Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 08.02.2020 - anthony-maurin - 4 min  - vu 3639 fois

GARD La Région accélère le train

(Photo Anthony Maurin).

Jean-Luc Gibelin, Vice-président de la région Occitanie en charge des mobilités et infrastructures transports(Photo Anthony Maurin).

Que n'a-t-on pas dit sur la gestion du réseau ferroviaire ces dernières années... Après l'avènement des deux gares qui ornent le passage du contournement Nîmes-Montpellier en TGV pour gagner du temps, les attentes sont toujours aussi présentes. Les inquiétudes et les incompréhensions sont légion mais la Région n'abandonne pas.

La gare Nîmes-Pont-du-Gard, puisque c'est ainsi qu'on la nomme (les anciens l'appellent encore Manduel), est-elle un gâchis ? Pour son architecture, non. Pour son éloignement, peut-être. Pour ses interconnexions avec Nîmes, certainement si le réseau n'est pas rapidement complété.

La gare de Nîmes-centre (Photo Anthony Maurin).

Après les querelles, place au service bricolé mais perfectionné. Jean-Luc Gibelin, Vice-président en charge des mobilités et infrastructures transports, ne comprend pas les motivations de certaines décisions prises par l'État mais veut garantir au public un service optimal pour ses transports.

Le quai TER de la gare Nîmes-Pont-Du-Gard (Photo Anthony Maurin).

Départ de la gare Nîmes-centre. Pour l'élu, c'est une première. Première fois qu'il arrive en train dans la nouvelle gare Nîmes-Pont-du-Gard. " J'étais contre les deux gares (NDLR Nîmes et Montpellier) hors des villes. La troisième voie avec une navette spécifique entre Pont-du-Gard et centre pourrait régler le problème car actuellement on perd du temps en prenant le train alors qu'on devrait en gagner ! "

La gare Nîmes-Pont-du-Gard avant le passage d'un TGV (Photo Anthony Maurin).

Alors, comme la course en taxi est exorbitante, que les bus ne sont pas très bien programmés et que le parking y est onéreux, seule la Région et ses TER peuvent sauver la mise des voyageurs pressés... 43 nouveaux arrêts sont réservés à la nouvelle gare. " C'est la gare de Narbonne qui règle le réseau TER en Région alors il fallait s'adapter. C'est le nœud de l'ensemble du réseau d'Occitanie, cela a demandé de nombreux ajustements mais tout rentre dans l'ordre " poursuit Jean-Luc Gibelin.

L'attente d'une gare lumineuse mais encore loin des espérances des usagers (Photo Anthony Maurin).

La rancœur est tenace du coté de la Région. Elle a consigné sa part (budget) pour les divers chantiers car elle n'estimait pas pertinents les choix de l'État. La gestion de la SNCF ne lui convient pas non plus. " Nous sommes en contentieux avec l'État et son opérateur la SNCF " et le vice-président d'annoncer la suite du sujet, " C'est comme pour cette nouvelle gare, la desserte nous est imposés et le coût passe de 150 000 euros à un million ! "

Un train de fret sur la voie TER en direction de Nîmes-centre. C'est le pétrole qui part de Marseille (Photo Anthony Maurin).

Ausi inquiétant, le contournement devait accueillir l'ensemble du fret. Faux. En gare de Nîmes passent constamment des trains, aussi longs que bruyants, chargés comme des milliers d'ânes bâtés. Pourquoi n'empruntent-ils pas leur nouvelle voie hors de la cité ? Si vous saviez...

Allez ! " Normalement ils ne doivent plus passer en ville car ils paient le même prix s'ils passent à Manduel. C'était un des problèmes du contrat car au début le coût était plus élevé. Mais il y a un souci, le contournement est en pente et il faut non pas une mais deux locomotives pour traîner les wagons... SNCF réseau, l'opérateur, est le seul qui ne met pas la seconde locomotive ! " avoue l'élu. Celui qui a pourtant construit est aussi celui qui utilise...

Le quai de la halte de Beaucaire (Photo Anthony Maurin).

De la gare centre à Pont-du-Gard, huit minutes en TER. Les fréquences semblent plutôt efficaces. De Pont-du-Gard à Beaucaire, neuf minutes de plus. La ville d'art et d'histoire bénéficie elle aussi de cette accélération motivée avec 31 trains en semaine, 18 le samedi et 16 le dimanche. Le Point d'Échange Multimodal va enfin renaître des cendres de l'ancienne halte beaucairoise.

Sous la voie, un tunnel et une salle qui aura une vocation culturelle (Photo Anthony Maurin).

" De nombreux usager beaucairois devaient prendre le train à Tarascon. Avec ce PEM, aura des bâtiments dignes de ce nom, des parkings à voitures, à vélos, des bus de la ville et ceux de la communauté de communes qui prendront le relais... Tout sera réuni pour que cette halte rende de nombreux services " assure Jean-Luc Gibelin.

Jean-Luc Gibelin et Julien Sanchez, le maire de Beaucaire (Photo Anthony Maurin).

La Région vient de rajouter 19 dessertes et comme en mars prochain elle se dote de 18 rames supplémentaires, les transports devraient accueillir encore plus de passagers. On parle de près de 40 000 places, deux fois mieux qu'en 2017. Le maire de Beaucaire, Julien Sanchez, qui a longtemps eu des rapports tendus avec la Région, gagne sur le terrain. " Cela fait cinq ans que j'alerte sur ce sujet. Les études sont terminées, il y aura deux phases de travaux. Nous serons la première halte, la première image que les trains venant de la Région PACA verront et nous sommes la quatrième ville la plus peuplée du Gard alors c'est très bien pour les Beaucairois. "

L'actuelle halte SNCF de Beaucaire (Photo Anthony Maurin).

La livraison du chantier est prévue pour la toute fin 2021. La région a voté 58 000 euros de dotation pour assurer les 50 % des études réalisées. Comme sur l'ensemble du projet s'élevant à 2,5 millions d'euros, la Région débourse 50 % et la communauté de communes Beaucaire-Terre d'Argence ainsi que la commune de Beaucaire 25 % chacune.

Le futur aspect de la halte de Beaucaire.

La Région insiste aussi sur la réouverture de la ligne s'alignant sur la rive droite du Rhône. Elle espère et continue de le dire, c'est pour 2022. La SNCF a temporisé et opte pour 2025. Si elle voit le jour, les voyages entre Pont-Saint-Esprit et Nîmes offriront dix points d'arrêts aux usagers (Bagnols, Laudun-L'Ardoise, Roquemaure, Villeneuve, Avignon-centre, Aramon, Remoulins et Marguerittes). De l'autre côté, Vergèze a dix nouveaux arrêts en semaine.

Le Gard a, actuellement en chantier, 11 PEM ferroviaires (Alès, Vergèze, Bagnols, Pont-Saint-Esprit, Aigues-Mortes, Beaucaire, Fons, le Grau-du-Roi, Générac, Vauvert et Saint-Géniès) et un routier au Vigan. Depuis 2017, la Région a mis 25 millions d'euros dans ces réalisations.

Anthony Maurin

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