SAINT-MARTIN-DE-VALGALGUES 14 chevaux maltraités retirés à leur propriétaire déjà condamné pour les mêmes faits
Depuis 9h ce mardi, une opération de grande ampleur se déroule dans une propriété de Saint-Martin-de-Valgalgues. Il s’agit de retirer 14 chevaux à leur propriétaire pour les envoyer au refuge de l’association Cheval tenu par Paula Loïs.
Jean-Claude l’assure, il n’a « rien fait de mal ». Ce retraité de Saint-Martin-de-Valgalgues, qui dit élever des chevaux depuis 1965, fait mine de ne pas comprendre tout le remue-ménage autour de sa propriété. « Ils sont bien mes chevaux », assure-t-il. Et quand on lui fait remarquer qu’ils présentent des signes de malnutrition, il répond : « On ne va pas en faire des sumos » !
Françoise Dalgaz : « Les poulains survivent »
Ce mardi 4 février au matin, Jean-Claude est bien le seul surpris. À ses côtés, le sous-préfet d’Alès, Jean Rampon, est venu avec les gendarmes et les membres de l’association Cheval pour faire respecter une décision du procureur de la République d’Alès. « Il y a eu des signalements pour maltraitance animale. Suite à cela, il y a eu des visites de techniciens et de vétérinaires. Il a été constaté plusieurs manquements : les chevaux ne sont pas "pucés" (un élément obligatoire de l’identification, Ndlr). Ils manquent de soins et ils sont sous-alimentés. C’est un vrai sujet de maltraitance animale et ce qui importe aujourd’hui c’est la santé des animaux », détaille Jean Rampon.
Françoise Dalgaz, qui travaille au service vétérinaire de la DDPP du Gard (direction départementale de la Protection des populations, Ndlr), revient sur l’origine de la procédure : « Ça a démarré en septembre avec une mise en demeure. On a imposé au propriétaire de donner du foin aux chevaux et de remplir les abreuvoirs d’eau. Là, ils sont vides. Les poulains sont sous-alimentés, ils survivent ».
Déjà condamné !
Mais Jean-Claude proteste en invoquant un nouvel argument : il présente une lettre manuscrite adressée au sous-préfet, datée du 29 juin 2019, qui prouverait que ses chevaux ont été vendus contre la somme de 4 000€. En clair, il prétend qu’il ne serait plus le propriétaire des 14 chevaux.
Le problème, c’est que le passé de l’agriculteur ne plaide pas en sa faveur. Paula Loïs, la responsable de l’association Cheval, brandit une coupure de presse du 14 octobre 2001 qui rappelle que le tribunal correctionnel d’Alès l’a condamné à 4 mois de prison avec sursis et 20 000 francs d’amende pour « sévices et acte de cruauté sur animaux ». « Il avait une interdiction de détenir des animaux à vie », complète Françoise Dalgaz. En attendant la suite de l’enquête, les 14 chevaux de Jean-Claude ont été mis à l’abri et ne manqueront désormais ni d’herbe, ni d'amour, ni d’eau fraîche.
Tony Duret
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