjeu important. Créer une meilleure porosité entre le centre ancien et les abords modernisés doit être une priorité. Je pense notamment au déplacement de la halte ferroviaire sur une zone moins difficile d'accès qu'à l'heure actuelle. Par ailleurs, la commune est propriétaire de pas mal de fonciers bâtis. Il faudra se séparer d'une partie pour pouvoir réhabiliter le reste.

Vous avez aussi dirigé la Communauté de communes dans un contexte difficile...

Oui, j'ai pris la présidence parce que Robert Crauste et Pierre Mauméjean me l'avaient proposé. La logique politique voulait que Pierre Mauméjean soit un allié. Il ne l'a pas été. J'ai dû faire face à un vote contre le budget en 2016. C'était une tentative de déstabilisation contre-productive. Pour ma part j'ai le sentiment d'avoir défendu l'intérêt communautaire de mon mieux. Nous avons investi 26 millions d'euros en cinq ans avec des réalisations importantes à l'image de la médiathèque d'Aigues-Mortes. Mais il y a aussi une partie moins visible comme l'entretien de la tuyauterie et la sécurisation de l'alimentation en eau, ou les efforts consentis sur le traitement des déchets. Dans un contexte difficile, nous avons réussi à avancer malgré tout.

Quels seront les grands défis pour la communauté de communes dans l'avenir ? 

La question du rapprochement avec les communes de la partie littorale de l'Hérault me semble inévitable. Je rêve même d'un territoire partant des Saintes-Marie-de-la-Mer et allant jusqu'à Palavas. Moins on est nombreux, plus les intérêts individuels prédominent. Il n'y a pas plus infernal qu'un ménage à trois. Sous le dernier mandat, nous avons perdu des compétences, comme l'éclairage public par exemple, par la volonté de Robert Crauste et Pierre Mauméjean.

Propos recueillis par Boris Boutet

Boris Boutet

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio